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Turquie: le régime exhorte Facebook et Twitter à coopérer

Le régime turc menace Facebook et Twitter
AFP/Ozan Kose

Le ministre turc de la Communication Binali Yildirim a critiqué vendredi le rôle joué par les réseaux sociaux dans la fronde anti-gouvernementale des dernières semaines, les sommant de coopérer avec les autorités turques sous peine de sanctions.

"Oui aux libertés jusqu'au bout et à l'utilisation de l'Internet, mais non, absolument non à ce qu'il serve de moyen pour le chaos, la violence et le crime", a déclaré M. Yildirim lors d'une réunion à Kars (dans l'Est).

"S'il y a un délit, celui-ci peut-être commis aussi bien dans la vie réelle que virtuelle", a-t-il souligné, en évoquant les manifestations contre le parti islamo-conservateur au pouvoir qui ont fait 4 morts et quelque 8 000 blessés depuis le 31 mai.

Comme au Brésil, où les réseaux sociaux sont devenus des lieux virtuels de contestation et où les services de renseignement s'informent notamment sur les dates des manifestations, les plateformes comme Twitter et Facebook ont été largement utilisées pour la mobilisation des manifestants. Lundi déjà, le même M. Yildirim avait déploré que le site de micro-blogging Twitter ait refusé de coopérer avec les autorités turques au moment des manifestations, notamment pour identifier leurs instigateurs.

Son collègue de l'Intérieur Muammer Güler avait annoncé le 17 juin que le gouvernement travaillait à l'élaboration d'une loi permettant de poursuivre les internautes publiant des messages diffamatoires ou incitant à la révolte sur les réseaux sociaux.

M. Yildirim a reconnu vendredi que les réseaux sociaux constituaient un "domaine libre" et qu'il n'était pas question de l'interdire. Mais, "c'est le droit le plus naturel pour la Turquie" de réclamer que les réseaux sociaux ne constituent pas un moyen d'incitation à la violence, a-t-il fait valoir. Le ministre a exhorté Facebook et Twitter à ne pas "jouer avec la dignité et la crédibilité" de la Turquie qui, a-t-il menacé, pourrait leur asséner "une gifle".

Au début de la fronde qui le vise, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a vivement dénoncé la "menace" Twitter, qualifié de "fauteur de troubles". "C'est là que se répandent les plus gros mensonges", avait-il accusé, "les réseaux sociaux sont la pire menace pour la société". Plus de la moitié de la population de la Turquie, qui compte 76 millions d'habitants, bénéficie d'un accès à l'internet.

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