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Les brillantes Images du futur de Suuns (ENTREVUE)

Les brillantes Images du futur de Suuns (ENTREVUE)
Courtoisie

Le quatuor montréalais Suuns avait fait bonne impression avec son premier effort, Zeroes, sorti en 2010. Voix plaintive qui rappelle par moment celle de Thom Yorke, guitares non traditionnelles ajoutées sur des rythmes rendant addictif, le parfait mélange d’un rock brut et d’un électro minimaliste est de retour sur Images du Futur, nouvel album signé chez Secretly Canadian.

Mettons tout de suite les choses au clair pour ceux qui sont intrigués par le nom de la formation; au départ, le band s’appelait Zeroes. Comme plusieurs autres groupes avaient ce même nom, les musiciens ont préféré être rebaptisés Suuns (prononcé comme Soon/bientôt avec un S), signifiant «zéros» en thaïlandais.

Images du futur

En entrevue téléphonique, le bassiste et claviériste de Suuns, Max Henry, avoue n’avoir jamais eu la chance de voir Images du futur, ces expositions annuelles présentées à la fin des années 80, début 90, à la Cité des arts et des nouvelles technologies de Montréal. Tentant de formuler quelques morceaux de phrases en français, Max Henry revient rapidement au confort de son anglais. « La référence vient de Ben (Ben Shamie, leader du groupe) qui avait vu l’exposition quand il était jeune. […] Il se souvenait vaguement de sa visite, mais on avait tout de même l’impression que ça se correspondait bien à ce qu’on créait. »

Si des pièces comme Arena sur Zeroes avaient sensibilisé les auditeurs à une urgence de vivre, la formation a cette fois opté pour un peu plus de maturité. « Je dirais que cet album est plus développé. On a définitivement exploré plus. Notre son a pris en validité, nos chansons aussi. Et je dirais également qu’on se sentait plus confortable de prendre des risques cette fois-ci ». Images du futur, réalisé par Jace Lasek (Besnard Lakes), a été enregistré de manière à ce que les musiciens puissent approfondir quelques filons à même leur passage en studio. « C’était bien de faire comme ça parce qu’on avait plus d’attentes. », raconte Henry. Vrai que le premier disque avait été enregistré rapidement. « On avait fait presque trois ans de concerts, donc ça avait été très simple à faire. »

L’unicité d’un son

Ce qui fascine particulièrement de Suuns, ce sont les instruments. Chaque membre a une personnalité bien distincte, individuellement, chacun trouve un son unique. Comment tout rassembler ? « Ma réponse va être nulle », admet Max Henry en riant. « C’est Ben qui dirige le tout, du moins principalement. Parfois, on a quelques jams qui nous inspirent, mais c’est surtout Benjamin qui apporte les compositions. C’est vrai que nous avons tous une personnalité, un son unique. […] Ben est incontestablement talentueux et il a la réputation de savoir mettre les projets en commun. »

Leurs pièces révélant par ailleurs une connaissance supérieure à la musique, on devine l’intérêt de chaque membre pour de nombreux genres. « On aime tous différents sons, mais pour nos chansons, on essaie d’y aller sous un angle minimaliste, le plus simple que possible. Cela ne devrait jamais être trop rock n’ roll, ni trop électro », explique-t-il.

Le buzz à l’étranger

Si Suuns devient de plus en plus connu ici au Québec, remarqué notamment par la presse spécialisée depuis le lancement de Zeroes, le groupe n’a pas tardé à se faire connaître en Europe et aux États-Unis. « Pour nous, c’est vraiment la chance! Cela n’a jamais été un but, mais on est conscient que c’est incroyable », pense le bassiste. « On a fait plusieurs premières parties, joué dans plusieurs festivals, on a vraiment eu de belles opportunités de se faire connaître. » Suuns se crée de réels publics à l’étranger, n’a qu’à penser aux Pays-Bas, plus précisément à Utrecht, où ils ont offert deux années de suite des prestations au Guess Who Festival. La foule en redemandait, la magie opérait.

Un printemps et un été plus que chargés seront au menu pour le quatuor qui aura entre autres la chance de se produire au prestigieux festival Glastonbury. Nerveux? « Non, tout est tellement hors de notre contrôle! On sera peut-être un peu plus stressés sur le moment, mais comme on ne contrôle rien… Nous, on sera là, et ensuite, si les gens décident de se pointer ou non à notre spectacle, ça on ne peut pas savoir ! »

D’ici là, les quatre musiciens offrent quelques prestations aux côtés de We Are Wolves et se dirigeront vers les États-Unis pour une série de concerts en avril. Quant aux Montréalais, rendez-vous à la Sala Rossa, le 4 avril prochain. Tous les détails de leur tournée ici.

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