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Grève de la construction : le conciliateur tente de relancer les négociations

Grève de la construction : le conciliateur tente de relancer les négociations
Radio-Canada

Le conciliateur principal rencontre les dirigeants de chaque partie, séparément, dans le but de relancer les négociations qui sont au point mort depuis samedi dernier. Les parties sont condamnées à s'entendre depuis que la ministre du Travail, Agnès Maltais, a déclaré qu'elle excluait tout recours à une loi spéciale pour mettre fin au conflit.

Le conciliateur rencontre l'ACQ au cours de l'avant-midi avant de faire de même avec la partie syndicale en après-midi. Il s'attardera à la table du secteur institutionnel commercial et industriel puisqu'il s'agit du plus important des 5 secteurs de la construction. Un déblocage dans ce secteur qui compte 100 000 travailleurs pourrait avoir un effet d'entraînement sur les autres tables.

Le conciliateur tente de relancer les négociations pendant que les syndiqués tiennent une deuxième journée de grève. L'Alliance syndicale demeure déterminée à conserver ses acquis alors que l'Association de la construction du Québec (ACQ) tient à ce que ses demandes soient discutées.

« Hier, je me suis informé, il n'y avait pas de dialogue », explique le porte-parole régional de l'Estrie, Raymond Lévesque. « Je ne sais pas si ça va reprendre ce matin. Je pense que les deux parties sont chacune sur leurs positions. Ils attendent peut-être un mouvement de la ministre, mais la ministre a fait une déclaration hier et il n'est pas question de mettre une loi spéciale. » Une situation qui pourrait forcer les deux parties à rouvrir le dialogue. « On va voir demain. C'est plus demain, la journée pivot. »

Dans le secteur institutionnel, commercial et industriel - l'un des cinq secteurs de la construction - les deux parties rencontreront séparément le conciliateur, qui tentera de trouver une façon de relancer les négociations.

Les chantiers du Québec qui emploient des dizaines de milliers de travailleurs sont donc paralysés.

À Sherbrooke, quelques chantiers résidentiels ne respectaient pas l'avis de grève générale illimitée, lundi. Des syndiqués sont donc venus ériger des piquets de grève devant ces chantiers afin de faire de la sensibilisation.

La première ministre Pauline Marois invite les syndicats et les patrons à rependre les négociations. L'adoption d'une loi spéciale nécessiterait le rappel des députés de l'Assemblée nationale qui ont terminé leurs travaux pour l'été.

Même s'il n'y a pas de négociations officielles, les deux parties continuent d'entretenir des liens. « Il y a des personnes qui se parlent, ce qui fait qu'on a toujours espoir de recevoir des appels pour dire "bon ben OK, on retourne négocier" », explique le porte-parole régional de l'Alliance syndicale, André Fecteau.

Malgré cette volonté de négocier, M. Fecteau réitère que plusieurs demandes patronales sont inacceptables. « Il faut se rasseoir et il faut dire c'est non... comme sur la semaine de six jours », poursuit M. Fecteau.

De leur côté, les syndiqués semblent déterminés à mener leur lutte jusqu'au bout. « Être en grève, c'est sûr qu'il n'y a personne qui aime ça, commente un gréviste. Mais, on se bat pour nos convictions. À moins 40 [degrés Celsius] l'hiver on s'en rappelle aussi... »

« C'est pas aujourd'hui que ça va se régler, poursuit un de ses collègues. Mais, d'après moi, ça n'ira pas à plus d'une semaine [de conflit]. Si ça va à plus d'une semaine, ça va être difficile des deux côtés.

La journaliste économique Andrée-Anne St-Arnaud souligne que tous les économistes s'entendent pour dire que la grève dans l'industrie de la construction coûte des dizaines de millions de dollars par jour à l'économie québécoise. Outre les salaires perdus et le coût des équipements en location, plusieurs fournisseurs essuient également des pertes pendant que les chantiers sont paralysés.