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«In the Pines» d'AroarA: du lo-fi bien actuel

AroarA : du lo-fi bien actuel
Adrienne Amato & Michael Baumgart

MONTRÉAL - « C’est un monde de fou pour les créateurs que l’univers des sons numériques », affirme le musicien Andrew Whiteman, membre fondateur du défunt groupe Broken Social Scene et musicien à tout faire du nouveau duo AroarA. « Tu peux te perdre avec tout ce que peut par exemple offrir MIDI (une abréviation de l'anglais Musical Instrument Digital Interface ou interface numérique d'instrument de musique). Mais pour ce projet, je me suis bien amusé. J’ai essayé d’être astucieux et j’ai appris énormément dans cette alliance de sonorités naturelles et digitales qui crée une ambiance vintage rappelant les années ’60 et ’70. »

AroarA, c’est également Ariel Engle, l’autre moitié de Whiteman (ayant aussi fait partie du groupe Apostle of Hustle), qui lui est originaire de Toronto. Le couple habite aujourd’hui Montréal et compte bien y demeurer. Comme premier essai, les deux artistes se sont inspirés du recueil de poèmes In The Pines d'Alice Notley publié en 2007 et acclamé par la critique.

Le projet In the Pines d’AroarA, c’est d’abord un maxi de 5 morceaux qui a été diffusé en mars. En septembre, l’album complet de 14 chansons sera distribué : « Je suis un grand amateur de poésie, raconte Whiteman. Un jour où j’étais à Paris avec Broken Social Scene (il y a quelques années), je suis tombé par hasard sur Alice. Étant un grand admirateur de son œuvre, je lui ai expliqué que j’aimerais bien adapté son travail en musique. Après une certaine perplexité, elle a voulu en savoir davantage. In the Pines venait de naître officiellement pour Ariel et moi. »

Le disque

Concrètement, les deux artistes ont transformé les textes de 14 poèmes en 14 chansons, « guidé par l’imagerie puissante des poèmes et des fragments de chansons du livre ».

« Nous ne nous sommes jamais lancés une quête de la perfection, souligne Engle. C’est surtout une émotion que nous voulions transmettre. Un esprit. »

« C’est en partie pourquoi nous n'avons utilisé que des passages de textes, dira plus loin son amoureux et collaborateur. Nous voulions proposer une ambiance particulière de vieilles sonorités tantôt poétiques, tantôt fantomatiques. Pas trop de mots. »

Cela dit, les chansons (#2, #5, #6, #11 et #13) du maxi contiennent des paroles [anglophones] qui apportent une touche lyrique aux tableaux déjà passablement envoûtants.

Minimalisme nouveau genre

Résultat : une sorte de faux folk-rock lo-fi savamment bricolé. Originale facture planante, intense, hypnotisante qui évoque parfois le travail de la chanteuse et guitariste Feist (la chanson #6 est probante), une amie du duo qui a notamment prêté son cottage situé à quelques heures au nord de Toronto aux fins de l’enregistrement. Une autre partie de l’album a été conçu à Montréal, dans leur maison. Le mix a été quant à lui la responsabilité du Torontois Sandro Perri.

Bien que la voix d’Engle porte le projet, Whiteman chante ici et là. Pour le reste (soulignons les sons numériques achetés entre autres dans « l’incroyable banque sonore de Black Sabbath »), les deux comparses ont exploré leur environnement (frappes sur une lampe ou le corps cuivré d’un foyer) pour ajouter de l’organique et de l’inusité aux lignes de piano, claviers, guitares et autres jouets utilisés et passés dans le laptop de Whiteman. Un minimalisme nouveau genre singulier et réussi.

Après une quarantaine de spectacles en Europe, aux États-Unis et au Canada (notamment en première partie de Martha Wainwright, mais aussi de la sensation syrienne Omar Souleyman ainsi que de l’excellent groupe rock montréalais The Besnard Lakes), AroarA prépare un concert-lancement-surprise à Montréal, vendredi. Sorte de secret de Polichinelle que les deux musiciens s’amusent à faire circuler.

Pour en savoir davantage sur cet événement entourant leur maxi, on pourra consulter, jeudi, la page Facebook d’AroarA.

Inspiré, le duo a déjà en tête un second projet complètement différent. Et tant qu’à rêver, Whiteman promet un troisième album tout en français (il apprend en ce moment la langue de Molière). À suivre.

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