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Google a transmis des courriels d'anciens membres de Wikileaks au gouvernement américain

Wikileaks: Google transmet des courriels au gouvernement américain
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Petit à petit, l'étendue de l'enquête menée par le gouvernement américain sur le site Wikileaks s'éclaircit. Deux personnes qui travaillaient bénévolement pour le site ont en effet révélé que le procureur était parvenu à avoir accès aux informations contenues dans leur compte Gmail.

Confirmée comme étant "en cours" par la journaliste indépendante Alexa O'Brien en mars dernier, l'enquête sur Wikileaks est restée jusqu'à maintenant très discrète. Cependant, la révélation de l'existence d'ordonnances à l'encontre de Smari McCarthy et Herbert Snorrason laisse croire à une investigation de grande envergure sur le site qui diffuse des documents classés secrets.

Récemment contactés par Google qui souhaitait les prévenir de sa coopération avec le gouvernement, McCarthy et Snorrason — deux Islandais anciennement associés à Wikileaks — ont posté en ligne le 21 juin un billet dans lequel figurait un lien vers ces décisions de justice délivrées en 2011. Des documents qui ont aussi été publiés sur le site The Nation.

"Tout ça parce que j'ai parlé avec Julian Assange"

Ces textes prouvent qu'il a été ordonné à Google de transmettre "des archives et autres informations" provenant du compte email de McCarthy depuis novembre 2009. On y apprend aussi que des informations similaires ont été demandées pour le compte de Snorrason, comme "des copies d'emails conservés [...], des brouillons, des emails supprimés, ..." ainsi que "les adresses d'expédition et de destination associées à chaque email, la date et l’heure auxquelles ces emails ont été envoyés et leur taille et leur longueur".

Bien que les documents gouvernementaux ne mentionnent pas clairement l'étude des liens de McCarthy ou Snorrason avec Wikileaks, les deux hommes estiment que leur association passée avec l'organisation a motivé ces décisions:

"J'imagine que c'est à cause de la ou des quelques conversations que j'ai pu avoir avec un Australien aux cheveux blancs, mais il n'y a rien dans les documents qui le confirme. Je pense qu'il faut le répéter, parce que c'est l'aspect que je trouve le plus incroyable dans toute cette histoire: parce que j'ai parlé avec Julian Assange, toutes les informations en possession de Google en rapport avec mon compte [...] peuvent être obtenues par les procureurs américains", raconte Snorrason.

Une hypothèse que les deux compatriotes ont aussi partagé dans une déclaration commune postée sur le site McCarthy où ils disent penser que les ordres "sont quasi certainement liés à [l'enquête en cours] sur la diffusion sans autorisation d'informations prouvant la mauvaise conduite évidente, dont plusieurs crimes de guerre probablement, des forces armées américaines en Irak et Afghanistan."

Près de 8 500 demandes en six mois

Un porte-parole Google a précisé à nos collègues américains "ne pas commenter les cas particuliers mais que toutes les informations sur les pratiques de l'entreprise face aux requêtes du gouvernement sur les données d'utilisateurs étaient présentes dans la rubrique FAQ".

Un autre porte-parole a raconté au site The Nation qu'en général "la demande doit-être manuscrite, signée par les autorités responsables et émise dans le cadre d’une loi adéquate".

Comme le montre le dernier rapport Google sur la transparence des informations, le nombre de demandes de renseignements sur les utilisateurs émises par le gouvernement américain s'est fortement accru ces dernières années. Plus 34% entre 2011 et 2012. Entre juillet et décembre 2012 uniquement, la firme a par aileurs reçu aux États-Unis un total de 8 438 demandes concernant 14 791 utilisateurs.

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