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Prisons: un environnement de travail «toxique», selon un sondage

Prisons: un environnement de travail «toxique», selon un sondage
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TORONTO - Le Service correctionnel du Canada et les pénitenciers du pays seraient un environnement de travail «toxique», selon les conclusions tirées d'un sondage interne.

Plusieurs répondants à ce sondage, dont La Presse Canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, ont signalé des comportements de harcèlement ou de discrimination de la part de... collègues ou de supérieurs.

Le sondage sur le «climat de l'éthique», mené en ligne de façon anonyme l'an dernier auprès de quelque 2200 employés des services correctionnels, souligne l'importance d'agir face à l'atmosphère malsaine qui régnerait au sein du SCC.

Près d'un tiers des participants au coup de sonde ont affirmé avoir été harcelés au moins une fois au cours de la dernière année, relatant notamment des propos méprisants, des déclarations ironiques sur l'apparence physique et des dénigrements publics.

Une majorité de ce groupe d'employés, soit près de 60 pour cent, ont déclaré avoir été intimidés à toutes les semaines ou tous les mois. Parmi les personnes sondées figurent des gardiens de prison, mais également des cadres supérieurs de l'organisation.

Quelque 20 pour cent des répondants ayant déclaré avoir été harcelés ont mentionné des propos à connotation sexuelle ou des invitations suggestives, l'affichage d'images sexiste ou raciste, et l'envoi inapproprié de courriels, tandis qu'une personne sur 10 a fait état d'un contact physique non souhaité, citant attouchements et pincements.

Or, plus du quart des participants ont admis qu'ils n'avaient pas déposé de plainte officielle face à ces gestes de harcèlement, le plus souvent par crainte de représailles dans leur milieu de travail, ou encore parce que le comportement répréhensible était celui d'un supérieur.

«Plusieurs croient que leur harceleur sera protégé. Certains ont évoqué les pratiques du milieu de travail qui se retournent contre les plaignants, dont la loi du silence et le fait d'étiqueter des individus de 'rats' ou de 'fauteurs de troubles'», écrit-on dans le rapport rédigé dans la foulée du sondage.

Les répondants ont aussi mentionné un problème de discrimination dans le milieu de travail. Le sondage révèle que 20 pour cent des participants disent avoir été victimes de discrimination au moins une fois au cours de la dernière année en raison de leur origine ethnique, leur sexe ou d'autres motifs. De ce groupe, 33 pour cent ont soutenu avoir été traités injustement à tous les mois, au moins, tandis qu'un pourcentage similaire a fait mention de discrimination sur une base quotidienne ou hebdomadaire.

Ils ne semblaient par ailleurs pas croire qu'il y ait des règlements pour empêcher ce genre de comportements répréhensibles. Les répondants n'ont offert que de vagues réponses aux questions sur les mesures «suffisantes» pour éradiquer les conduites inappropriées.

Le rapport relève également qu'un précédent sondage gouvernemental sur l'éthique suggérait que le taux de harcèlement doublait pour les employés du SCC comparativement à celui signalé par les autres fonctionnaires fédéraux, tandis que la discrimination y était de 50 pour cent supérieure.

La porte-parole du SCC, Sara Parkes, a déclaré que les plaintes pour harcèlement ne seraient pas traitées à la légère par l'institution.

«Le harcèlement constitue une grave infraction et on doit s'y pencher dans les plus brefs délais. Les réponses à ce type de plaintes seront promptes, sensibles et traitées avec discrétion», a-t-elle assuré dans un courriel.

Le sondage interne du SCC révélait également que les membres du SCC n'auraient pas la même compréhension et les mêmes attentes quant au respect des détenus.

Les participants ont répondu au sondage sur une base volontaire et représentent environ 12 pour cent de l'ensemble des employés du SCC. La marge d'erreur est de plus ou moins cinq points de pourcentage, 19 fois sur 20.

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