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Divorce : des questions à ne pas prendre à la légère

Divorce: des questions à ne pas prendre à la légère
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Quelles questions faut-il se poser avant de prendre la décision irréversible de divorcer? Voici ce qu’en pensent nos experts.

Par Leigh Newman

1. Ai-je un problème grave?

«Pour les spécialistes en thérapie de couple, un “problème grave” peut consister en violence conjugale ou en une dépendance non traitée à l’alcool ou aux drogues», affirme le docteur William Doherty, chercheur à l’Université du Minnesota. «Dans ce cas, vous devez mettre fin à la relation le plus vite possible.» Mais si vous vivez un moment difficile – comme la plupart des couples – et finissez par en conclure que vous vous êtes éloignés l’un de l’autre ou n’êtes plus amoureux, c’est le signe qu’un problème sous-jacent n’a pas été réglé. Souffrez-vous de solitude ou d’isolement? Vous sentez-vous injustement critiqué (e)? Il faudrait tenter de savoir précisément ce qui cloche, car si vous êtes incapable d’identifier ce qui vous rend triste, il sera encore plus difficile de trouver le chemin du bonheur. D’ailleurs, vos problèmes sont-ils réellement dus à votre conjoint?

2. Mon comportement est-il celui d’une personne déjà divorcée?

Imaginez un couple où l’un des époux reste tard à son lieu de travail puis rejoint ses amis pour une sortie en ville, pendant que son conjoint s’entraîne au gym, regarde une série télévisée puis s’endort très tôt. «Après 10 ou 15 ans de cette vie en parallèle, le divorce peut apparaître comme une simple formalité», affirme Bonnie Eaker Weil, auteure du livre Make Up, Don’t Break Up. En effet, la logique veut que si nous sommes déjà séparés émotionnellement, il n’y a qu’un pas à faire pour le devenir légalement. Or, les couples qui en arrivent à ce constat devraient se demander «pourquoi maintenant?»

Selon Mme Weil, une demande de divorce est souvent un moyen détourné d’exiger une thérapie de couple. C’est particulièrement le cas lorsqu’une relation devient très distante. Les époux confrontés à cette situation devraient se demander pourquoi leur relation n’a pas pris fin plus tôt. Outre leurs obligations financières et la logistique liée à la garde des enfants, existe-t-il une raison pour laquelle ils demeurent ensemble? Lorsqu’une petite flammèche amoureuse s’avère encore présente, cet examen de conscience peut être une véritable révélation.

3. Qui posera les pneus d’hiver?

Si votre mariage vous semble misérable, c’est sans doute parce que vous ne considérez que ses aspects misérables. Après une énième prise de bec avec votre conjoint, il est normal que la vie en solo vous tente. Mais le docteur Doherty met les couples en garde contre ce mirage: «Les époux imaginent rarement tout ce qu’une rupture implique. Je pense en particulier au déménagement, à l’éclatement de la famille et à la recherche d’un nouveau partenaire. Les couples avec enfants oublient à quel point il est pratique que l’un des conjoints se charge de la partie de soccer ou de l’anniversaire du petit dernier.» À cet effet, M. Doherty suggère un exercice très concret, qui consiste à noter ces occasions spéciales puis à déterminer qui en prendra la responsabilité un an après la rupture. Cet exercice devrait inclure aussi les tâches plus terre-à-terre (mais non moins importantes) comme changer les pneus de la voiture ou acheter une nouvelle batterie de cuisine. Ces réalités de la vie – conjuguées au fait que 60 pour cent des seconds mariages se terminent aussi par un échec – ont de quoi faire réfléchir. Si les nombreuses tâches figurant sur votre liste semblent raisonnables, vous pouvez envisager le divorce. Sinon, essayez de réparer les pots cassés.

4. Ai-je tendance à croire que tout m’est dû?

Lorsque des époux en difficulté utilisent des verbes tels que «mériter», ils sont généralement convaincus qu’ils ont tout fait pour sauver leur relation. Or c’est rarement le cas.

Le docteur Doherty suggère un autre exercice, qui consiste à déterminer à quelle fréquence vous dites «Je mérite». (Par exemple: je mérite un partenaire qui gagne la moitié de notre revenu total; je mérite un partenaire ponctuel qui pense à mes besoins; etc.). Bien entendu, vous êtes une personne exceptionnelle et l’on souhaite que votre tendre moitié soit à la hauteur de vos aspirations. Mais vous ne rencontrerez jamais une personne possédant toutes les qualités dont vous rêvez. Plus vous croyez «mériter» quelque chose, plus vous inventez un conjoint imaginaire qui finira par éclipser votre conjoint réel. En fin de compte, êtes-vous capable de tolérer ses mauvaises habitudes sans compromettre votre propre dignité? Si votre époux ou épouse est une bonne personne, la survie de votre union dépend de votre capacité à coexister avec ses petits défauts.

5. Ai-je peur de l’incertitude?

Lorsqu’un mariage bat de l’aile, l’incertitude peut devenir très pénible. La situation va-t-elle s’améliorer ou empirer? Mon conjoint va-t-il enfin changer? Vais-je moi-même pouvoir changer?

Selon le docteur Weil, bon nombre de couples se dépêchent de divorcer parce qu’ils sont incapables de supporter l’incertitude. Le divorce et les complications qui en découlent apparaissent comme une solution facile et un moindre mal par rapport au prolongement du mariage, dont le succès n’est jamais garanti. Sans trop exagérer, on pourrait comparer cette situation à un travailleur quittant son emploi pour ne plus risquer de se faire mettre à la porte. En d’autres termes, le divorce met fin à bien des incertitudes, mais cette décision lourde de conséquences doit reposer sur des faits concrets et non sur la «distraction» que représente la peur de l’avenir. Cette prise de conscience pourra vous épargner bien des regrets.

6. Me reste-t-il encore un peu d’amour en réserve?

Que vous décidiez de divorcer ou de donner une nouvelle chance à votre mariage, vous devrez faire preuve d’amour et de compassion envers votre conjoint. Si vous le quittez alors que vous êtes en furie et ne pouvez même plus vous rappeler des petits moments de tendresse que vous avez vécus ensemble, vous n’aurez pour tout bagage que de l’amertume et de la rage. Vous lui en voudrez à mort longtemps après votre séparation et des pensées nocives tourneront sans relâche dans votre tête. Par contre, si vous êtes capable de tempérer les difficultés que vous avez traversées par des souvenirs plus positifs, vous serez en paix avec vous-même et rendrez la vie plus facile aux membres de votre famille touchés par cette séparation.

Dans la même veine, un engagement renouvelé reposera sur votre capacité à dresser un portrait équilibré de la personne qui partage votre vie. Est-elle irresponsable, mais follement amusante? Est-elle gentille malgré une certaine arrogance? Est-elle capable de vous dorloter bien qu’elle soit peu douée pour la cuisine? L’amour véritable est le gage d’une décision sincère et longuement mûrie, et doit faire ses preuves au moment où l’on s’y attend le moins.

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