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VIDEO - Sarkozy en Belgique: un discours truffé de sous-entendus

A Bruxelles, Sarkozy enchaîne les blagues belges
AFP

"Je suis simplement heureux d'être à vos côtés ici à Bruxelles". C'est un Nicolas Sarkozy très détendu, badin et maniant avec délice l'art du sous-entendu qui a remis ce mercredi 27 mars à Bruxelles la Légion d'honneur au ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, dont il est proche.

A l'occasion de l'une de ses premières sorties européennes depuis la fin de son mandat, moins d'une semaine après sa mise en examen ultramédiatisée pour "abus de faiblesse", l'ancien chef de l'Etat a participé et pris la parole à la cérémonie organisée dans les salons d'honneur du Palais d'Egmont, un bâtiment de prestige du ministère des Affaires étrangères situé dans le centre de la capitale belge et où sont reçus les dignitaires étrangers.

"Je n'ai pas vocation à m'installer, je suis juste de passage... Je précise que je repartirai ce soir", a-t-il assuré en souriant, alors que l'installation de riches Français en Belgique pour des raisons fiscales, au premier rang desquels l'acteur Gérard Depardieu, a suscité une vive polémique en France.

Semblant évoquer ses propres soucis judiciaires, Nicolas Sarkozy a notamment cité un dicton wallon: "Faites comme à Liège, laissez pleuvoir".

L'ancien président, qui s'est très peu exprimé sur l'actualité depuis son départ de l'Elysée en mai 2012, ne s'est toutefois pas privé de commenter directement ou indirectement la situation internationale et française, provoquant parfois des rires dans la salle.

Evoquant la crise à Chypre, l'ancien chef de l'Etat a néanmoins affiché sa prudence: "Je ne critique personne, ça ne sert à rien". Dans un discours de 18 minutes, il a rendu un hommage appuyé à Didier Reynders, qui avant de diriger les Affaires étrangères a été ministre des Finances pendant 12 ans, une "période durant laquelle se sont succédé 10 ministres français", dont lui-même a-t-il relevé.

"Tu as allégé la taxation des heures supplémentaires, tu as supprimé des impôts jugés confiscatoires, avec des taux à 52, à 55%... Je précise que je ne parle que de la Belgique", a-t-il adressé à son hôte sur le ton de la plaisanterie.

Les médias français privés de cérémonie

"Je suis très fier d'être décoré par la France. Je suis de culture française, de langue française. Je suis de plus élu d'Uccle", dans l'agglomération bruxelloise, "une ville jumelée avec Neuilly, dont l'ancien maire est Nicolas Sarkozy", avait déclaré à l'AFP Didier Reynders peu avant de recevoir les insignes de commandeur de la Légion d'honneur.

"C'est un signe des bonnes relations entre nos deux pays. Avec Nicolas Sarkozy, nous avons des relations amicales car on se connaît depuis plus de 20 ans", a ajouté le chef de la diplomatie belge.

La venue à Bruxelles de Nicolas Sarkozy a suscité un fort engouement médiatique, que M. Reynders a jugé "assez logique" car "c'est pratiquement la première sortie en Europe de Nicolas Sarkozy depuis les élections de l'an dernier", perdues face au socialiste François Hollande. Des journalistes français ont protesté car la cérémonie était réservée aux détenteurs d'une carte de presse belge.

"L'actualité judiciaire en France n'a pas du tout bouleversé l'organisation de la cérémonie", a néanmoins assuré Didier Reynders, qui avait convié quelque 320 invités, dont des représentants du monde des affaires en Belgique.

Au cours de ce déplacement, Nicolas Sarkozy doit également rencontrer le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour des entretiens privés. Une manière de signifier que son agenda judiciaire ne perturbe en rien l'exercice de ses nouvelles responsabilités.

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