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L'aspirant: l'histoire de Justin Trudeau (partie 4)

L'aspirant: l'histoire de Justin Trudeau (partie 4)

Justin Trudeau est-il le sauveur du Parti libéral du Canada?

Sera-t-il premier ministre un jour?

Avec L'aspirant: l'histoire de Justin Trudeau, la chef de bureau du Huffington Post Canada à Ottawa Althia Raj peint un portrait des années passées par Trudeau à Ottawa, Montréal et Vancouver et entraîne le lecteur dans les coulisses de son ascension politique.

Le récit qui compte 10 chapitres est présenté sur une semaine. Par ailleurs, le livre électronique complet est déjà disponible gratuitement en téléchargement (en anglais, liens à la fin de l'article). La version française sera disponible sous peu.

À LIRE:

PARTIE 1 - CHAPITRES 1 ET 2

PARTIE 2 - CHAPITRES 3 ET 4

PARTIE 3 - CHAPITRE 5

PARTIE 4 - CHAPITRE 6

PARTIE 5 - CHAPITRE 7

PARTIE 6 - CHAPITRE 8

PARTIE 7 - CHAPITRES 9 ET 10 - ENTREVUE AVEC JUSTIN TRUDEAU

CHAPITRE 6 : ESQUIVER LES COUPS

Les yeux bleus de Trudeau sont fixés droit devant et il peut à peine dissimuler son sourire. Une gouttelette d’eau est suspendue à sa lèvre inférieure. La caméra de Sun News fait un gros plan sur son visage. Les conservateurs s’attendent à le voir sortir de la salle de bal de ce Hampton Inn sur une civière. Mais personne ne regarde son adversaire, Patrick Brazeau.

L’animateur Ezra Levant : « Imaginez l’adrénaline, la pression qui pèse sur ces hommes depuis des mois. »

Brian Lilley : « Et la honte qui accompagnera le perdant lorsqu’il devra se raser la tête lundi prochain, un des autres paris que les deux ont aussi pris. »

La cloche sonne. Trudeau, extrêmement concentré, se lance pour le premier coup. Brazeau l’évite. Brazeau retourne le coup de poing et Trudeau l’esquive. Puis, comme sorti de nulle part, Brazeau fonce. Il frappe Trudeau encore et encore, visant son visage, sa poitrine. Trudeau a du mal à rester debout.

Lilley : « Trudeau endure beaucoup plus de coups que je ne le croyais. Il en prend au visage. »

Levant : « Allez, shiny poney, danse! Utilise ton entraînement de ballet! »

(Trudeau a pris trois cours de ballet lorsqu’il avait quatre ans.)

Avec sa longue portée, Trudeau devrait être en mesure de garder Brazeau à distance, dit Lilley, alors que Trudeau utilise ses gants pour protéger son visage de l’assaut.

Levant : « Ne touche pas le visage! Je ne veux pas que ces belles lèvres saignent. »

Brazeau semble l’avoir acculé dans un coin. Trudeau ligote Brazeau avec ses bras. Peut-être espère-t-il qu’une pause l’aidera à retrouver ses repères, mais Brazeau ne se laisse pas prendre. Il frappe Trudeau encore et encore. On peut entendre le bruit assourdissant des coups de Brazeau. L’espace d’un moment, on se demande à quelle vitesse Trudeau va s’effondrer.

Brazeau lui assène un coup après l’autre.

Levant : « Oh mon Dieu… C’est un combat individuel, Brian. »

Lilley déclare qu’il y aura trois rondes peu importe ce qui se passe. « Normalement, on ne voit pas de K.O. dans les combats amateurs de style olympique. »

Lilley : « Mais il lui donne encore d’autres coups et la foule noie les acclamations pour Trudeau. »

Brazeau est à bout de souffle. Il a plus de muscles et a donc besoin de plus d’oxygène, dit-on à la foule. Au fur et à mesure qu’il reçoit les coups, les genoux de Trudeau commencent à faiblir. Pour la première fois, il croit qu'il va peut-être perdre. Mais les coups ralentissent enfin.

Lorsque Trudeau reprend son équilibre, on commence à voir sa stratégie.

Brazeau n’a plus de souffle. Trudeau l’a laissé s’épuiser. Il a l’air épuisé aussi. Mais il laisse le sénateur continuer à le frapper.

