Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Manifestations au Brésil : les raisons du mécontentement

Manifestations au Brésil : les raisons du mécontentement
Protesters walk during demonstrations in Sao Paulo, Brazil, on Tuesday, June 18, 2013. Brazilian President Dilma Rousseff, whose governments approval rating dropped in June for the first time since she took office, pledged to listen to demonstrators who staged the largest street protests in more than two decades. Photographer: Marcos Issa/Bloomberg via Getty Images
Getty
Protesters walk during demonstrations in Sao Paulo, Brazil, on Tuesday, June 18, 2013. Brazilian President Dilma Rousseff, whose governments approval rating dropped in June for the first time since she took office, pledged to listen to demonstrators who staged the largest street protests in more than two decades. Photographer: Marcos Issa/Bloomberg via Getty Images

Depuis quelques jours, les grandes villes du Brésil sont le théâtre de manifestations qui attirent des dizaines de milliers de personnes. Les protestataires ont envahi les rues non seulement pour dénoncer l'augmentation des tarifs du transport en commun, mais aussi pour exprimer un ras-le-bol généralisé.

Benoit Décary-Secours, doctorant à l'École d'études politiques de l'Université d'Ottawa, s'intéresse spécialement aux mouvements sociaux et au Brésil, où il vient de passer plusieurs mois. Il avoue que cette fronde l'a pris par surprise.

Que veulent les manifestants?

Les premières manifestations, un peu partout au pays, se sont tenues à l'appel du Movimento Passe Livre (MPL), qui réclame la gratuité du transport en commun. Au fil des semaines, le nombre de participants est allé en augmentant, et leurs revendications se sont élargies. Ils protestent maintenant contre le sous-financement des services publics, la dégradation de la situation économique et les dépenses de 12 milliards de dollars engagées par le gouvernement brésilien pour organiser la Coupe du monde de soccer, en 2014.

Pourquoi maintenant?

La hausse du prix du transport en commun a été l'étincelle qui a mis le feu aux poudres. Benoit Décary-Secours explique que ce genre d'augmentation, qui survient aux deux ou trois ans, ne suscite habituellement qu'une faible opposition. Surtout, pense-t-il, il y aurait eu de bonnes raisons de se révolter avant.

L'annonce de l'augmentation des tarifs du transport en commun, qui ne sera accompagnée d'aucune amélioration de services, semble être la goutte qui a fait déborder le vase pour des milliers de Brésiliens.

Qui sont les manifestants?

Il s'agit surtout d'étudiants et de représentants de la classe moyenne, frappés de plein fouet par l'inflation, qui se traduit notamment par la hausse du prix des aliments et des loyers, alors que la croissance économique faiblit. La classe moyenne a l'impression de perdre son pouvoir d'achat. Elle réclame également une amélioration des services publics, en particulier dans le domaine des transports, de la santé et de l'éducation. Le mouvement commence à s'étendre aux quartiers pauvres, à la périphérie des grandes villes.

À quoi s'attendre?

« Ce qui va être déterminant, c'est de voir si les gens vont continuer à descendre dans la rue [malgré l'annonce de l'annulation] », explique Benoit Décary-Secours. « Va-t-il y avoir (lors de la prochaine manifestation ) 500 personnes ou 50 000 comme au début de la semaine? »

« Haddad (le maire de Sao Paulo) a dit qu'on revenait au prix (d'avant les augmentations), mais qu'il allait falloir couper les investissements dans d'autres programmes. [...] Ça ne règle pas le problème, puisque c'est cette logique même qui était remise en cause, le refus de participation de la population dans les décisions, entre autres pour la tenue des Jeux olympiques et de la Coupe du monde. »

INOLTRE SU HUFFPOST

Rio de Janeiro Protests

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.