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Olivier Bélisle marque la 4e soirée des Francouvertes

Olivier Bélisle marque la 4e soirée des Francouvertes
Toma Iczkovits

La quatrième soirée (de sept) des 17e Francouvertes avait lieu lundi avec une brochette d’artistes masculins : Félix Lafrance, le trio KPLR et Olivier Bélisle défendaient leur musique dans la salle comble du Lion d’or, à Montréal. Dans l’ensemble, un calibre assez élevé pour cette préliminaire remportée par le coloré chansonnier Olivier Bélisle.

Félix Lafrance

Accompagné de quatre musiciens, Félix Lafrance a ouvert le bal avec certaines pièces de son projet solo, un EP intitulé Clair-Obscur. Aux dires des organisateurs des Francouvertes, son univers mélodique, intimiste et personnel laisse filtrer une énergie beaucoup plus vigoureuse sur scène. En effet, la première chanson Chante faux laissait découvrir une ambiance rock à la Malajube, dans laquelle se distinguent bien la batterie et la basse.

Guitare électrique au cou, Lafrance exprime tantôt la tristesse amoureuse, tantôt l’espoir dans cette musique honnête et convaincante : jolies atmosphères cinématographiques, arrangements accrocheurs et planants. On a aimé le pied pesant (sur la pédale de sa guitare électrique) au sortir d’une ballade ou encore la vitalité de l’interprète. Bon, le tout est peut-être trop tapissé de référents musicaux (des passages font penser au travail de Karkwa et de son chanteur Louis-Jean Cormier) et l’auteur aurait besoin de repenser la peine d’amour (« En pensant à moi, sans penser à toi, je suis nulle part et ailleurs »). Quant aux ambiances, elles ont les qualités de leurs défauts. Trop différentes d’un morceau à l’autre, elles empêchent le chanteur de trouver sa propre voix (pas mal du tout cela dit), qui peine à se dénicher une signature complètement authentique.

KPLR

Composé de Didier Noreau (ex-Uberko, ex-Hellcats), David St-Germain (jazzman recyclé) et Frédéric B. Girard (ex-Monogrenade), le trio de Québec nommé KPLR (on doit prononcer KEPLER) est certainement la surprise de la soirée. Non en terme de qualité globale, mais certainement pour son originalité et sa facture coup de poing. Ce qui semblait être au départ une musique sombre et sans grand relief, s’est avéré être un emballage sonore post-punk-rock psychadélique fort intéressant. Trop de longueurs, certes, mais des arrangements explosifs bien livrés et deux voix qui se complètent bien. Que dire du batteur, avec sa hargne efficace sur ses caisses.

Truffée d’intelligents passages musicaux (on aimerait que ce soit plus ramassé par contre), la musique de KPLR sent le travail… et le défoulement contrôlé. Voyage dans les thèmes de l’aliénation, la démesure, le surréalisme, les trois gars ne font pas dans la dentelle. C’est prenant, mais sans nous étouffer. Retenons notamment le morceau Ophélie, sorte de balade poético-amoureuse mélancolique qui se transforme lentement en cri rageur, avec sa guitare distorsionnée et son ensemble débalancé basse/batterie.

Olivier Bélisle

Le dernier mais non le moindre, Olivier Bélisle n’aura eu qu’à offrir la première pièce, Vacant (et sa transe canadienne), pour gagner le vote des spectateurs qui ont applaudi chaleureusement cette musique folk-rock teintée de funk. L’auteur-compositeur-interprète mise sur les mots, mais la musique est bien vivante aussi. Les quatre autres musiciens étaient beaux à voir (harmonica, guitare électrique, contrebasse, batterie) aussi avec leur sympathique attitude faisant penser aux passionnés de blues du Sud. Rien ne saute au visage dans le travail de Bélisle. C’est somme toute assez doux, personnel et délicat. Mais ce qu’il fait, il le fait bien. L’humour se mélange finement à l’amour. Un regard intelligent sur le quotidien. Des mélodies simples, mais efficaces. Une sensibilité qui séduit le spectateur. Et des paroles qui laissent poindre une belle réflexion.

« Le barrage, le weed, la clique

La télé grosse comme le poêle

Qui diffusait la guerre et la paix

La guerre et la paix en une journée

La guerre et la paix pour l’éternité »

Il reste la voix à améliorer. En général convaincante, la présence sur scène du chansonnier est néanmoins à travailler. Un peu trop immobile devant son micro. Quelque peu hésitant aussi. Sinon, de la très belle job qui lui a valu de remporter la 4e soirée des 17e Francouvertes.

Pour obtenir d’avantage d’information sur le concours des Francouvertes, on peut consulter le site www.francouvertes.com.

Le classement après 4 soirs :

1. Les Hay Babies

2. Olivier Bélisle

3. Des Obies

4. Lazy Lovers

5. Félix Lafrance

6. KPLR

7. Cellos On Fire

8. Marie-Félixe

9. Leela

4 février 2013: Lancement des Francouvertes

4 février 2013: Lancement des Francouvertes

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