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La plus vieille tumeur humaine découverte sur un homme de Néandertal (PHOTOS)

La plus vieille tumeur humaine a 100 000 ans
L Mjeda, Zagreb

Cet article a été écrit par Stephanie Pappas et a d'abord été publié sur le site LiveScience.com

HISTOIRE – Les tumeurs ne datent pas d'hier. Loin de là! Nichée sur la côte d'un homme de Néandertal, la plus ancienne des tumeurs humaines jamais découvertes serait vieille de plus de 100 000 ans.

Présente aujourd'hui encore chez l'être humain sous le nom de dysplasie fibreuse, cette tumeur a été trouvée sur un fragment d'os découvert il y a plus de 100 ans en Croatie. Non cancéreuses, ces tumeurs qui ne se répandent pas remplacent la structure du tissu osseux par un tissu fibreux.

"Cela peut être soit totalement bénin, au point qu'on ne s'aperçoit pas de sa présence, soit extrêmement douloureux", explique David Frayer, anthropologue à l'université du Kansas, qui a exposé cette découverte qu'il a faite avec des collègues le 5 juin dans la revue scientifique PLOS ONE. "Vu la taille de cette tumeur et sa protubérance, elle était probablement douloureuse".

Deux radios de l'os néandertalien, trouvé en Croatie, touché par une tumeur.

Un os différent

Le fragment de côte mesure 30 millimètres. Il a d'abord été déterré entre 1899 et 1905 dans une grotte de la ville de Krapina en Croatie. Ce site renfermait plus de 900 ossements néandertaliens âgés de 120.000 à 130.000 ans. La plupart de ces restes montraient des signes de traumatisme et certains portaient même des marques post-mortems (peut-être une preuve de cannibalisme ou de rituel funéraire).

Dans les années 1980, des chercheurs de l'université de Pennsylvanie ont passé l'intégralité de cette collection d'ossements aux rayons X puis ont publié un livre en 1999 montrant chacun des examens effectués. La plupart de ces radios étaient de haute qualité, affirme Janet Monge qui a participé au projet de l'époque et aux études actuelles.

Il y avait cependant une exception: un petit morceau de côte semblait "brûlé" sur l'une des radios, une surexposition en fait due au manque de densité à l'intérieur de l'os.

Les chercheurs se sont donc à nouveau penchés sur cette côte et lui ont fait passer de nouvelles radios de meilleure qualité et des examens à l'aide de la microtomographie aux rayons X.

Cette radio met en évidence la présence d'une tumeur des tissus mous.

Les nouvelles images ont révélé que l'os était donc creux. Là où se trouve habituellement l'os spongieux seule une cavité apparaît. "C'est quelque chose que l'on voit chez des patients humains de nos jours", explique Janet Monge au site LiveScience. "C'est exactement le même type de processus au même endroit".

"Ce type de preuve est très rare"

La dysplasie fibreuse est engendrée par des mutations génétiques spontanées des cellules osseuses, d'après la Mayo Clinic. Dans certains cas, les tumeurs sont petites et asymptomatiques. Mais parfois elles sont douloureuses et entraînent une faiblesse. Étant donné que seul un fragment de côte a pu être analysé, les chercheurs ne sont cependant pas dans la capacité de dire si d'autres os avaient été touchés sur ce spécimen.

Précédemment, la plus vieille des tumeurs connues était logée sur une momie égyptienne et n'était âgée que de 4000 ans environ. Cela place cette tumeur néandertalienne de 120 000 ans "largement en tête!", assure Janet Monge.

D'après David Frayer, trouver cette tumeur était comme trouver une aiguille dans une botte de foin: "À cette époque, les personnes ne vivaient pas aussi longtemps, elles n'étaient pas aussi nombreuses", raconte ce dernier au site LiveScience. "Donc trouver la preuve de l'existence des tumeurs et des cancers est -je ne sais pas si je peux dire 'une chance'- mais ce type de preuve est très rare".

L'homme de Néandertal (Homo neanderthalensis), une espèce du genre Homo proche de l'homme moderne (Homo sapiens), a disparu il y a environ 30 000 ans. Cependant, il aurait eu l'occasion de se reproduire avec l'Homo sapiens: de nombreux êtres humains porteraient actuellement de son ADN, ce qui laisse à penser que les deux espèces ont eu des relations sexuelles.

Anthropologues et archéologues continuent de débattre de ces similarités entre les deux espèces qui vivaient parfois côte à côte, explique Janet Monge. Cette nouvelle analyse prouve en tout cas, qu'au moins dans un secteur, l'homme moderne et l'homme de Néandertal avaient beaucoup en commun: "Pour faire simple, ils vivaient leur vie de la même façon que nous avec les mêmes problèmes que nous", conclut Janet Monge.

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