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C'est la police qui a contacté M. Mulcair dans le dossier de Vaillancourt

Mulcair contacté dans le dossier Vaillancourt
Montage photos

OTTAWA - C'est la police qui a contacté Thomas Mulcair dans le dossier l'impliquant comme possible victime d'une tentative de corruption par l'ex-maire de Laval, Gilles Vaillancourt.

L'actuel chef néo-démocrate et ex-ministre libéral provincial du cabinet de Jean Charest a expliqué mardi pourquoi il n'avait pas contacté les policiers en 1994, quand M. Vaillancourt lui aurait offert une enveloppe. Comme il a mis fin rapidement à son entretien avec le maire de Laval, il n'a pas été question d'argent comptant et il n'y avait donc pas matière à contacter les autorités, a insisté M. Mulcair.

«Moi je suis parti. Je n'ai jamais vu du cash, il n'a jamais été question de cash. Je suis parti d'une réunion, j'ai fait ce qu'il fallait à ce moment-là», a tranché M. Mulcair à la sortie de la période de questions aux Communes. À ce stade, une accusation criminelle était «absolument impossible» à ses yeux.

Le journal La Presse a révélé la semaine dernière que M. Mulcair avait rencontré en 2011 les policiers de l'escouade Marteau pour leur relater un entretien qu'il aurait eu en 1994 avec M. Vaillancourt, alors qu'il faisait campagne sous la bannière libérale provinciale.

Mardi, il a indiqué que cette rencontre avec l'escouade Marteau s'est faite à la demande des policiers. «Une fois que l'enquête était constituée, ils m'ont contacté pour savoir si je pouvais les aider et ça m'a fait plaisir», a-t-il noté.

Le fait qu'il ait refusé l'enveloppe de l'ex-maire de la ville de la couronne nord de Montréal lui a permis de conserver son indépendance, a plaidé M. Mulcair. «Que ce soit dans des dossiers comme (l'effondrement du) viaduc du Souvenir ou un dossier comme les milieux humides à Laval, je n'avais aucune difficulté à bien faire mon travail de député d'opposition et mon travail de ministre parce que je ne devais rien à cette administration-là.»

M. Vaillancourt a été arrêté le 9 mai dernier par l'unité permanente anticorruption (UPAC), accusé entre autres de gangstérisme.

«Je voudrais t'aider»

Des médias ont mis en ligne mardi la déclaration solennelle produite par M. Mulcair le 18 juillet 2011 et remise aux policiers. M. Mulcair y affirme que lors de son entretien en 1994, M. Vaillancourt lui a répété: «je voudrais t'aider», tenant une enveloppe dans sa main. Il n'a pas vu le contenu de cette enveloppe blanche, mais quant à l'épaisseur, s'il y avait eu un lettre à l'intérieur, «cela aurait été une lettre pliée de peut-être 4-5 pages», explique-t-il dans l'affidavit.

L'actuel chef du NPD affirme avoir alors physiquement reculé. «Et j'ai dit "J'ai toute l'aide dont j'ai besoin" avec des mots comme ça, et il me dit "Non mais je veux t'aider", d'un air de dire "t'as pas compris" et j'ai dit "Non merci"», peut-on lire dans le document.

Dans cet affidavit, on apprend par ailleurs que M. Mulcair aurait discuté de cet épisode en 2006 avec l'ex-député libéral provincial Vincent Auclair, à qui le maire Vaillancourt aurait également tendu une enveloppe. Il n'avait toutefois pas parlé à Serge Ménard, ancien ministre péquiste et ex-député bloquiste, qui, en 2010, avait admis avoir lui aussi refusé une enveloppe qui aurait contenu 10 000 $ du maire Vaillancourt.

À cette époque, M. Mulcair avait répondu par la négative à la question d'un journaliste lui demandant s'il avait «vu de l'argent comptant dans des enveloppes autour du maire de Laval». Mardi, M. Mulcair a expliqué avoir répondu de la sorte parce que la question portait spécifiquement sur l'argent.

Mais il n'en fallait pas plus pour que le leader en Chambre du gouvernement, Peter Van Loan, accuse M. Mulcair d'avoir «menti».

«Il a d'importantes questions à répondre sur ce qu'il savait de cette corruption, pourquoi il l'a dissimulée, pourquoi il a menti sur le fait de s'être fait offrir une enveloppe d'argent comptant», a martelé M. Van Loan. Pressé de questions sur la transaction de 90 000 $ entre l'ex-chef de cabinet de Stephen Harper et le sénateur Mike Duffy, il a toutefois refusé de répondre.

Le chef bloquiste Daniel Paillé à pour sa part rappelé que M. Ménard avait accepté de comparaître au comité d'éthique des Communes lorsqu'il avait été question de l'affaire en 2010. Il a suggéré que M. Mulcair fasse de même.

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