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Offshore leaks: une liste d'actionnaires de sociétés basées dans des paradis fiscaux révélée par des journalistes

Des journalistes révèlent l'existence de 120 000 sociétés offshore
AFP

Ils sont présidents, hommes d'affaires ou simples citoyens. Ils proviennent de tous les pays, de la Mongolie au Canada en passant par la France. Leur point commun? Ils font tous partie de la liste de ces riches magnats qui cachent de l'argent dans les paradis fiscaux, des îles Caïmans aux îles Vierges britanniques. Plus précisément, ils disposent d'investissements dans des paradis fiscaux. La liste a été révélée jeudi 4 avril par l'International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), une association de 160 journalistes du monde entier qui a noué des partenariats avec des titres tels que le Radio-Canada / CBC, Guardian, Le Monde ou le Washington Post.

Pendant quinze mois, ces journalistes ont analysé 2,5 millions de fichiers provenant de 120 000 sociétés offshore. Selon le quotidien belge Le Soir, partenaire de l'ICIJ, la fuite informatique équivaut à 160 fois le volume des câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks en 2010. Au total, l'argent placé dans les paradis fiscaux représente l'équivalent du PIB des Etats-Unis et du Japon réunis, selon The Guardian.

Parmi ces milliers de noms dévoilés figure notamment un Français pas totalement inconnu: Jean-Jacques Augier, trésorier de campagne de François Hollande lors de la campagne présidentielle. Une révélation qui tombe au plus mal alors que la majorité doit déjà composer avec l'affaire du compte en Suisse de Jérôme Cahuzac. 130 Français au total seraient sur la liste, rapporte Le Monde. Les noms d'une dizaine d'entre eux seront prochainement publiés dans les colonnes du journal du soir. Pour l'heure, on sait que deux banques françaises, BNP Paribas et Crédit agricole, sont mentionnées dans les documents.

D'autres noms ne manqueront pas de faire scandale, comme Ilham Aliyev, président de l'Azerbaïjan ou Olga Shuvalova, épouse du vice-Premier ministre de la Russie. La fille de l'ex-dictateur philippin Ferdinand Marcos, réputé pour sa corruption, fait également partie de la liste. En Occident, on retrouve notamment la collectionneuse d'art et baronne espagnole Carmen Cervera, ou Tony Merchant, époux d'une sénatrice canadienne.

À cette liste s'ajoute également le nom de citoyens ordinaires, comme ceux de Grecs qui tentent d'échapper aux impôts de leur pays.

Cette opération de grande ampleur a déjà été surnommée "Offshore leaks" (comprendre "fuites des capitaux à l'étranger") par les médias. Une référence à Wikileaks, une association créée par le désormais célèbre Julian Assange et qui a provoqué un tollé mondial en publiant - entre autres - des données secrètes des services américains. L'association de journalistes mondiale (ICIJ) instigatrice de l'Offshore Leaks se rapproche de ce fonctionnement: elle mène des investigations et recherche des informations confidentielles pour ensuite les transmettre aux médias nationaux. "Une coopération internationale inédite", pour reprendre les termes d'une correspondante de l'ICIJ.

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