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La nuit juste avant les forêts: Sébastien Ricard incarne la solitude sur scène (ENTREVUE)

La nuit juste avant les forêts: Sébastien Ricard incarne la solitude sur scène (ENTREVUE)
Courtoisie

Sébastien Ricard terminera ce samedi les représentations montréalaises de La nuit juste avant les forêts, aux Ateliers Jean Brillant. Puis, l'acteur prendra la route d'Ottawa et jouera le texte de Bernard-Marie Koltès sur les planches du Théâtre français du CNA, du 12 au 18 mai.

La metteure en scène Brigitte Haentjens avait monté une première fois, en 1999, cette pièce puissante, à un seul personnage, qui traite de solitude, de quête de soi et d'exclusion. James Hyndman en était alors la vedette. Sébastien Ricard était allé l'applaudir et avait été saisi par l'éloquence de la création, ses mots percutants, la fougue qui s'en dégage.

« C'est un long monologue, qui dure entre 45 et 50 minutes, détaille le comédien. C'a été écrit en 1977. C'est un homme seul, un laissé pour compte, qui se présente devant le public, et qui tient un propos complètement marginal. Il rencontre quelqu'un au coin d'une rue et se met à lui parler, dans une espèce de délire verbal. »

« On constate la solitude de cet homme-là, poursuit-il. Bernard-Marie Koltès est un auteur qui a toujours accordé, dans ses pièces, une place importante aux immigrants et à tous ceux qui, en France, étaient les enfants de la colonisation. La France a été un empire pendant longtemps et a colonisé plusieurs pays, comme l'Afrique du Nord, ce qui a créé une population de gens qui est, un peu, un rappel de ce passé colonisateur. Koltès possède cette langue-là, avec tout ce qu'elle charrie d'histoire, de violence, de brutalité. La beauté du texte, c'est justement la manière dont cette langue est parlée. C'est aussi le récit d'un être qui ne peut parler avec personne, parce qu'il n'y a personne pour l'écouter. Il n'a même pas de domicile. Il est désespéré. »

Sébastien Ricard retrouve avec ce projet sa complice de longue date Brigitte Haentjens, avec qui il a souvent travaillé dans le passé. Les deux amis ont notamment mis sur pied, ensemble, deux événements majeurs de prise de parole citoyenne, soit le Moulin à paroles, à Québec, en 2009, et Nous?, l'an dernier, en plein printemps érable, au Monument-National. L'artiste trouve-t-il difficile de s'abandonner ainsi aux ordres d'une camarade intime? Au contraire, l'association semble pour lui toute naturelle.

« Elle en attend beaucoup de moi, et j'en attends beaucoup d'elle! (rires) On se comprend beaucoup plus rapidement qu'avant. C'est l'avantage des rencontres et des amitiés qui se prolongent. On sait davantage où est l'autre et comment lui parler. »

La nuit juste avant les forêts est une production de la compagnie Sibyllines, dont la directrice générale et artistique est justement Brigitte Haentjens. Pour en savoir plus: www.sibyllines.com.

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