Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Analekta: 25 ans de musique classique pour la maison de disques indépendante québécoise (ENTREVUE)

Analekta: un quart de siècle à faire rayonner la musique classique (ENTREVUE)
Agence QMI

C’était en 1987. L’imprésario François Mario Labbé, alors producteur de quelque 300 concerts annuels à travers le Canada, dont 80 déployés à la Place des Arts, à Montréal, jetait les bases d’une compagnie de disques exclusivement vouée à la musique classique. Vingt-cinq ans plus tard, l’étiquette Analekta respire la santé en demeurant le chef de file dans son créneau d’un océan à l’autre et en se faufilant dans la liste des douze plus importants labels indépendants de musique classique au monde.

La boîte a été lancée un peu par hasard, alors que François Mario Labbé avait sous le bras trois albums destinés à connaître une grande réussite commerciale: un opus d’Angèle Dubeau (qui allait aussi devenir son épouse la même année), le premier enregistrement digital de l’ensemble Alexandrov, du Chœur de l’Armée rouge et le 75e effort du chanteur d’opéra baryton-basse José van Dam, dérivé du film Le Maître de musique du cinéaste Gérard Corbiau. Les trois galettes se sont écoulées à 110 000 exemplaires et ont ainsi marqué les débuts de l’aventure Analekta.

«Je ne voulais pas nécessairement faire une compagnie de disques, mais je me suis retrouvé avec un succès», relate François Mario Labbé. «Comme je n’avais pas absolument besoin de cet argent, je l’ai réinvesti dans Analekta. Rapidement, j’ai vu qu’il y avait un besoin chez les artistes canadiens.»

Inspiré par le modèle d’affaires de la maison française Erato, l’homme a pris l’avion et est allé chercher de précieux conseils auprès de l’un de ses cofondateurs, Michel Garcin. Celui-ci lui a d’abord recommandé de trouver une vocation à son entreprise, avant de s’impliquer activement dans la mise sur pied de celle-ci.

«Il fallait être les meilleurs dans la production technique et la réalisation de nos disques», précise François Mario Labbé. «C’était la seule façon de s’en sortir pour une compagnie indépendante. Michel Garcin est venu au Canada, il a fait un disque de l’Orchestre symphonique de Québec avec nous, et il m’a montré comment faire. Après deux ou trois ans, on était la plus grosse étiquette au Canada. Mon principal concurrent, à l’époque, était CBC Records.»

L’apanage de tous

Avec le temps, Analekta a grandi, mûri, et compte aujourd’hui en ses rangs, en plus d’Angèle Dubeau, de grands noms comme Alain Lefèvre et l’Orchestre symphonique de Montréal, mais aussi de jeunes loups prometteurs comme le violoncelliste Stéphane Tétreault, le chanteur baryton-basse Philippe Sly, la mezzo-soprano Julie Boulianne et la soprano Hélène Guilmette.

«On contribue à faire connaître ces artistes internationalement», note François Mario Labbé. «C’est notre marque de commerce. J’ai toujours vendu la musique pour que tout le monde l’écoute, à commencer par les jeunes. Quand j’ai fondé Analekta, je me suis beaucoup inspiré de Telemann qui disait, il y a 300 ans, que la musique ne doit pas être l’apanage d’une élite bien-pensante, mais plutôt le bien de tous. Angèle (Dubeau) et moi mettons ce principe en application dans tout ce qu’on fait, et ce tous les jours.»

Parmi les défis qui attendent l’équipe d’Analekta dans un futur rapproché, signalons le virage numérique que tous les acteurs de l’industrie de la musique doivent désormais emprunter.

«On est beaucoup dans la dématérialisation du support. On investit énormément sur le net, depuis quelques années. On veut continuer à maintenir une production de qualité avec nos plus grands musiciens et continuer à rejoindre le public, même si la façon de consommer la musique change tous les jours. Pour l’instant, on est optimistes »

Un coffret triple regroupant les meilleures œuvres du catalogue d’Analekta des 25 dernières années, conçu en collaboration avec Radio-Classique, est présentement en vente. Pour en savoir plus sur les activités de François Mario Labbé et de ses protégés, on consulte le www.analekta.com.

Par ailleurs, questionné au sujet de l’état de santé de sa conjointe, Angèle Dubeau qui, l’apprenait-on récemment, est atteinte d’un cancer du sein, François Mario Labbé n’a pas souhaité formuler de commentaire. «Elle va bien», s’est-il contenté de laisser tomber.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.