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Congrès au leadership du Parti libéral du Québec: Philippe Couillard devient chef du PLQ

Philippe Couillard devient chef du PLQ

Près de cinq ans après avoir quitté la politique parce qu'il stagnait dans l'ombre de Jean Charest, Philippe Couillard a accédé, dimanche, à la direction du Parti libéral du Québec.

L'ex-ministre de la Santé a remporté une majorité de votes dès le premier tour, obtenant 58,5 pour cent des suffrages exprimés.

Son rival Pierre Moreau a terminé au deuxième rang, loin derrière. Il a reçu 22 pour cent des suffrages. Raymond Bachand a dû se contenter de la troisième et dernière place, à 19,5 pour cent des votes.

En tout, 2377 délégués ont participé à l'élection du nouveau chef dans une aréna du sud-ouest de Montréal.

Agé de 55 ans, le nouveau leader libéral a été ministre de la Santé de 2003 à 2008. Auparavant, il a travaillé comme neurochirurgien en Arabie saoudite dans les années 1990, avant de pratiquer à Sherbrooke.

Au chapitre du programme, il propose un grand congrès d'orientation qui permettrait de renouveler les propositions libérales. Il veut aussi que le Québec se prépare pour ratifier la Constitution canadienne en 2017, 35 ans après son rapatriement.

Lors d'un point de presse qui a suivi son discours de victoire, M. Couillard a cependant assoupli l'échéancier. "Ce n'est pas une priorité quotidienne, c'est un objectif important pour tous les Québécois alors qu'on sait fort bien que la priorité quotidienne des Québécois demeure l'économie et l'emploi et la création de la richesse, a-t-il dit. C'est un enjeu symbolique, c'est une fenêtre symbolique, c'est le 150e anniversaire du Canada, mais il y a d'autres fenêtres qui peuvent s'ouvrir."

Pour le nouveau chef, ce n'est pas une priorité absolue d'être élu à l'Assemblée nationale avant les prochaines élections générales, qui peuvent survenir à tout moment en raison de la position minoritaire des péquistes au gouvernement. "Ce n'est pas un objectif incontournable, a-t-il dit. Le plus important pour moi, c'est de mobiliser le parti, trouver des candidats partout au Québec et rassembler les militants dans une nouvelle direction", a-t-il dit.

M. Couillard décidera "au cours des prochaines heures" si le chef intérimaire Jean-Marc Fournier continuera de diriger l'aile parlementaire d'ici à son arrivée au Salon bleu.

À moins d'élections, le nouveau chef a l'intention de tenir son grand congrès d'orientation au printemps 2014. Ce rassemblement suivra des colloques régionaux.

Succédant à M. Charest, qui était présent à ses côtés, M. Couillard a affirmé qu'il savourait sa victoire. "Je suis fier de la campagne que j'ai menée, je suis fier de l'équipe qui était avec moi, a-t-il dit. Je suis content du discours que j'ai livré parce que ça venait de moi-même, ça venait de mes convictions."

Les militants se rallient

Fidèles à leur habitude, les militants du PLQ ont évité tous déchirements après l'élection de Philippe Couillard à la tête du parti. La plupart des militants ont rapidement quitté l'auditorium de Verdun après l'annonce de la victoire de Philippe Couillard. Interrogés à la sortie, les militants ont tous tenu un discours de ralliement.

Une jeune délégué pro-Couillard de Notre-Dame-de-Grâce, Katherine Koutsaris, a affirmé qu'il s'agissait du meilleur choix pour le parti. «Les trois candidats étaient très bien, mais M. Couillard a fait la meilleure course, dit-elle. Je crois qu'il sera le meilleur chef.»

Questionné sur les qualités du nouveau chef, la jeune femme a souligné son passé de neuro-chirurgien. «J'aime beaucoup le fait qu'il est médecin. Je crois que ça apporte une vision différente. Il y a quelque chose de très... sincère, chez un docteur. C'est un peu bizarre, mais c'est ça.»

Par ailleurs, elle ne lui tient pas rigueur d'avoir quitté le parti en 2008. «Il est revenu, dit-elle, ça démontre qu'il est loyal. Il veut rebâtir le parti. C'est un bon leader, il va bien nous représenter.»

Pour sa part, Louis-Jacques Beauchemin était un partisan de Raymond Bachand. «Il va falloir se rallier de toute façon, pour que ça fonctionne», dit, résigné, celui qui est également président de l’Association libérale de Drummond-Bois-Francs.

Il croit d'ailleurs que Raymond Bachand restera dans le parti, bien que plusieurs observateurs s'attendent à le voir quitter le PLQ d'ici à la prochaine élection. Certains voient même Raymond Bachand se présenter à la mairie de Montréal lors de l'élection de novembre prochain.

«Je serais déçu s'il partait, dit Louis-Jacques Beauchemin, mais personne n'est irremplaçable.» Il estime que Raymond Bachand demeure la meilleure carte économique du PLQ. «Former un nouveau ministre des Finances prend du temps, souligne-t-il, je crois que ce serait mieux si M. Bachand reprenait ce poste.»

Une autre jeune militante, Caroline Desrosiers, était très émue à la suite de l'annonce de la défaite de son candidat, Pierre Moreau. «[Philippe Couillard] fera un bon chef. Ce n'était pas mon premier choix, mais ils ont tous fait une belle campagne», affirme celle qui a aidé la campagne de Pierre Moreau.

Parmi les militants rencontrés en vrac à la sortie, plusieurs ont vanté le charisme de Philippe Couillard, confiants qu'il est l'homme qui les mènera à nouveau au pouvoir. «C'est le meilleur en tout!», a même lancé une dame âgée, particulièrement enthousiaste.

La CAQ sceptique

Le député de Saint-Jérôme, Jacques Duchesneau, s’est déplacé pour féliciter le nouveau chef, mais a précisé que Philippe Couillard devait se faire élire rapidement. Il critique d’ailleurs le manque de promesses électorales, un « désert d’idées » selon lui.

Pourrait-il être un adversaire de taille pour les prochaines élections? Jacques Duchesneau dit ne pas trop s’en faire, puisque les liens entre Philippe Couillard et Arthur Porter restent le talon d’Achille du chef.

Avec la Presse canadienne

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