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Festival de jazz 2013 : célébrer le géant Wayne Shorter

Festival de jazz 2013 : célébrer le géant Wayne Shorter
David Kirouac

Monument de la musique contemporaine, directeur musical et compositeur prolifique, Wayne Shorter a marqué la scène jazz depuis les années 1950. Soliste au style énergique, grand visionnaire, le saxophoniste a influencé le travail de plusieurs artistes du monde entier. À l’aube de ses 80 ans, il a prouvé samedi soir qu’il est toujours très allumé. Pour célébrer l’homme et son talent prodigieux, un concert-événement de trois heures était proposé au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal.

Il a accouché d’une quantité innombrable de compositions en plus de diriger de multiples projets. On pense notamment à l’incontournable quintette de Miles Davis dans les années 1960, mais aussi à la formation Weather Report. Bien des musiciens manifestent d’ailleurs un très grand respect pour son œuvre, à commencer par les membres du power trio féminin ACS, Gery Allen (piano), Terry Lynne Carrington (batterie) et Esperanza Spalding (à la contrebasse ; oui, c’est la même musicienne et chanteuse de jazz pop qui connaît une belle carrière solo). Pour cette équipe, arrangements inspirés, audacieux ainsi qu’une belle présence posée, souriante.

Deuxième vague mais non la moindre, le saxophoniste Joe Lovano et le trompettiste Dave Douglas ont proposé le projet Sound Prints. Ils étaient accompagnés de Lawrence Fields au piano, Linda Oh à la contrebasse et Joey Baron à la batterie. D’une complicité à faire envier bien des formations jazz, ce groupe a livré une performance quasi irréprochable. Des rythmes prenants, entraînants, vivants, brillants avec des solos fort réussis de tous les membres. Que dire de Baron, qui était littéralement couché sur sa batterie avec une superbe « agressivité ». Tous les morceaux, notamment Ups And Downs (composition de Douglas) ou encore Weather Man (de Lovano). Ce duo de complices a déjà fait ses preuves au fil du temps et il a démontré au Festival qu’il sait allier la tradition jazz a une ambiance très contemporaine. Tellement bons les gars qu’ils ont même un peu, ou presque, volé la vedette au grand maître Wayne Shorter.

La fête

Le pianiste Danilo Perez, le bassiste John Patitucci et le batteur Brian Blade sont arrivés sur scène dans un calme assuré le plus complet. Il faut souligner le clin d’œil des musiciens au tout début de la performance, ceux-ci ayant récupéré habilement, et à leur façon, un « bonne fête Wayne » chanté qui s’est élevé au-dessus de l’audience.

Interprétation posée pour Shorter en ouverture de bal, qui s’est toutefois lancé dans un dialogue libre et plus accéléré avec ses musiciens quelque minutes plus tard. Enrobantes, soyeuses, planantes, oniriques, les sonorités ont souvent créé des atmosphères tantôt hypnotisantes… et tantôt cérébrales. Soulignons le très joli passage lorsque le pianiste et le Shorter (saxophone) ont échangé des lignes mélodiques d’un jazz quasi romantique. Une mention spéciale pour Brain Blade qui, tel un sorcier, jouait avec des objets/instruments occultes en plus de ses caisses et cymbales.

Au final, trois concerts bien différents qui ont su rendre hommage de belle façon au monument de la musique contemporaine du jazz, Wayne Shorter, qui fêtera prochainement ses 80 ans.

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