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Les échographies en cliniques privées bientôt couvertes

Les échographies privées couvertes d'ici la fin de l'année
Flickr: jeanpierrelavoie

Elle sera bientôt révolue, l'époque où des milliers de Québécois payaient pour des échographies réalisées dans les cliniques privées. En entrevue avec Radio-Canada, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a indiqué que « d'ici la fin de l'année, on va annoncer que l'accès à l'échographie va être couverte par le système de santé public. »

Au début du mois d'avril, M. Hébert avait signalé que son ministère allait prioriser le dossier de l'échographie. Le 10 avril, une coalition formée entre autres du Collège des médecins de famille et de Médecins québécois pour un régime public demandait une telle mesure. Selon plusieurs, elle coûterait environ 30 millions de dollars par année à l'état.

Une entente était sur le point d'être conclue par l'ancien gouvernement

Certains s'étonnent de la lenteur des démarches entreprises pour payer les échographies réalisées en cliniques privées.

L'ancien ministre de la Santé, Yves Bolduc, avait élaboré une entente avec la Fédération des médecins spécialistes. Elle prévoyait que l'État allait payer toutes les échographies réalisées dans les cliniques privées qui sont défrayées par les patients.

C'est ce qu'a confirmé à Radio-Canada le président de la Fédération des médecins spécialistes Gaétan Barrette. « En juillet dernier avec le ministère de la Santé nous étions arrivés à environ 95 % d'une entente... il ne restait que des technicalités à régler. »

L'ancien ministre Bolduc confirme que la Régie de l'assurance-maladie devait commencer à défrayer les examens dès l'automne 2012. « Il était prévu que pour le mois de septembre ou octobre, on devait mettre en place cette mesure. Elle assurait aux Québécois une accessibilité rapide aux examens d'échographie dans les cliniques privées, encore là avec un paiement public. »

Gaétan Barette confirme l'échéancier mis de l'avant par l'ancien ministre. « Nous avions dit au ministre Bolduc avant l'élection que s'il voulait inscrire ça dans la gazette officielle en juillet dernier, ces examens-là auraient été payés à l'automne 2012. »

Une étude, dont Radio-Canada a obtenu certaines parties, indique que le ministère de la Santé avait mandaté la firme Raymond Chabot Grant Thornton d'évaluer le montant à verser aux cliniques privées.

« Une étude avait été faite par une firme indépendante, qui avait fixé le prix de 30 à 40 $ par échographie versus un coût de 150 à 200 $ dans le privé actuellement » confirme Yves Bolduc.

Le Dr Barrette refuse de confirmer les montants établis. Mais il précise qu'il ne restait qu'à déterminer la partie du tarif qui correspond aux frais de fonctionnement des cliniques.

Gaétan Barrette affirme qu'il n'a eu aucun contact avec le nouveau gouvernement quant au paiement des échographies réalisées dans le privé. « Nous, ça nous étonne parce que l'échographie, c'est un sujet qui est sur la sellette périodiquement chaque année. Tous les partis au pouvoir et dans l'opposition ont critiqué le fait qu'il y avait des échographies privées à l'extérieur de l'hôpital. »

Selon Yves Bolduc, il existe suffisamment d'appareils pour répondre à la demande au Québec. « On a un plateau technique qui est suffisant et il y a probablement de l'équipement qui n'est pas utilisé puisque le patient doit payer et que le montant est assez important. Donc, notre évaluation démontrait qu'il y avait assez d'examens au niveau du privé pour êtres capables de combler à condition que ce soit un paiement public. »

Un problème qui touche surtout Montréal

Yves Bolduc affirme que les échographies sont le symptôme d'un grave problème d'équité dans le système de santé québécois. « Le temps d'attente, quand vous allez en région, c'est entre 2 et 3 mois. Quand vous arrivez dans la région de Montréal, ça peut varier entre 9 et 12 mois... quand le service est disponible! »

Le problème aurait été provoqué par la création par des radiologistes de cliniques privées. Les listes d'attente ont alors commencé à s'allonger dans le secteur public, ce qui a alimenté la clientèle des cliniques privées. Un cercle vicieux qu'il est difficile de briser.

« Les radiologues ont préféré s'installer en clinique privée et charger directement au patient plutôt que de le faire en hôpital. On voulait simplement rééquilibrer les choses », affirme Yves Bolduc.

Augmenter d'abord l'offre dans le public

Le ministre Réjean Hébert reconnaît qu'une étude avait été effectuée par l'ancien gouvernement. Il affirme même que les paramètres établis entre le gouvernement libéral et la fédération des médecins spécialistes du Québec étaient satisfaisants. « Mais comme bien d'autres choses à mon arrivée au ministère, ce n'était pas attaché au plan budgétaire. »

En clair, le budget nécessaire à l'implantation de cette mesure n'aurait pas été prévu, selon le gouvernement péquiste.

Ce ne seraient donc pas les tarifs négociés avec la fédération des médecins spécialistes qui ralentissent le processus.

Même si son gouvernement est prêt à payer les services réalisés en cliniques privées, Réjean Hébert souhaite d'abord maximiser les services offerts dans le système public. « Il y a quelques investissements bien ciblés qui pourraient être faits pour améliorer l'accès à l'échographie dans le réseau public. Et on va faire ça avant de financer le réseau privé de cliniques de radiologie », affirme le ministre de la Santé.

Selon certaines sources, les cliniques privées réaliseraient environ 100 000 examens de radiologie chaque année.

Au début du mois, l'association des radiologistes du Québec indiquait que la gratuité des échographies ne permettrait pas de réaliser un plus grand nombre de ces examens.

Le président de l'association, Frédéric Desjardins, affirmait aussi que les coûts ne seraient pas de 30 millions par année, comme le croit le gouvernement, mais bien de 100 millions par année.

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