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L'opposition syrienne veut former un gouvernement rival au régime Assad

L'opposition syrienne veut former un gouvernement rival au régime Assad
AP

ISTANBUL - Le projet de régler le bourbier syrien par la voie diplomatique s'est amenuisé encore davantage lundi, alors que le principal groupe d'opposition se préparait à mettre en place un gouvernement opposé à celui du président Bachar al-Assad, et que Washington annonçait qu'il n'empêcherait pas les autres nations d'armer les rebelles.

La Coalition nationale syrienne a tenu une rencontre lundi à Istanbul, en Turquie, afin d'élire un premier ministre qui dirigerait un gouvernement intérimaire dans les régions sous contrôle rebelle.

Le scrutin devait initialement se tenir mardi, mais des responsables ont annoncé qu'il pourrait avoir lieu tard lundi soir.

La mise en place d'un tel gouvernement, en confrontation directe avec le régime de Bachar al-Assad, pourrait raviver les tensions et fermer la porte à des pourparlers entre le controversé président et l'opposition.

Surtout que les États-Unis ont affirmé lundi qu'ils ne bloqueraient aucune initiative émanant de pays comme la France ou la Grande-Bretagne, qui ont témoigné de leur intention d'armer les insurgés dans un contexte où l'armée syrienne est approvisionnée par des pays comme la Russie et l'Iran.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a affirmé que plus le conflit syrien s'éternisait, plus le danger de voir les institutions nationales s'écrouler au profit d'extrémistes.

La semaine dernière, le président français François Hollande a plaidé que la coalition syrienne «doit avoir les moyens de défendre les régions qui ont été libérées» et avait demandé aux pays membres de l'Union européenne (UE) devait lever l'embargo syrien afin d'envoyer des armes aux rebelles.

Les 27 leaders des pays membres de l’UE n'ont toutefois pu en arriver à un consensus sur la question et ont demandé à leur ministre des Affaires étrangères, qui se rencontreront à la fin de la semaine à Dublin, en Irlande, de tenter de trouver un terrain d’entente.

Du côté de la Coalition nationale syrienne, qui bénéficie du soutien de l'Occident, 12 candidats se disputent le poste de premier ministre par intérim des secteurs contrôlés par l'insurrection. Les candidats sont principalement des technocrates qui vivaient en exil, mais deux d'entre eux habitent des régions sous le contrôle du régime.

C'est la tentative la plus sérieuse lancée à ce jour par les opposants au régime Assad pour mettre sur pied un gouvernement intérimaire et pour rassembler toutes les forces de l'opposition.

Deux tentatives précédentes d'élire un premier ministre ont échoué en raison de différends et plusieurs participants ont émis des doutes, lundi, quant aux chances de succès cette fois-ci.

D'autres se sont toutefois dits plus confiants, estimant que l'opposition comprend plus que jamais qu'une unification est nécessaire maintenant que le retrait des forces gouvernementales place entre les mains des rebelles une zone sans cesse plus grande — une zone qui inclut notamment la majeure partie d'Alep, la plus grande ville du pays, et la capitale provinciale de Racca.

Les villes et villages sont actuellement gérés par les combattants rebelles et par des conseils communautaires, et il n'existe qu'une collaboration minime entre eux. Plusieurs communautés sont essentiellement privées d'électricité et d'eau courante.

Par ailleurs, les médias libanais rapportent que des avions de chasse syriens ont frappé des cibles le long de la frontière entre les deux pays. Ces bombardements surviennent quelques jours seulement après que le régime Assad ait prévenu le Liban d'empêcher des militants de traverser la frontière pour se joindre aux insurgés.

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