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La capacité de recherche et de sauvetage est menacée, dit le vérificateur général

Les opérations de sauvetage en danger
Coast Guard Zodiac moored to Sir Wilfred Laurier, Cambridge Bay, Nunavut
Getty Images
Coast Guard Zodiac moored to Sir Wilfred Laurier, Cambridge Bay, Nunavut

OTTAWA - SOS: les capacités de recherche et de sauvetage des citoyens en détresse auraient elles-mêmes besoin d'être sauvées, avertit le vérificateur général du Canada.

Dans son rapport déposé mardi, le vérificateur Michael Ferguson juge que les opérations de la Garde côtière et de l'armée sont minées par un manque de personnel et d'appareils.

Le vérificateur fédéral a constaté une pénurie de sauveteurs qualifiés — notamment des coordonnateurs maritimes bilingues — et un manque d'équipement opérationnel. Les avions sont vieux et les hélicoptères sont en nombre insuffisant.

Des appareils ont plus de 50 ans, et d'autres ne peuvent se rendre dans le Nord de l'Ontario sans refaire le plein d'essence, donne-t-il en exemple.

«La pérennité des services de recherche et sauvetage dans les années à venir nous préoccupe énormément», a déclaré le vérificateur Michael Ferguson.

Et bien que l'armée et la Garde côtière interviennent actuellement de manière adéquate lorsqu'une opération de sauvetage par air ou par mer est déclenchée, elles auront de la difficulté à maintenir leurs opérations dans l'avenir si rien n'est fait, juge-t-il.

Dans son rapport printanier, Michael Ferguson relève ainsi que l'aviation manque gravement de pilotes et d'ingénieurs de vol et que la Garde côtière peine à recruter.

Cette dernière n'a pas les effectifs nécessaires pour ses activités de sauvetage et, depuis 15 ans, elle éprouve des difficultés à disposer d'un nombre suffisant de coordonnateurs maritimes.

Ces difficultés pourraient être aggravées par la fermeture annoncée pour cette année du centre de sauvetage bilingue de la ville de Québec. Malgré les pressions du gouvernement pour procéder au transfert des activités de ce centre à Halifax et à Trenton, en Ontario, la Garde côtière a toutefois récemment fait savoir qu'elle ne procéderait pas tant qu'elle ne pourrait trouver du personnel bilingue pour répondre aux appels de détresse. Mais les difficultés de recrutement demeurent.

«Nous avons constaté que la Garde côtière canadienne n'avait pas été en mesure de recruter ni de former un nombre suffisant de coordonnateurs bilingues, ce qui avait retardé la fusion du Centre de sauvetage maritime de Québec et du centre de coordination des opérations de sauvetage de Trenton», peut-on lire dans le rapport.

M. Ferguson constate toutefois que la Garde côtière a entrepris de renouveler sa flotte et a mis en oeuvre un plan efficace pour l'entretien de ses navires.

Par contre, le système d'information qui sert à gérer les activités de recherche et de sauvetage approche du point où il cessera de fonctionner. Et rien n'est prévu pour le remplacer en 2015-2016, s'inquiète le vérificateur. Il redoute des pannes qui pourraient retarder l'arrivée de secours sur les lieux d'un accident.

Une telle panne est survenue en 2009 et a déstabilisé le système.

Sans compter que le système d'information a de telles limites fonctionnelles que les employés doivent utiliser des outils Internet gratuits pour avoir l'information nécessaire à prendre des décisions en cas de catastrophe.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) n'a pas été tendre sur cet aspect de la gestion du gouvernement.

Les conservateurs ont laissé les opérations de recherche et sauvetage se détériorer au point de mettre en danger la vie des Canadiens, font valoir les néo-démocrates.

Le chef Thomas Mulcair se dit très préoccupé des constats faits par le vérificateur.

«Les conservateurs ne savent pas définir des priorités. Dans tout ce qu'entreprend un gouvernement, qu'est-ce qu'il peut avoir de plus important que sauver les vies humaines?», a-t-il demandé.

Mais le gouvernement conservateur défend son bilan.

«Le vérificateur général a conclu que le système fonctionne. Il l'a jugé adéquat. Mais il y a de la place à l'amélioration», a dit le ministre de la Défense, Peter MacKay, au Parlement.

Il admet toutefois que le système informatique doit être remplacé et affirme que le travail a déjà commencé à cet égard. Tout comme le processus d'achat d'hélicoptères pour remplacer la flotte des appareils vieillissants Hercules et Buffalo.

Mais avec ce programme de remplacement de l'équipement — amorcé sous les libéraux en 2002 — il n'est pas prévu qu'un appareil survole le territoire canadien avant 2017. Le ministre indique toutefois que l'appel d'offres devrait être lancé cet automne.

Argent à récupérer

Le vérificateur s'est penché sur d'autres aspects de la gestion gouvernementale dans son rapport de 11 chapitres.

Il a notamment relevé deux secteurs où le gouvernement pourrait faire plus pour regarnir ses coffres.

Il note que même si Revenu Canada a amélioré certaines de ses activités de recouvrement des impôts impayés, l'Agence doit faire encore mieux, considérant que le pays traîne une masse d'impôts non acquittés de 29 milliards $.

Même chose pour les prestations d'assurance-emploi payées en trop. M. Ferguson croit que le ministère des Ressources humaines doit améliorer ses méthodes pour récupérer les quelque 100 millions $ versés chaque année en raison de fraudes.

Michael Ferguson déplore aussi le manque de collaboration sur le dossier autochtone. Il note que la Commission vérité et réconciliation, mise sur pied par Ottawa, n'obtient pas l'aide du ministère des Affaires autochtones. Une situation qui entrave la création du dossier historique qui doit conserver les traces et les témoignages de tout ce qui s'est passé dans les pensionnats indiens. La Commission tire à sa fin et il n'y a toujours pas d'entente sur l'étendue des travaux à réaliser, sur les documents à fournir et sur la période visée par le dossier historique.

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