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Santé: l'haleine, nouvelle carte d'identité médicale?

L'haleine, nouvelle carte d'identité médicale?
adorable preteen boy blowing...
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Dans tout bon film de gangsters qui se respecte, les braqueurs portent des gants. Rien de bien étrange. Il s'agit de ne pas laisser d'empreintes. Mais si soudain les Arsène Lupin des temps modernes se mettaient à porter des masques de chirurgien par-dessus leurs cagoules? Voilà qui serait moins glamour. Pourtant, on pourrait bien en arriver là.

N'exagérons rien. Mais d'après une nouvelle étude publiée dans le journal scientifique en ligne PLOS ONE, on n'en serait pas loin. Ses auteurs, des chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Zurich, auraient en effet découvert que l'haleine, au même titre que le sang ou l'urine, pourrait contenir des informations sur un individu.

"Comme d'autres fluides corporels, l'haleine transmet des informations pertinentes, car elle contient de larges doses de métabolites (petites molécules organiques, NDLR)", indique l'article. Partant de ce constat, les chercheurs ont pris leur courage à deux narines et ont analysé l'haleine de 11 individus pendant 9 jours. Résultat: chacun des onze souffles fruités présentait des caractéristiques uniques.

Si le terme "breathprint" (littéralement "empreinte d'haleine") apparaît dans l'article, rien à voir avec une empreinte digitale, unique et permanente. Ici, les prélèvements serviraient plutôt à analyser les habitudes de consommation et les facteurs extérieurs ayant influé sur le corps du patient.

Mais concrètement, quoi de neuf?

A l'heure où les analyses de sang et d'urine sont déjà largement répandues, que pourraient apporter les tests d'haleine? Pour Renato Zenobi, l'un des auteurs de l'étude contacté par Le HuffPost, c'est surtout une question de gain de temps. "Une analyse de sang prend plusieurs jours. Mais avec les analyses d'haleine, on a juste à souffler et le résultat s'affiche sur l'écran."

Autre innovation, qui devrait faire plaisir aux réfractaires de la piqûre: comme le souligne Renato Zenobi, les analyses d'haleine permettraient d'éviter d'avoir à insérer une aiguille dans le corps du patient.

Mais d'après le chercheur suisse, le principal avantage d'une telle pratique, c'est la possibilité qu'elle offre de compléter des analyses de sang ou d'urine insatisfaisantes. Dans le domaine du sport par exemple. "Pour lutter contre le dopage, indique-t-il. Si des doutes subsistent après une analyse d'urine, on pourrait en plus procéder à une analyse d'haleine." Et dire qu'on aurait peut-être pu sauver sept Tours de France (au moins)...

Alors, à quand les premières analyses? Renato Zenobi se refuse à répondre, rappelant quand même que dans l'absolu le matériel permettant potentiellement de mettre en oeuvre une telle pratique existe déjà, grâce notamment à la spectrométrie de masse. Mais ces machines de hautes performances coûtent cher. "J'ai fait mon travail", dit-il. Maintenant c'est aux industriels de développer le matériel adéquat." À bon entendeur.

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