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Suicide à Notre-Dame: le FN rend un hommage très appuyé à Dominique Venner

L'hommage appuyé du FN à Dominique Venner
AFP

SUICIDE - La mort de Dominique Venner, l'essayiste de 78 ans qui s'est suicidé ce mardi 21 mai dans Notre-Dame de Paris, a secoué les milieux nationalistes et au-delà.

Dès la nouvelle de sa mort confirmée, plusieurs cadres et militants du Front national, dont sa présidente Marine Le Pen, lui ont rendu un hommage appuyé sur le réseau social Twitter. Evoquant un geste "éminemment politique" destné à "réveiller le peuple de France", la chef de file du parti d'extrême droite a fait une référence directe au dernier billet de blog de Dominique Venner.

Dans un texte publié le jour même de son suicide, ce dernier appelait de ses voeux "des geste nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines".

Louis Aliot, le vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, a également rendu hommage à ce "défenseur intransigeant et courageux des valeurs de notre civilisation".

Bruno Gollnisch, figure du FN, a vu dans le geste de Dominique Venner "une protestation contre la décadence de notre société". Selon lui, l'homme a "vécu" la validation de la loi sur le mariage pour tous "comme on doit la vivre, c'est-à-dire comme une promotion de la décadence et une défiguration du mariage". Toutefois, a affirmé le député européen, "ce n'était pas son seul combat, il protestait aussi contre la disparition programmée du peuple français, la substitution progressive d'autres populations au peuple de France".

Idem pour le président des Jeunes frontistes, Julien Rochedy et d'autres militants, évoquant une figure intellectuelle et morale, voire un "chevalier".

Selon certains cadres du parti, Dominique Venner aurait même été envisagé pour prendre la présidence du Front national à sa fondation en 1972. Interrogé un peu plus tôt par l'AFP, le président d'honneur du FN Jean-Marie Le Pen a comparé son geste à celui de l'écrivain engagé dans la Collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale, Pierre Drieu La Rochelle, qui s'était suicidé en 1945. "Un suicide d'intellectuel, témoignant par la mort", a déclaré le fondateur du Front national.

Mardi soir, une centaine de militants et sympathisants d'extrême-droite se sont rassemblés sur le parvis de Notre-Dame. Rassemblés peu avant 20h au pied de la statue équestre de Charlemagne, à quelques mètres de l'entrée de l'édifice, ils ont brandi des flambeaux, un drapeau tricolore et écouté un orateur, qui a refusé de s'identifier. "Nous ignorons les motifs profonds de son geste", a-t-il dit, monté sur le piédestal de la statue. "Nous sommes ici pour rendre hommage à son dernier combat (...) Il a toujours défendu la France, belle, forte et fière d'elle-même".

Les militants ont ensuite entonné deux chants militaires, "Les lansquenets" et "La cavalcade", avant de déposer cinq roses blanches au pied de la statue et de se disperser dans le calme.

Pas un "martyr" des anti-mariage gay

Ancien militant nationaliste de Jeune Nation dans les années 1950, ex-membre de l'OAS, Dominique Venner dirigeait la Nouvelle revue d'histoire (nationaliste) depuis 2002. Théoricien respecté dans les milieux d'extrême droite, notamment pour ses écrits, comme "Pour une critique positive" dans les années 1960, proche des thèses défendues par le Front national, l'historien avait également pris fait et cause contre "l'infamante loi Taubira" ouvrant le mariage aux couples homosexuels.

"Les manifestants du 26 mai auront raison de crier leur impatience et leur colère. Une loi infâme, une fois votée, peut toujours être abrogée", écrivait-il en introduction de son dernier billet de blog.

Pour autant, rares sont les militants anti-mariage gay à s'être saisis de la mort de Dominique Venner pour l'ériger en martyr de leur cause. Ni Frigide Barjot, ni Christine Boutin ni d'autre responsable de la Manif pour tous ne lui ont d'ailleurs témoigné publiquement leur estime. "Je ne crois pas que l'on puisse lier son suicide à cette affaire de mariage, cela va bien au-delà", a d'ailleurs déclaré à l'AFP son éditeur, Pierre-Guillaume de Roux.

De fait, dans son dernier billet en forme d'épitaphe, Dominique Venner jugeait autrement plus dangereux "une France tombée au pouvoir des islamistes" que le mariage pour tous. "Les manifestants du 26 mai ne peuvent ignorer cette réalité. Leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay. Le 'grand remplacement' de population de la France et de l’Europe, dénoncé par l’écrivain Renaud Camus, est un péril autrement catastrophique pour l’avenir. Il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher", prévenait-il.

Comme le disait Marine Le Pen, un message "éminemment politique".

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