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Paradis fiscaux : l'ICIJ publie les noms
Capture d'écran

Depuis ce soir, toute personne qui a accès à Internet peut découvrir les noms de milliers de personnes et d'entreprises ayant recours à des paradis fiscaux.

Le Consortium international des journalistes d'enquête (ICIJ), dont fait partie Radio-Canada, publie sur Internet une base de données de plus de 100 000 entreprises, fonds communs de placement et fonds secrets qui ont des actifs dans les îles Vierges britanniques, les îles Caymans, les îles Cook et Singapour.

Parmi ces informations figurent les noms de 550 Canadiens.

D'une façon interactive, le site dévoile les relations entre les clients, les avocats, les banques et les intermédiaires qui ont mis sur pied les comptes dans ces paradis fiscaux.

Une divulgation au nom de l'intérêt public, selon le consortium qui y a trouvé des dizaines de fraudeurs confirmés.

Des marchands d'armes, des escrocs qui font des montages financiers frauduleux, selon Mike Hudson, de l'ICIJ.

Mais il y aussi beaucoup de personnes dans cette liste qui n'ont peut-être pas fraudé le fisc. Après tout, placer son argent dans les paradis fiscaux n'est pas nécessairement illégal.

Mais la question se pose, dit Mike Hudson, pourquoi ont-ils des avoirs dans ces paradis fiscaux?

Mark Hayes, avocat spécialisé en protection de la vie privée, s'inquiète d'une possible dérive. Le grand public, dit-il, ne fera peut-être pas la différence et pourrait condamner par défaut tous ceux qui sont dans cette liste.

Pour Raymond Baker qui a fait de la transparence financière son combat, à titre de président de Global Financial Integrity, les États-Unis et le Canada devraient en profiter pour demander de lever le voile sur ces sociétés fictives qui se cachent. Mais le Canada dit-il, n'est pas prêt.

Un constat encore plus critique pour Alain Deneault, auteur de Offshore, paradis fiscaux et souveraineté criminelle. « On permet aux entreprises canadiennes de profiter de toute une série d'échappatoires que le législateur canadien met à la disposition des plus puissants de façon à ce qu'ils puissent contourner les règles de droit qui sont en vigueur chez nous », dit-il.

Le moment de la divulgation n'est pas un hasard, puisque le dossier des paradis fiscaux sera au menu de la rencontre du G8 qui commence lundi, en Irlande du Nord.

D'après le reportage de Frédéric Arnould

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