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Taux hypothécaires: Bernier estime que Flaherty n'aurait pas dû s'en mêler

Taux hypothécaires: Bernier contredit Flaherty
PC

OTTAWA - Le ministre Maxime Bernier, connu pour sa défense du libre marché et des libertés individuelles, voit d'un mauvais oeil l'intervention de son collègue Jim Flaherty auprès de la société financière Manuvie.

M. Flaherty a admis mardi avoir demandé à un membre de son personnel de donner un coup de fil à Manuvie (TSX:MFC) après que celle-ci eut fait passer de 3,09 à 2,89 pour cent son taux d'intérêt hypothécaire fixe d'une durée de cinq ans.

La société a rapidement renversé sa décision en expliquant dans un communiqué «avoir consulté le ministère des Finances».

Le ministre Flaherty s'en félicitait, mardi, à son entrée aux Communes. «Je suis content de leur réaction», disait-il.

Et mercredi, à Toronto, alors qu'il chaussait de nouveaux souliers, tradition de veille de budget, il en remettait. «Notre préoccupation, ma préoccupation depuis plusieurs années, avec les taux d'intérêt très bas, est de m'assurer que les gens pourront se payer leurs hypothèques lorsque les taux d'intérêt augmenteront», a-t-il plaidé.

Quelques minutes plus tôt, à Ottawa, M. Bernier offrait sa critique en affichant un certain malaise. À l'entrée de la réunion du caucus conservateur, le ministre d'État aux Petites Entreprises et au Tourisme a commencé par chercher à en rire.

«Je crois à la liberté individuelle, donc M Flaherty peut faire ce qu'il veut faire», a-t-il offert, avant de glousser, entraînant dans le rire les quelques journalistes devant lui.

Puis, M. Bernier a ajouté, plus sérieusement, qu'à son avis, les ministres n'ont pas à fixer les prix ou les taux d'intérêt.

«Ce sont elles (les institutions financières) qui vont juger le marché. Et moi personnellement, je ne dicterais pas à des entreprises la fixation de leurs prix. C'est le marché, c'est l'offre et la demande qui décident de la fixation des prix. C'est vrai pour les taux d'intérêt, c'est vrai pour les autres produits aussi», a-t-il conclu.

Le ministre Flaherty essuie les critiques de l'opposition depuis mardi pour cette affaire. M. Bernier est le premier membre de son propre gouvernement à lui faire la leçon. Mardi, le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, a reproché à M. Flaherty d'avoir un comportement digne d'une «république de bananes».

Mercredi après-midi, le chef par intérim des libéraux fédéraux est allé plus loin. «La loi sur la concurrence est claire, a dit Bob Rae. On ne peut pas donner des conseils qui vont contre le principe de la compétitivité.»

M. Rae a indiqué que son parti explorerait plus à fond la possibilité que le ministre ait violé la loi. Puis, il s'est enflammé.

«Il est en train de créer un cartel, il est en train de fixer les prix des hypothèques. Et fixer les prix des hypothèques n'est pas une activité propre de la part du ministre des Finances, ni de (n'importe) quel ministre, ni du premier ministre du Canada. Ou on vit dans un pays (...) où les marchés sont libres, ou on n'est pas là», a-t-il dit.

La sortie du ministre Bernier contre son collègue Flaherty a inspiré les attaques de l'opposition durant la période des questions de mercredi après-midi aux Communes.

«Lequel des ministres a la confiance du premier ministre? Le ministre des Petites Entreprises ou le ministre des Finances», a voulu savoir M. Mulcair.

À toutes les questions, Stephen Harper a offert la même réponse: son gouvernement veut assurer que les hypothèques «restent abordables et stables».

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