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Un homme, deux patrons : Anne-Élisabeth Bossé joue une femme... qui joue un homme (VIDÉO)

Anne-Élisabeth Bossé joue une femme... qui joue un homme (VIDÉO)

C’est parti pour Un homme, deux patrons. La troupe de la nouvelle comédie de Juste pour rire a donné le coup d’envoi la semaine dernière aux représentations de cette pièce joyeuse, petit festival de quiproquos s’inscrivant dans la tradition du burlesque le plus pur, et qui promet d’être l’un des succès de l’été 2013. Exigeant de ses têtes d’affiche un niveau de jeu très physique, un rythme à toute épreuve et un impeccable sens de la répartie, l’œuvre devait être rodée à quelques reprises avant d’être présentée officiellement aux médias.

« C’est bien d’avoir plusieurs avant-premières, parce que, dans un spectacle comme celui-là, il y a souvent des ajustements à faire, explique Anne-Élisabeth Bossé, vedette principale du collectif avec Marcel Leboeuf. Là, on est prêts. On a peaufiné tous nos gags et on est prêts pour la première! »

Les ramifications d’Un homme, deux patrons peuvent sembler complexes à démêler sur papier, mais s’éclairciront rapidement sur scène, entre deux blagues et trois claquements de portes. L’histoire est une adaptation d’Arlequin, valet de deux maîtres, un classique de la commedia dell’arte, de l’italien Carlo Goldoni, reprise par le dramaturge anglais Richard Bean, et transposée dans le Magog de 1960 (Magog prononcé à l’anglaise, comme il était coutume de le faire au Québec a l’époque).

Au moment où le rideau se lève, on apprend qu’un homme du nom de Robert Brazeau (que le public ne rencontrera pas), frère jumeau du personnage d’Anne-Élisabeth Bossé, est décédé. Il a été tué par l’amant de la jeune femme, lequel trempe dans des affaires louches en lien avec la mafia. Accusé de complicité dans le meurtre de Brazeau, le couple cherchera à s’enfuir de la police, mais, pour ce faire, aura besoin d’argent. Anne-Élisabeth enfilera alors les habits de son défunt frangin et se fera passer pour lui auprès de sa promise (et veuve qui s’ignore), dans le but d’empocher les 6000$ de dot que lui rapporterait un (faux) mariage.

Pour l’aider dans cette périlleuse entreprise, l’intrépide amoureuse fera appel à un valet, Francis Frenette (Marcel Leboeuf). Maladroit, le pauvre bougre a toujours faim, n’a jamais un sou en poche et, pour subvenir à ses besoins, va jusqu’à offrir ses services à un deuxième patron… c’est-à-dire, l’amoureux d’Anne-Élisabeth. Trop occupés à chercher sous et solutions chacun de leur côté, les tourtereaux ne se rendront compte que beaucoup plus tard qu’ils ont, sans le savoir, engagé le même homme. Et ce dernier multipliera les prouesses, afin, non seulement de satisfaire ses deux supérieurs, mais aussi, et surtout, que ceux-ci ne découvrent pas sa supercherie.

« À un moment donné, les masques tombent, et tout le monde apprend qu’il y a eu des mensonges, complète Anne-Élisabeth. Et on se rend aussi compte que je suis une femme déguisée en homme. Il y a une belle scène finale où j’arrive en robe et tout est réglé! »

Évidemment, le principal défi de la comédienne, dans ce tableau farfelu, consiste à incarner une femme.... glissée dans la peau d’un homme. Anne-Élisabeth Bossé a donc dû puiser dans ses « réflexes masculins » pour rendre justice à son personnage.

« Il faut que ça soit crédible, dans les mesures de la comédie, illustre-t-elle. J’ai un travail physique à faire, un travail de transformation, de voix, de posture. C’est très intéressant à jouer. C’est loin de moi, il faut que j’aille chercher l’homme en moi (rires). »

Un mini-orchestre de trois musiciens accompagnera les acteurs sur les planches, histoire d’agrémenter les nombreux changements de décors. Aux dires d’Anne-Élisabeth, les baby-boomers apprécieront particulièrement l’ambiance musicale, laquelle sera fortement inspirée des années 1960, pour aller avec le reste de l’intrigue.

Quant au reste de la distribution, il est composé, entre autres, de Dominique Pétin, Sébastien Dodge, Caroline Bouchard, Michel Laperrière, Marc-François Blondin et Frédéric Blanchette. Au total, dix-sept artistes se donneront la réplique.

Future Dominique Michel ?

Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique, en 2007, Anne-Élisabeth Bossé n’a jamais manqué de boulot, et ce sont surtout ses talents comiques qui ont été sollicités, au petit et au grand écran comme au théâtre. Plusieurs se souviennent de ses propos ironiques, débités sur un ton délicieusement cynique, dans Les amours imaginaires, de Xavier Dolan, paru au cinéma en 2010. Elle nous a aussi fait rire dans Les Appendices et Les Bobos, à Télé-Québec, et a personnifié une sympathique gaffeuse dans 30 vies. En janvier, elle sera de Série noire, à Radio-Canada, nouveau projet des auteurs François Létourneau et Jean-François Rivard, le tandem derrière Les Invincibles. L’étoile montante aurait-elle de la graine de Dominique Michel en elle ?

« J’ai toujours eu une espèce de force instinctive là-dedans, raconte la principale intéressée. Je pense que j’ai du rythme et un certain sens de la comédie. Émouvoir les gens, que ce soit par les rires ou les larmes, ce sont deux chemins différents, mais il n’y en a pas un plus facile que l’autre. C’est plaisant de pouvoir faire les deux dans un même contexte. Ne pas aller chercher seulement une émotion, mais émouvoir dans tout ce que ça implique. Parfois, on rit même si c’est triste, et on pleure quand c’est drôle! Lorsqu’on peut tout joindre, c’est comme l’art ultime. »

Anne-Élisabeth n’a d’ailleurs que de bons mots à formuler à l’égard de Normand Chouinard, metteur en scène d’Un homme, deux patrons, qui est justement passé maître dans cet « art ultime » de marier le sérieux à la drôlerie.

« Il est super gentil et il est spécialiste dans ce genre de spectacles. Je pense qu’il nous a tous engagés exactement pour ce qu’il pensait qu’on allait lui donner, et il nous fait beaucoup confiance. Il nous a accepté d’emblée, avec nos propositions, et il nous a laissé les mûrir. »

Un homme, deux patrons est présentée en grande première médiatique ce lundi, et tiendra l’affiche du Monument-National jusqu’au 29 juin. Pour informations : www.hahaha.com.

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