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Facebook, mot de passe et emploi: les États-Unis rejettent un amendement interdisant la demande de l'identifiant par l'employeur

Bientôt obligé de donner son mot de passe Facebook à son patron?
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Mauvaise nouvelle pour les internautes américains. Les patrons pourraient bien les obliger à donner leur mot de passe Facebook et tout autre identifiant sur les réseaux sociaux.

Vous ne rêvez pas. Les membres de la Chambre des représentants ont rejeté un amendement visant à interdire cette demande d'un employeur -de plus en plus fréquente lors d'entretien d'embauche -, dans le cadre du Cyber Intelligence Sharing and Protection Act.

Si l'amendement visant à l'interdire a été rejeté, c'est donc que la pratique sera... autorisée. L'amendement en question a été déposé dans le cadre d'une loi de protection et de partage des renseignements sensibles, plus connue sous le petit nom de CISPA. Cette loi pour le partage d'informations entre les sociétés privés et le gouvernement américain pour faire face aux menaces informatiques a finalement été adoptée par la Chambre des représentants le 18 avril dernier .

Après avoir été rejetée en 2012, le CISPA a été présentée à nouveau avec plusieurs correctifs, notamment l'amendement suivant qui "aide les individus à protéger leur droit à la vie privée et interdit à l'employeur à usurper l'identité d'un employé sur les réseaux sociaux", a expliqué le député démocrate Ed Perlmutter – l'auteur de l'amendement – avant le vote.

"Aucun Américain ne devrait avoir à donner son mot de passe pour obtenir un emploi. Les employeurs peuvent très bien agir comme des imposteurs, prendre l'identité d'un salarié et continuellement avoir accès, surveiller et peut-être même manipuler les activités d'un salarié sur les réseaux sociaux", a déclaré le député.

Mais l'amendement en question a été rejeté (par 224 voix contre 189).

La menace d'un veto d'Obama

Désormais le CISPA doit être présenté au Sénat, mais - malgré les amendements - le projet de loi est toujours loin de faire l'unanimité.

Plusieurs groupes de défense des libertés individuelles ont attaqué le vote de cette loi par les parlementaires. L'Electronic Frontier Foundation évoque un acte honteux, l'Union américaine pour les libertés civiles parle d'un texte "extrême", sans garde-fous suffisants. Et le mouvement Anonymous appelle à une journée de "Blackout" sur le Web ce lundi 22 avril, à la manière de celles organisées contre le SOPA et le PIPA en 2012.

S'il est adopté par le Sénat, le CISPA pourrait bien recevoir le veto de Barack Obama. Dans un communiqué publié le 16 avril, la Maison Blanche déclarait que si le texte lui arrivait dans "sa forme actuelle", les conseillers du président lui recommanderaient d'y mettre son veto. La Maison Blanche remet notamment en cause le partage possiblement inutile d'informations personnelles d'internautes comme les courriels.

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