« Peur, isolement et discrimination sont courants au sein de la communauté des lesbiennes, homosexuels, transsexuels et bisexuels en Europe », conclut une étude de l'Agence des droits fondamentaux (FRA) de l'Union européenne.
L'enquête, rendue publique à la veille de la journée mondiale contre l'homophobie, est présentée comme la plus grande jamais menée en ligne sur le sujet dans tous les États membres de l'Union et en Croatie.
Elle explique que les deux tiers de cette communauté n'osent pas se tenir par la main en public sur le continent européen.
Sur 93 000 participants au sondage, près de 30 % affirment avoir été victimes de violences au cours des cinq dernières années. Quelque 30 % des 7000 transsexuels ont dit avoir été agressés physiquement ou menacés de violences plus de trois fois durant les 12 derniers mois.
Ces situations sont rapportées dans des pays généralement tolérants. Certains participants affirment être victimes de discrimination et se disent régulièrement agressés verbalement. Des agressions « de la part de jeunes », tient à préciser un homosexuel résidant en Belgique.
Le nombre de ces attaques a « fortement » augmenté depuis quatre ans, fait-il remarquer.
La situation n'est pas meilleure aux Pays-Bas, premier pays au monde à avoir légalisé le mariage entre homosexuels, en 2001. Près de 20 % des participants à l'enquête assurent avoir été l'objet de discrimination dans l'accès à des services comme les soins, la recherche d'un appartement, les sorties, les clubs de sport et à la banque.
La France enregistre 31 % pour ce genre de discrimination, légèrement sous la moyenne européenne avec 32 %.
L'étude met l'accent sur de grandes disparités constatées entre les différents pays de l'Union européenne. Moins de discrimination et moins de violence ont été vécues par les personnes LGBT vivant dans le Benelux et dans les pays scandinaves, mais aussi en République tchèque et en Espagne.
Les transsexuels quant à eux, assurent que même dans des environnements généralement tolérants à l'égard des lesbiennes et des gais, ils se sentent discriminés, notamment dans l'accès aux soins de santé.
Une affaire d'éducation
Pour la FRA, c'est à l'école que tout commence : deux personnes sur trois y ont caché leur orientation sexuelle et ont été la cible de commentaires ou de comportements négatifs de la part de leurs camarades de classe.
Le soutien de la classe politique est également cité comme un moyen incontournable. Cela a déjà rendu les choses plus faciles pour les membres de la communauté LGBT, explique la FRA.
L'agence invite les États membres et l'Union à promouvoir un dialogue notamment par des campagnes de sensibilisation et via les institutions politiques et religieuses.
Elle recommande également que les discussions portent sur la législation et les politiques nécessaires pour améliorer la situation des personnes LGBT.
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