VATICAN, État de la Cité du Vatican - Les habiletés diplomatiques du pape François ont été mises à l'épreuve lundi, quand il a pris le déjeuner avec la présidente argentine Cristina Fernandez.
Alors qu'il dirigeait les catholiques d'Argentine, l'ancien Jorge Mario Bergoglio avait accusé son gouvernement de démagogie pendant qu'elle estimait que sa position face à l'adoption d'enfants par les gais était digne du Moyen-Âge et de l'Inquisition.
Mais lundi, Mme Fernandez a offert au nouveau pape une gourde à mate et une paille pour qu'il puisse déguster le thé argentin traditionnel qu'il adore, et il l'a embrassée.
Mme Fernandez a rencontré l'ancien archevêque de Buenos Aires à sa résidence temporaire, un hôtel du Vatican qui se trouve aux limites des jardins du Vatican, et ils ont ensuite mangé ensemble. Elle assistera mardi, en compagnie de plusieurs autres chefs d'État, à la messe d'intronisation du pape, sur la place Saint-Pierre.
Mme Fernandez et son prédécesseur, feu son mari Nelson Kirchner, ont fait fi des enseignements de l'Église en adoptant une série de mesures populaires auprès du public, notamment une éducation sexuelle obligatoire dans les écoles, la distribution gratuite de contraceptifs dans les hôpitaux publics et le droit pour les transsexuels de changer leur identité officielle sur demande.
L'Argentine est aussi devenue, en 2010, le premier pays d'Amérique latine à légaliser le mariage gai.
Mme Fernandez avait publié un message de félicitations sobre la semaine dernière, à l'occasion de l'élection de monseigneur Bergoglio. Elle avait déclaré espérer que le pape, en raison du nom qu'il a choisi, inspirerait les leaders de la planète à porter plus d'attention aux pauvres et à avoir recours au dialogue plutôt qu'à la force pour régler leurs différends.
Même le compte Twitter de la présidente argentine, qui est normalement très actif, est demeuré presque silencieux concernant l'élection du nouveau pape.
Des représentants de plus de 132 gouvernements — dont le gouverneur-général du Canada, David Johnston, et le vice-premier ministre du Québec, François Gendron — sont attendus à Rome pour la messe d'intronisation du pape. Les médias italiens affirment que les responsables de la sécurité civile attendent plus d'un million de spectateurs pour la messe, du jamais vu depuis qu'environ 1,5 million de personnes s'étaient déplacées pour la messe d'intronisation de Jean Paul II.
Au total, 33 délégations chrétiennes seront présentes, en plus de représentants des communautés juives, musulmanes, bouddhistes, sikhes et jaïn.
Le leader spirituel de l'Église orthodoxe, le primat Bartholomée Ier, assistera également à la messe. Il s'agira d'une première depuis que le Grand schisme a divisé l'église il y a 1000 ans. Certaines prières seront offertes en grec plutôt qu'en latin et certains prélats orientaux prieront aux côtés du pape François.
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