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Le Parti libéral fait une motion pour protéger les députés conservateurs muselés

Le PLC veut protéger les députés conservateurs muselés
CP

OTTAWA - Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, vient à la rescousse des députés conservateurs qui se disent muselés par le premier ministre: il va présenter une motion pour assurer leur droit de s'exprimer aux Communes — une manoeuvre qui fait aussi ressortir la zizanie qui semble régner au sein du caucus de Stephen Harper.

Le chef libéral a l'intention d'utiliser sa journée d'opposition la semaine prochaine afin d'offrir une proposition de son cru: il suggère de changer la façon dont les députés peuvent faire des déclarations à la Chambre des communes.

On parle ici des discours d'une minute que les députés font au Parlement, tout juste avant la période de questions. Ces déclarations sont souvent utilisées pour souligner les accomplissements de citoyens ou pour souligner un anniversaire important pour la circonscription d'un député. Mais ces derniers temps, les élus les ont de plus en plus utilisées pour faire des attaques partisanes.

Également, plusieurs députés conservateurs d'arrière-banc se sont récemment dits brimés, car ils affirment s'être fait enlever le droit de s'exprimer aux Communes ou de choisir le sujet de leur intervention.

Certains prétendent avoir été empêchés de faire une déclaration de député au sujet du droit à l'avortement. Mais alors que le premier ministre affirme à répétition ne pas vouloir rouvrir le débat sur le sujet, il semble irrité par les multiples tentatives de certains de ses députés de défier ses ordres et de remettre en question la légalité de l'avortement.

Pour régler le conflit sur les déclarations, les libéraux suggèrent que les députés puissent s'exprimer tout à tour, en ordre alphabétique, dans chaque parti. Et cela, pour éviter que le choix soit laissé à la discipline du whip du parti, qui peut ainsi censurer des députés. Un processus «d'échange» de jour entre les députés pourrait être instauré.

«Les Canadiens doivent être sûrs que les candidats qu’ils élisent feront valoir leurs opinions à Ottawa, et non pas qu'ils leur transmettront l'opinion d'Ottawa, a souligné M. Trudeau. Notre motion représente un pas important dans la bonne direction, et nous espérons que tous les députés, quel que soit leur parti, accepteront de l'appuyer», a expliqué M. Trudeau dans un communiqué.

Le libéral Marc Garneau a déclaré vendredi que le but du parti est de protéger la démocratie — et non pas de nuire aux conservateurs, a-t-il ajouté avec un grand sourire.

«Ce qui nous motive ici c'est de permettre à tous les députés d'avoir l'occasion de se lever et de représenter leur comté et de parler d’enjeux», a-t-il spécifié.

Mais évidemment, la motion leur permet de mettre en lumière — à nouveau — que des députés se plaignent du contrôle de M. Harper. Les libéraux ont eux-même dénoncé ce contrôle, mais ils semblent maintenant tirer plaisir à voir les plaintes provenir de l'intérieur du caucus.

M. Garneau a admis ne pas avoir discuté de la proposition de son parti avec les députés conservateurs.

Il se dit toutefois confiant d'avoir l'appui de tous.

La motion devait être présentée et débattue lundi, mais les conservateurs ont contre-attaqué.

Vendredi midi, ils ont soudainement aboli la journée d'opposition des libéraux pour la repousser à mercredi. Ce qui leur permet de débattre lundi le projet de loi pour combattre le terrorisme, afin de permettre aux députés de faire connaître leurs opinions sur le sujet, dans la foulée de l'horreur du marathon de Boston.

Cela leur permet vraisemblablement aussi d'avoir une autre occasion de critiquer le leader libéral, qui a affirmé cette semaine qu'il fallait examiner les «causes des attentats terroristes». Ces propos ont rapidement été dénoncés par le premier ministre Harper, même alors qu'il se trouvait à Londres.

M. Harper estime qu'il est plus important de condamner catégoriquement les événements et d'être aussi dur que possible avec les coupables que de s'adonner à de grandes réflexions sur les causes du terrorisme.

Le délai donne du temps au premier ministre, qui pourrait lors de la réunion avec son caucus, mercredi matin, tenter de convaincre ses troupes de ne pas appuyer la motion de M. Trudeau.

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