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L'embourgeoisement de « HoMa » vu par ses résidents

L'embourgeoisement de « HoMa » vu par ses résidents
Radio-Canada.ca

Deux façades de commerces éclaboussées de peinture jaune ont provoqué l'incompréhension autour de la petite place Valois, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, un secteur qui abrite maintenant plusieurs projets de nouveaux condominiums.

Un texte d'Anne-Louise Despatie

Les commerçants visés par le vandalisme se sont faits discrets depuis l'incident. Mais plusieurs de leurs clients ont été choqués. Certains d'entre eux l'associent au malaise qui s'installe entre les nouveaux propriétaires et les anciens résidents du quartier. Plusieurs évoquent même un clivage entre riches et pauvres. Les pauvres se sentent plus pauvres et les nouveaux résidents ne se sentent pas toujours les bienvenus.

Même l'acronyme qui désigne maintenant Hochelaga-Maisonneuve, « HoMa », est insultant aux yeux des anciens résidents du quartier.

Nous sommes allés voir de plus près quel était le sentiment des résidents, au fil des rues. Vous pouvez nous suivre en naviguant dans la carte ci-dessous (zoomez pour plus de précision).

Pression sur les loyers

Les groupes d'aide aux locataires et les comités-logement s'inquiètent de la hausse des loyers dans Hochelaga-Maisonneuve, même si les données sur le logement du dernier recensement en 2011 ne sont pas encore disponibles. Les chambreurs paient autour de 400 $ pour une simple chambre. Il faudra attendre les nouvelles données pour connaître l'ampleur de la hausse depuis cinq ans et quels effets ont pu avoir la spéculation dans un quartier où la proportion de locataires est très élevée.

Guillaume Dostaler, de l'Entraide-Logement Hochelaga-Maisonneuve, ne pense pas pour autant qu'on puisse parler de tension ou de confrontation des classes.

Une chose est sûre, selon les données traitées par la Ville de Montréal, Hochelaga-Maisonneuve arrive deuxième au rang des mises en chantier résidentielles entre 2007 et 2012, avec 9,4 % des mises en chantier à Montréal, deuxième arrondissement juste derrière Ville-Marie (13,4 %).

Le porte-parole des commerçants de la rue Ontario, Donald Guy, souligne de son côté que ce sont des commerces bien implantés, vendant des produits locaux, qui ont été visés. Il constate aussi que le nombre de « tags » anarchistes et anticapitalistes a beaucoup augmenté depuis un an dans le quartier . « C'est peut -être l'oeuvre d'une minorité, mais on les voit beaucoup », s'inquiète celui qui préside la Société de développement commercial Hochelaga-Maisonneuve.

Et vous, voyez-vous les effets concrets de l'embourgeoisement du quartier Hochelaga-Maisonneuve?