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Une session sous le signe de la transparence, disent les partis d'opposition

Une session sous le signe de la transparence, disent les partis d'opposition

OTTAWA - Alors que la session parlementaire à Ottawa s'est terminée sous un nuage de scandale sur le gouvernement, les partis d'opposition se targuent de s'être battus avec acharnement pour plus de transparence et de reddition de comptes au Parlement.

C'est ce qui ressort de leurs bilans de fin de session, présentés mercredi au Parlement.

Le gouvernement, de son côté, a gardé le silence sur les scandales qui ont assombri le printemps et choisi de mettre l'accent sur sa liste de projets de loi adoptés, ou près de l'être.

Ce sont d'ailleurs les manquements du gouvernement conservateur qui ont créé la nécessité de revoir toute la question de la transparence dans la gestion des fonds publics, a indiqué le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair.

Il se félicite par ailleurs d'avoir tenu en haleine, jusqu'à la toute fin de la session, le premier ministre Stephen Harper au sujet des agissements de son bureau dans l'affaire Nigel Wright-Mike Duffy.

En négociant la date de la fin des travaux, le Nouveau Parti démocratique (NPD) a aussi exigé l'adoption de sa motion pour rendre les dépenses du Parlement plus transparentes. Au retour des députés en septembre, un comité des Communes va donc se pencher sur la création d'un organisme indépendant de surveillance.

«On va commencer le travail qui consiste à démanteler l'aspect secret du Bureau de la régie interne et ça c’est une proposition qui va dans le meilleur intérêt du public avec tout ce qu’on a vécu autour de ces questions-là au cours des derniers mois», s'est félicité M. Mulcair.

De son côté, le gouvernement a égrené son chapelet de réalisations et fait valoir «sa productivité»: pas moins de 20 projets de loi ont été adoptés par les Communes durant la session — et doivent recevoir sous peu la sanction royale — notamment celui sur l'expulsion plus rapide des criminels étrangers du Canada et celui réformant le régime de la non-responsabilité criminelle, rédigé dans la foulée du cas du cardiologue Guy Turcotte.

Étrangement, parmi les projets qui n'ont pas été adoptés à temps, figure le projet de loi C-49 pour changer le nom et le mandat du musée des civilisations de Gatineau.

«On a mis l'accent sur cela: livrer la marchandise aux Canadiens», a indiqué le leader du gouvernement Peter Van Loan. Ce qui était plus important que le «théâtre de la période de questions», a-t-il lancé, en référence au décorum de la Chambre qui perdait des plumes à chaque jour.

Mais la période des questions en Chambre était le lieu où l'opposition a réclamé sans relâche au gouvernement des explications sur le chèque de 90 000 $ fait au sénateur Mike Duffy par Nigel Wright, celui qui était alors le chef de cabinet du premier ministre.

M. Van Loan a tenté de faire dévier les questions sur les égratignures faites à la réputation des conservateurs, notamment par le scandale des dépenses des sénateurs et par l'ouverture d'une enquête de la GRC au sujet du fameux chèque.

«Peu importe ce qui a dominé les nouvelles, notre gouvernement a livré», a-t-il insisté.

Quantité oui, mais qualité? Les partis d'opposition ont dénoncé tout au long de la session le nombre de bâillons imposés par le gouvernement. Ce qui a notamment réduit la durée de l'étude de ces propositions législatives.

Le ministre Christian Paradis croit qu'au niveau de la transparence et de la responsabilité, les Canadiens souhaitent voir des changements. Son parti a beaucoup fait à cet égard, soutient-il.

«Ça choque le monde, ça me choque aussi, mais je pense qu'il faut garder bien en vue que les résultats qu'on livre ici aujourd'hui, c'est des résultats positifs», a-t-il dit.

Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, a de son côté fait valoir que son parti a mené le bal sur la transparence avec son propre projet: dès l'automne, tous les députés libéraux afficheront leurs dépenses en ligne, ainsi que celles de leurs bureaux. Le parti a aussi déposé des motions pour que tous les parlementaires fassent de même.

«Ma première proposition de politique concrète était sur ce sujet: il faut rendre le Parlement plus ouvert et ouvrir les livres à la fois au Sénat et à la Chambre des communes pour qu'il y ait plus de contrôles et de transparence, pour commencer à retrouver la confiance des Canadiens», a déclaré le chef libéral.

Pour le Bloc québécois, la session parlementaire aura été celle où les boulons du socle du gouvernement auront commencé à tomber.

«Auparavant, tout passait comme de l'eau sur le dos d'un canard pour M. Harper. Mais (cette session-ci), ça a commencé à craquer. C'est ça le grand changement», a commenté le député bloquiste André Bellavance, faisant référence notamment à l'affaire du chèque de 90 000 $.

Alors que les travaux ont été ajournés abruptement mardi soir, les chefs des partis d'opposition se sont défendus d'avoir baissé les bras en acceptant l'arrivée rapide du congé estival.

Ils croient que le premier ministre n'aurait pas montré le bout de son nez aux Communes de toute façon et estiment qu'ils n'auraient rien pu accomplir de plus en insistant pour avoir quelques jours supplémentaires de travaux.

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