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Quatre suspects comparaissent après la spectaculaire évasion de Saint-Jérôme

Quatre suspects comparaissent
Agence QMI

Un pilote d'hélicoptère a fait monter deux passagers dans son appareil, dimanche, pour ce qu'il croyait être une excursion de routine comme il s'en fait régulièrement les fins de semaine, dans le ciel des Laurentides. Plutôt, Sébastien Foray s'est retrouvé mêlé à une nouvelle d'envergure internationale.

Cette sortie aérienne dominicale a pris une tournure stressante pour le jeune homme lorsque celui-ci s'est retrouvé face à face avec un revolver de calibre, 38.

«Ils ont sorti une arme et lui ont dit 'Toi, tu vas te diriger à la prison de Saint-Jérôme», a relaté Yves Le Roux, propriétaire de Passport Hélico, où M. Foray travaille depuis deux ou trois ans.

C'est ainsi que s'est amorcée une rocambolesque aventure, marquée par une spectaculaire évasion, un échange de coups de feu entre policiers et suspects et une couverture médiatique de nombreux pays racontant la mésaventure du pauvre pilote.

Lors d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne, lundi, M. Le Roux a relaté que M. Foray a reçu l'ordre de poser son appareil sur le toit de l'un des édifices du centre de détention.

«Les deux personnes à bord avaient une corde d'alpiniste qu'ils ont sortie par la porte et deux personnes se sont agrippées à la corde», a précisé M. Le Roux, en faisant allusion aux détenus, Benjamin Hudon-Barbeau et Danny Provençal.

Selon M. Le Roux, qui a parlé à son pilote, l'hélicoptère a ensuite quitté le centre de détention et volé pendant deux ou trois minutes, le temps de se poser dans un champ pour permettre aux deux détenus de monter à bord de l'appareil.

L'hélicoptère a ensuite pris la direction de l'hôtel L'Estérel, dans la municipalité du même nom, non loin de Saint-Sauveur. Une fois l'appareil au sol, les quatre suspects en sont sortis en prenant la peine d'enfiler un chandail au-dessus de la tête du pilote pour qu'il ne puisse pas voir dans quelle direction ils s'enfuiraient.

Peu de temps après, les policiers ont retrouvé M. Foray, qui a été conduit dans un hôpital de la région, où il est demeuré pendant quelques heures pour traiter un choc nerveux.

«Il est chez lui», a confié M. Le Roux.

«Il n'y a eu aucune violence contre lui — à part le fait qu'ils l'ont menacé d'une arme à feu.»

Quelques heures après l'évasion, les deux évadés et leurs deux présumés complices, Mathieu Steven Marchisio et Yagé Beaudoin, ont été retracés et arrêtés. Ils ont comparu en cour lundi et n'ont enregistré aucun plaidoyer. Ils seront de retour en cour le mardi 16 avril.

Au total, les quatre suspects font face à une vingtaine de chefs d'accusation, dont détournement d'aéronef, enlèvement, évasion, complot et d'avoir braqué une arme à feu.

Les policiers de la Sûreté du Québec, par ailleurs, n'ont voulu prendre aucune chance avec les suspects, lundi.

En sortant du garage attenant au palais de justice, où il venait de faire entrer les suspects menottés dans une camionnette, l'un d'eux a même crié à des collègues qu'il avait besoin de menottes additionnelles.

Quelques instants plus tard, les suspects sont retournés en prison, escortés par des voitures de police qui avaient actionné gyrophares et sirènes.

Les policiers ont confié, lundi, qu'ils avaient considéré les suspects comme étant armés et extrêmement dangereux.

Au moins l'un d'eux aurait eu des liens avec les Hells Angels, selon des informations de source médiatique.

La Couronne compte s'opposer à toute demande de libération conditionnelle par les quatre suspects. L'avocat de la poursuite n'y est pas allé par quatre chemins lorsque questionné sur la gravité des chefs d'accusation.

«On parle d'une évasion de prison — l'une de nos institutions — dans un hélicoptère, a répondu Me Steve Baribeau. C'est spécial.»

Hudon-Barbeau, âgé de 36 ans, et Provençal, âgé de 33 ans, ont réalisé leur spectaculaire coup d'éclat en plein jour, vers 14 h 20 dimanche.

La liberté des fugitifs a été de courte durée: la police les a rapidement repérés dans un chalet à Chertsey, à une cinquantaine de kilomètres au nord du centre de détention.

Vers 20 h 30 dimanche, environ six heures après leur fuite, la police a confirmé avoir arrêté Benjamin Hudon-Barbeau et les deux complices. Provençal a été localisé moins d'une heure plus tard. Il s'est finalement rendu à la Sûreté du Québec peu après minuit, sans résister à son arrestation.

Benoît Richard, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), a confirmé qu'il y avait échange de coups de feu durant l'opération dimanche.

«Lorsqu'ils sont sortis de leur véhicule, ils ont commencé à faire feu, a raconté le sergent Richard. Nous avons répliqué.»

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