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Drame dans une garderie: « Les éducatrices sont des héroïnes »

Drame dans une garderie: « Les éducatrices sont des héroïnes »
Agence QMI

Les parents des enfants présents lors du meurtre suivi d'un suicide dans une garderie de Gatineau se sont rencontrés, lundi après-midi, pour la première fois depuis le drame.

Plusieurs d'entre eux ont exprimé des craintes quant aux séquelles que pourrait avoir leur enfant. La porte-parole des parents, Julie Galienne, a exprimé que la rencontre était un premier pas vers la guérison.

« C'est une journée bien émotive pour nous. On avait un grand besoin de se rencontrer, de se serrer, de pleurer ensemble. » — Julie Galienne, porte-parole des parents.

Mme Galienne a qualifié de « héroïnes » les éducatrices de la garderie Les racines de vie Montessori. Elle a aussi remercié les services d'urgence qui se sont présentés sur les lieux de la tragédie vendredi dernier.

Elle a particulièrement remercié les pompiers de Gatineau qui s'étaient déplacés à la garderie il y a quelques mois afin d'expliquer aux enfants les étapes à suivre lors d'une évacuation. Plusieurs des enfants croient toujours qu'un feu s'est déclaré dans la garderie.

La mère a également demandé aux médias de respecter « la guérison des enfants ». Elle souhaite que les enfants puissent retourner à la garderie le plus rapidement possible.

Des organismes présents à la rencontre

Des représentants du ministère de la Famille se sont déplacés pour les rencontrer.

Le rôle des deux représentants du ministère consiste à aider les parents dans leurs démarches pour trouver de nouveaux services de garde en attendant que la garderie ouvre de nouveau ses portes.

« Habituellement, on va soutenir les parents via les services de localisateur sur le site web et les guichets régionaux, mais étant donné que c'est une situation exceptionnelle, le ministère va offrir un soutien plus personnalisé », explique Nadia Caron, directrice des communications du ministère de la Famille.

On ignore à quel moment l'établissement rouvrira ses portes. La garderie reste toutefois fermée lundi. Le CPE Le baluchon, situé sur la rue Bédard, a d'ailleurs offert ses services pour accueillir 16 enfants de façon temporaire.

Plusieurs intervenants ont également assisté à la rencontre avec les parents, dont des représentants du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Gatineau, de la police de Gatineau et du centre d'aide 24-7, qui tenteront de répondre aux inquiétudes des parents.

Les policiers font le point

En début d'après-midi, la police de Gatineau a fait le point sur l'enquête entourant la tragédie. La direction a affirmé que les 53 enfants de la garderie n'étaient pas visés par le tireur.

Ils ont tout d'abord confirmé que l'employé tué était Neil Galliou, 38 ans, originaire de la France. L'éducateur était au Canada depuis près d'un an afin d'acquérir des expériences professionnelles dans le milieu des services de garde. Sa famille indique qu'il souhaitait retourner en France afin de transmettre « un éveil artistique » aux enfants.

« Les parents de M. Galliou tiennent à préciser que leur fils adorait travailler avec les enfants et aurait certainement tout fait pour les protéger s'il avait pu. » — Mario Harel, directeur, service de police de Gatineau.

Le directeur du service de police de Gatineau, Mario Harel, a ensuite dressé une chronologie des événements tragiques qui sont survenus à la garderie Les racines de vie Montessori.

Le tireur, Robert Charron, 49 ans, s'est présenté à la pouponnière de la garderie où il a tué l'éducateur. Il s'est ensuite dirigé vers le deuxième bâtiment de l'établissement où il a demandé aux employés de faire sortir les enfants.

Par contre, M. Harel a affirmé qu'il ne peut exclure que certains enfants aient été témoins de la scène. Il confirme que plusieurs coups de feu ont été tirés aux deux endroits.

Le tireur a ensuite aspergé d'un liquide inflammable son ex-conjointe, la directrice de la garderie, ainsi que le bureau de cette dernière. Il aurait tenté d'y mettre le feu, mais en vain. Aucun foyer d'incendie n'a été découvert par les enquêteurs.

Robert Charron s'est ensuite enlevé la vie avec son arme de chasse. L'engin était d'ailleurs enregistré au registre des armes à feu.

Une perquisition menée au domicile du tireur a permis de découvrir une lettre. Selon Mario Harel, les éléments découverts permettent de faire avancer l'enquête. La récente séparation conjugale de l'individu serait en cause.

Les enquêteurs croient qu'il n'est pas nécessaire d'interroger les enfants de la garderie afin « qu'ils puissent retourner à leurs activités le plus rapidement possible ». Selon eux, les rencontres avec des témoins et les résultats des analyses seront suffisants.

« La présence de M. Charron à ces adresses n'était pas inhabituelle. » — Mario Harel, directeur, service de police de Gatineau.

Selon les policiers, Robert Charron effectuait souvent des travaux à l'intérieur de la garderie. Il avait donc accès facilement aux différents locaux.

Des autopsies seront pratiquées lundi sur les corps des deux hommes. Les policiers souhaitent recevoir un rapport préliminaire dès mardi.

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