Les programmes de la télévision publique grecque, abruptement suspendus il y a un mois, ont repris tard mercredi 10 juillet au soir. Un vieux film grec a été diffusé sur les fréquences auparavant utilisées par le groupe de télévision ERT, avec parfois des interruptions sur des images figées.
La télévision publique, qui affichait un écran noir depuis un mois, a commencé à réémettre mercredi matin via une mire fixe montrant le mot "télévision publique grecque" et un globe sur fond de vagues colorées. Les syndicats de l'ex-ERT ont qualifié la reprise des émissions de télévision de "pirate". Rejetant les appels du gouvernement à libérer le siège du groupe, ils ont appelé les salariés des chaînes de télévision privées à un arrêt de travail de 5 heures jeudi 11 juillet.
La fermeture sans préavis de l'organisme de radiotélévision publique ERT, décidée le 11 juin par le premier ministre Antonis Samaras pour raison budgétaire, a entraîné la suppression de 2600 emplois publics. L’événement avait créé une vague d'émotion dans le monde entier, aucun pays démocratique n'ayant jamais interrompu le signal de son organisme d'audiovisuel public, garant du pluralisme de l'information.
Des journaux d'informations diffusés via Internet
Le gouvernement envisage une période intermédiaire de deux mois environ avec des programmes temporaires. "Ensuite nous ferons appel aux journalistes [de l'ancienne ERT] pour qu'ils travaillent avec nous" a expliqué Pantelis Kapsis, le ministre en charge de l'audiovisuel. Le Conseil d'Etat a convenu que la restructuration de l'ERT faisait partie des prérogatives gouvernementales, mais a condamné le gouvernement à rediffuser au plus vite des programmes et à supprimer les écrans noirs.
La crise de l'audiovisuel public a généré une crise gouvernementale et provoqué la sortie du petit parti de gauche Dimar de la coalition gouvernementale, laissant en face-à-face la Nouvelle-Démocratie (droite) et le Pasok (socialiste), avec une majorité de seulement cinq sièges au Parlement.
Les personnels de l'ERT, qui ont reçu leur lettre de licenciement, continuent d'émettre bénévolement des programmes. Des journaux d'information sont notamment diffusés via Internet avec le soutien de l'organisme européen d'audiovisuel public. Ils sont produits depuis le siège de l'ancien groupe ERT, en banlieue nord-est d'Athènes.
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