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Le maire de Laval démissionne (VIDÉO)

Le maire de Laval démissionne (VIDÉO)

Le maire intérimaire de Laval, Alexandre Duplessis, a remis sa démission vendredi après-midi. Le successeur de Gilles Vaillancourt aura donc cédé à la pression. Quelques heures plus tôt, il avait pourtant déclaré qu'il voulait demeurer à la tête de la ville sous tutelle.

Depuis jeudi, il était pris dans la tourmente de différentes allégations. Il a tenté de se justifier lors d'un point de presse vendredi matin, à l'hôtel de ville de Laval.

Il a alors démenti avoir sollicité ou reçu des faveurs sexuelles d'une escorte, mais reconnu avoir été victime d'une tentative d'extorsion de la part de deux femmes, sans donner plus de détails.

Multiples réactions

Ses opposants politiques, excédés par des mois de scandales et la mise sous tutelle de la Ville, avaient alors réclamé sa démission.

Marc Demers, chef du Mouvement lavallois estime que « c'était la seule décision qu'il pouvait prendre. Il aurait dû d'ailleurs prendre cette décision il y a plusieurs semaines. Il aurait sauvé des moments embarrassants pour lui, son entourage, sa famille et l'ensemble des citoyens lavallois ».

Selon M. Demers, les impacts ne sont pas seulement humains, mais aussi économiques. « Il y a plusieurs entreprises et plusieurs projets qui dépendent de décisions qui doivent être prises et qui ne sont pas prises. Et le temps que le conseil municipal, les élus prennent à gérer scandale après scandale, c'est du temps qu'ils ne prennent pas à gérer la municipalité », soutient-il.

« On est la farce internationale, Laval et Montréal. »

— Robert Bordeleau, chef du Parti au service du citoyen

De son côté, Robert Bordeleau, chef du Parti au service du citoyen et candidat à la mairie de Laval, demande à Québec de déclencher des élections, même en période estivale.

« C'est une vrai farce. Les autres élus font partie de la même équipe que l'ex-maire », affirme M. Bordeleau, qui rappelle que ces derniers ont été cités à la commission Charbonneau pour avoir participé à un système de prête-nom, selon le témoignage de l'ex-agent officiel du parti PRO des Lavallois Jean Bertrand.

Quant à Jean-Claude Gobé, chef d'Action Laval, il estime que « cela met fin à une saga de mauvaises nouvelles. C'était quasiment un soap. [...] Ça rendait les gens de plus en plus cynique envers les élus ».

En entrevue à RDI, Danielle Pilette, professeur en études urbaines à l'UQAM, a estimé que « M. Duplessis faisait parler de Laval, mais pour les mauvaises raisons », ajoutant que la pression des conseillers municipaux et du gouvernement du Québec - qui a mis Laval sous tutelle - était devenue probablement trop forte.

En plus des récentes allégations liées à la sollicitation de services sexuels, Alexandre Duplessis a attiré l'attention à la fin du mois de mai lorsque Jean Bertrand, ancien agent officiel du parti de l'ex-maire Gilles Vaillancourt, a affirmé à la commission Charbonneau que presque tous les élus de Vaillancourt, dont M. Duplessis, servaient de prête-noms. M. Duplessis avait toutefois réfuté ces allégations de financement illégal.

Radio-Canada a par ailleurs révélé que M. Duplessis a été trouvé coupable en février dernier d'avoir conduit un véhicule dans lequel se trouvait un détecteur de radar, alors qu'il est illégal d'utiliser un tel appareil depuis plusieurs années.

Un nouveau maire d'ici vendredi

En voyage au Mexique, la première ministre du Québec, Pauline Marois, s'est dite surprise de cette démission. « On n'est pas responsable de ça. C'est un événement fortuit qu'on n'attendait pas, mais à partir de là, il y aura quelqu'un de nommé », a-t-elle dit, ajoutant que comme à Montréal, déjà, les conseillers ont 30 jours pour trouver un nouveau maire.

Mme Marois a d'ailleurs parlé au ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, qui, dans un communiqué, a pris acte de la démission de M. Duplessis, tout en rappelant que la Ville était sous tutelle et continuait de fonctionner. « Pour la suite des choses, je souhaite que le poste de maire soit pourvu rapidement afin de maintenir la prestation de services aux citoyens d'ici aux prochaines élections municipales », a-t-il dit par voie de communiqué.

Le vice-président du comité exécutif de Laval, Basile Angelopoulos, a bien entendu l'appel du ministre Gaudreault. Il a convoqué une séance spéciale du conseil municipal samedi à 18 h, afin de définir la marche à suivre et d'enclencher officiellement le processus d'élection. On nous dit qu'il y aurait déjà des intéressés au poste de maire.

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