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John Malkovich en Casanova de l'amour à Montréal

John Malkovich en Casanova de l'amour à Montréal
Ismaël Houdassine

Séducteur, notre John Malkovich? Oh que oui! Il nous en a d’ailleurs fait l’un des portraits les plus saisissants — quoique pervers à souhait — avec son interprétation au cinéma du vicomte de Valmont dans Les Liaisons dangereuse signé Stephen Frears. Cette fois, l’acteur d’origine américaine nous revient sur les planches pour incarner le fameux Casanova dans le spectacle The Giacomo Variations, présenté ce soir et demain en primeur canadienne à la Place des Arts. Mais n’allez pas chercher dans les sentiments obscurs et torturés du désir. Ce Casanova-là est surtout porté par l’amour.

John Malkovich a vraiment des allures de dandy du Midwest avec sa cravate colorée et posée délicatement sur un impeccable costume couleur azur. Fraîchement arrivé de New York, l’homme de 59 ans est venu hier à la rencontre de quelques journalistes triés sur le volet pour expliquer les origines du spectacle. «Tout a commencé il y a deux ans et demi. Il s’agit d’une pièce avec quatre acteurs, quatre chanteurs, un orchestre et la musique de Mozart avec des extraits de Don Giovani, Cosi Fan Tutte et le Mariage de Figaro», explique-t-il dans un français à faire rougir nos élus fédéraux.

Le français, un point commun que partage l’acteur avec Casanova, puisque les mémoires volumineuses du Vénitien (Histoire de ma vie) dont s’inspire The Giacomo Variations ont été écrites entre 1789 et 1798 dans la langue de Molière! Le spectacle qui s’appuie sur un livret du metteur en scène Michael Sturminger présente un Casanova arrivé au crépuscule de sa vie et qui retourne dans les souvenirs d’une existence mouvementée.

«Casanova était davantage qu'un séducteur ou un libertin, explique-t-il. Il était aussi et surtout un philosophe, un aventurier et un écrivain de grand talent. Il n’était sans doute pas le plus grand des écrivains, pourtant il a écrit le plus grand livre de ce siècle. Les scènes sexuelles ne sont pas très explicites dans la pièce, peut-être quelques-unes. Bon, ce n’est quand même pas tous les jours qu’on essaie de se marier avec sa propre fille, mais je crois qu’on aborde cette partie de sa vie de manière plus poétique que choquante. L’œuvre se concentre avant tout sur l’amour.»

The Giacomo Variations se veut donc une œuvre hybride entre l’opéra et le théâtre pur. Sur scène, l’acteur de Klimt et Burn After Reading est accompagné de la comédienne lituanienne Ingeborga Dapkūnaitė, du baryton autrichien Florian Boesch et de la soprano allemande Sophie Klußmann, sans oublier les 35 musiciens de l’Orchestre de l’Académie de Vienne dirigés par un autre Autrichien, Martin Haselböck. «C’est un vrai plaisir de travailler avec un orchestre. Les musiciens sont le meilleur public qui soit. J’aime toujours écouter leurs conseils. Et puis, n’oublions pas que le théâtre aussi est une musique», déclare-t-il tout en avouant ne chanter qu’un chouya durant le spectacle. «Je suis ténor, soprano et basse aussi… cela dépend si j’ai beaucoup fumé ou pas», dit-il en riant.

The Giacomo Variations : le 4 et 5 juin à 20 h — Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

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The Giacomo Variations

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