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Québec présente sa politique de souveraineté alimentaire

Québec présente sa politique de souveraineté alimentaire
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BAIE-SAINT-PAUL, Qc - Les écoles, les hôpitaux, les garderies et autres établissements sous la responsabilité de l'État vont être mis à contribution pour élargir le marché des aliments produits au Québec.

À l'occasion du lancement jeudi de la Politique de souveraineté alimentaire, la première ministre Pauline Marois a confirmé la mise en oeuvre, d'ici la fin de l'année, d'une stratégie d'achat local propre aux établissements publics.

«Notre objectif est ambitieux, très ambitieux. Nous voulons que la proportion d'aliments du Québec consommés par les Québécois atteigne 50 pour cent, nous voulons manger québécois», a déclaré Mme Marois, aux côtés du ministre de l'Agriculture, François Gendron.

«Pour chaque point d'augmentation, on accroît de 75 millions $ les ventes des producteurs du Québec. Nous en serions à peu près aujourd'hui à 33 pour cent. On a du chemin à faire», a-t-elle ajouté.

Hautement attendue, la politique gouvernementale a été présentée devant plus d'une centaine «d'acteurs du milieu» réunis pour l'occasion dans un hôtel de Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix.

Québec veut convaincre les distributeurs d'offrir davantage de produits locaux auprès des acheteurs du secteur institutionnel. La stratégie est «incitative» à l'endroit des distributeurs mais n'est pas sans contrainte pour le gouvernement, a souligné le ministre Gendron.

«Oui, ça va être contraignant pour ce qui est de l'État. À partir du moment où le conseil des ministres va adopter la politique d'exigence que les institutions publiques privilégient (les produits québécois), il va y avoir des règles, des normes et des chiffres», a-t-il dit.

Pour favoriser l'achat local tout en respectant les règles complexes des ententes de commerce international, Québec fera valoir les vertus environnementales des aliments produits à proximité.

«Ce sera par le biais de l'empreinte carbone, par le biais de la capacité de démontrer que les produits de proximité sont toujours de meilleure qualité et vertueux sur tous les éléments que l'on veut contrer dans la société: notre dépendance au pétrole, les gaz à effet de serre, etc.», a illustré M. Gendron.

Les enjeux liés à la Politique de souveraineté alimentaire seront discutés autour d'une Table de concertation permanente regroupant une vingtaine de «partenaires» de divers horizons comme l'Union des producteurs agricoles (UPA), l'Association des détaillants en alimentation (ADA), Equiterre, la Coop fédérée, Solidarité rurale du Québec (SRQ) et le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD).

La nouvelle politique et la création de la Table de concertation permanente répondent aux préoccupations du rapport Pronovost déposé en 2008, s'est félicité M. Gendron. Le gouvernement Marois s'est toutefois éloigné du rapport en évitant de remettre en question le monopole syndical exercé par l'UPA.

À cet égard, le ministre de l'Agriculture a dit s'en remettre aux producteurs eux-mêmes.

«S'ils ont à revoir les paramètres de l'instance qui les représente, je leur fais confiance, ça leur appartient», a-t-il expliqué.

Au chapitre de la protection du territoire agricole, le ministre Gendron a annoncé son intention de déposer deux projets de loi d'ici juin pour adoption à l'automne.

Ainsi, la «Loi sur l'acquisition de terres agricoles par des non-résidants» et la «Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles» seront modifiées pour prévenir la spéculation par des intérêts étrangers et resserrer les critères d'accès.

D'autres modifications pourraient être apportées pour mieux protéger les terres contre l'étalement urbain, a précisé M. Gendron.

Afin d'encourager la relève, souvent confrontée à de lourdes difficultés financières, Québec va également bonifier «jusqu'à 20 pour cent» l'aide financière destinée aux jeunes agriculteurs. Les mesures de soutien «bonifiées» nécessiteront un investissement annuel supplémentaire de 3,8 millions $ de la Financière agricole.

Aussi, pour réduire les coûts de chauffage astronomiques des entreprises serricoles et leur permettre d'augmenter leur production, Hydro-Québec va offrir aux exploitants un tarif préférentiel, le tarif biénergie DT.

«Je l'ai souvent répété, je veux que nos surplus énergétiques servent à créer de la richesse», a soulevé la première ministre.

Sans préciser le coût de la mesure, Mme Marois a fait savoir que l'objectif était d'abaisser de 25 pour cent la facture d'énergie des producteurs en serres.

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