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Étude sur le suicide au Nunavut

Une étude sur le suicide au Nunavut révèle l'ampleur des problèmes de santé mentale qui y sévissent
Radio-Canada

La plus vaste étude jamais réalisée sur les facteurs de risque se cachant derrière le taux élevé de suicides au Nunavut révèle l'ampleur des problèmes de santé mentale qui sévissent dans ce territoire nordique.

« Les taux relevés pour les principales maladies mentales, incluant les troubles de dépression majeure, se sont avérés plus élevés qu'au sein de la population canadienne dans son ensemble », indique-t-on dans le rapport, publié mercredi à Iqualuit.

L'étude a scruté l'historique de 120 Inuits qui se sont enlevés la vie entre 2003 et 2006 en menant près de 500 entrevues avec des proches et des membres de la famille. Ces « autopsies psychologiques » ont ensuite été comparées avec les profils de 120 autres Inuits d'un groupe témoin.

« Aucune raison ne peut expliquer à elle seule la cause d'un suicide. Ce que démontre notre étude, c'est que le suicide est le résultat d'un processus qui s'enclenche beaucoup plus tôt », a mentionné l'auteur principal de l'étude, Eduardo Chachamovich. Le gouvernement territorial, de même que la Gendarmerie royale du Canada et l'université McGill ont également contribué à cette recherche.

« Les données que nous avons recueillies ne permettent pas de préciser les causes exactes des suicides. Mais il y a définitivement un modèle qui se répète dans les cas étudiés », a-t-il poursuivi.

Le suicide est l'un des principaux problèmes des services de santé dans la région. Le taux de suicide au Nunavut est 10 fois plus élevé que la moyenne canadienne, et encore davantage chez les jeunes hommes. Il est par ailleurs difficile de trouver un résidant du Nunavut qui ne connaît personne à s'être enlevé la vie.

Selon ce qu'indique l'étude, les suicides semblent plus fréquents chez les jeunes hommes d'environ 24 ans, célibataires, sans emploi et relativement moins éduqués. Le taux de consommation d'alcool et de marijuana de ces jeunes doublait pratiquement par rapport à celui des Inuits du groupe témoin, qui affichaient déjà des taux de 22 fois supérieurs à ceux prévalant au sein de la moyenne des Américains. Il n'existe pas de données comparables à ce sujet pour le Canada.

Les résultats ont aussi permis de déterminer que les sévices sexuels constituent un important facteur de risque. Près de la moitié des victimes ont été agressées sexuellement ou physiquement pendant leur enfance, contre un quart seulement des Inuits du groupe témoin.

L'étude a notamment conclu que près des deux tiers des 120 Inuits qui se sont donné la mort souffraient d'une grave dépression. Elle a aussi permis de découvrir que près du quart des Inuits du groupe témoin étaient aux prises avec une sévère dépression, soit trois fois plus que la moyenne canadienne.

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