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Montréal veut récupérer son argent

Corruption: Montréal veut récupérer son argent
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La Ville de Montréal dépose des griefs pour récupérer 1,1 million de dollars versés en pots-de-vin à trois de ses anciens employés, Gilles Surprenant, Luc Leclerc et François Thériault.

Ces ex-fonctionnaires ont tous témoigné au cours des derniers mois devant la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction (CEIC).

C'est la première fois que Montréal entame une telle procédure contre ses employés. La Ville tentera de récupérer :
  • 521 000 $ de l'ingénieur Gilles Surprenant, surnommé « Monsieur TPS (taxe pour Surprenant) »;
  • 550 000 $ de Luc Leclerc, aujourd'hui retraité de la Ville;
  • 49 000 $ du surveillant de chantier François Thériault, qui ne travaille plus pour la Ville.

Des équipes d'enquête de la Ville poursuivent leur travail et d'autres employés pourraient être visés par des procédures sous peu.

La Ville de Montréal explique que ces sommes ont été obtenues de façon illégale. Elle précise toutefois que cette information a été obtenue par une enquête interne et ne fait pas suite aux témoignages des trois ex-employés devant la commission Charbonneau.

Plutôt que de les poursuivre devant les tribunaux, la Ville a décidé de déposer des griefs à leurs syndicats. Leur cause sera entendue par un arbitre, qui jugera de leur culpabilité.

Gilles Surprenant a reçu quelque 700 000 $ en pots-de-vin de la part des 10 entrepreneurs membres du cartel des égouts actif à Montréal entre 2000 et 2008. C'est ce qui est ressorti de son témoignage livré devant la commission Charbonneau en octobre dernier, au cours duquel il a tenté à maintes reprises de minimiser sa responsabilité dans cette affaire.

Selon son témoignage, tout le monde était au courant que les prix des contrats publics étaient gonflés, parfois de 30 % à 35 %. Gilles Surprenant a également dit avoir été informé que le clan mafieux Rizzuto touchait 2,5 % de la valeur des contrats truqués, et que le comité exécutif de la Ville recevait une autre tranche de 3 %.

Luc Leclerc a quant à lui confirmé devant la commission Charbonneau qu'il avait été corrompu par des entrepreneurs dès le début des années 90 en recevant des pots-de-vin, des cadeaux et d'autres avantages. M. Leclerc n'a pu dire quelle somme d'argent il avait pu recevoir au fil des années et s'est contenté d'estimer ses dépenses en argent comptant à environ 500 000 $.

Les deux hommes ont admis avoir remis une partie de l'argent à la commission. Luc Leclerc a restitué 90 000 $, disant que « c'était une question de conscience », alors que Gilles Surprenant a remis 122 800 $ aux enquêteurs qui sont allés le rencontrer une première fois en août dernier.

François Thériault a de son côté admis avoir déjà accepté des bouteilles de vin et des billets de hockey de la part d'entrepreneurs en construction. Il a toutefois omis de dire devant la commission qu'il avait obtenu un rabais de 30 000 $ sur le prix d'une maison neuve construite sur des terrains vendus par une entreprise de Paolo Catania, CATCAN, en 2007.

M. Thériault est accusé d'avoir fait une fausse déclaration devant la CEIC, d'avoir entravé le travail de deux de ses enquêteurs et d'avoir tenté d'entraver, de détourner ou de contrecarrer le cours de la justice en faisant une déclaration devant la commission.

Suspendu de ses fonctions à la Ville de Montréal après les révélations de l'ex-entrepreneur et propriétaire d'Infrabec, Lino Zambito, M. Thériault est devenu le premier témoin de la commission à avoir été arrêté.

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Tony Accurso

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