Levant : « L’avantage de trois pouces dans la portée de Trudeau ne l’aide pas vraiment aujourd’hui. »

Lilley : « Non, pas lorsque vous vous faites malmener comme ça. »

Au moment où Trudeau réussit enfin à donner quelques coups, Levant dit douter que cela ne « fasse une brèche » sur Brazeau. Puis, juste avant que la cloche ne sonne, Trudeau réussit à donner un bon coup au sénateur, maintenant trop faible pour se défendre.

Trudeau retourne s’asseoir dans son coin tout sourire.

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Justin Trudeau au fil des années

* * *

« Je n’aurais jamais pensé que je travaillerais pour un Trudeau, jamais dans cent ans », dit Bruce Young, un partenaire du Earnscliffe Strategy Group à Vancouver et l’un des organisateurs pour Trudeau en Colombie-Britannique.

Young, un ancien conseiller du premier ministre Paul Martin, est un organisateur de parti qui a fait son chemin en frappant aux portes lorsqu’il était un jeune libéral. Son « inclination naturelle » était de ne pas s’aligner avec quelqu’un qui venait de s’allier au parti à cause de quelque chose que son père ou son grand-père avait fait, explique-t-il. Mais Trudeau réussit à l’impressionner lors d’un voyage en Israël commandité par le Comité Canada-Israël en février 2008. Il est dans l’équipe Trudeau depuis ce temps.

Un matin, après être sorti très tard la veille, Trudeau avait mené sans problème la conversation pendant une rencontre avec le vice-ministre israélien des Affaires étrangères. Young, lui, soignait sa gueule de bois. « Il était sorti aussi tard que moi la veille, mais il était au fait de ce qui s’était passé pendant la nuit. Il y avait eu un assassinat d’un dirigeant du Hamas en Syrie et il y avait certaines tensions entre les deux États à la suite de cet incident. »

« (Justin) était vraiment à son affaire et je me suis dit que toute personne qui pensait que ce gars-là n’avait pas les compétences n’avait aucune idée de quoi elle parle », raconte Young.

Malgré qu’il ne soit pas tous les jours en train de démontrer son sérieux intellectuel, il y a un geek caché à l’intérieur de Trudeau qui surprendrait bien des gens, ajoute Young.

L’un des principaux conseillers de M. Trudeau, qui a aussi servi de rédacteur de discours et de conseiller à plusieurs chefs libéraux, Robert Asselin, assure qu’il a été agréablement surpris lorsqu’il a rencontré Trudeau. «Honnêtement, j’étais soulagé », confie-t-il durant le petit déjeuner juste avant le premier débat des chefs.

« Trudeau est comme une belle fille qu’on pense ne pas être intelligente, illustre Asselin, un professeur à l’Université d’Ottawa. Lorsque les gens le voient, ils trouvent que c’est un bel homme et qu’il a beaucoup de charisme. Ils ne pensent pas qu’il est intelligent. »

Trudeau est extrêmement intelligent, insistent ses amis. « C’est un beau gars, il s’habille bien et il a cette chevelure ridicule et je ne pense pas que les gens voient plus loin que ça. Mais il est un homme intelligent et aux yeux de la plupart des gens qui le connaissent, cela devient évident assez rapidement », constate également son ami Smillie.

Dans un moment de franchise, pendant le voyage entre deux événements de campagne en Colombie-Britannique, Trudeau reconnaît que plusieurs Canadiens ne pensent probablement pas qu’il est très intelligent. « La plupart des gens ne penseraient pas que j’ai aussi eu le 98e percentile à mes LSAT (Law School Admissions Tests - Examens d’admission de la faculté de droit) », lance Trudeau un peu à la blague en regardant par la fenêtre du VUS blanc.

Cette phrase ne fait pas l’affaire de Butts, son conseiller principal, qui demande que cette citation ne soit pas prise en compte. Justin n’aurait jamais dit cela s’il pensait qu’il serait cité, explique Butts. « Nous ne sommes pas dans une situation où nous devons prouver aux gens à travers un examen standardisé à quel point il est intelligent. »

Cependant, le dossier de Trudeau aux examens standardisés est assez impressionnant. Il y a quelques années, à l’émission Test The Nation sur les ondes de CBC, l’animateur George Stroumboulopoulos a fait un point de révéler à l’auditoire que Trudeau avait obtenu une note de QI plus élevée que celle de Martha Hall Findlay, après qu’elle s’être vantée qu’elle avait un QI « cinq pour cent plus élevé que celui de Justin Trudeau ».

Hall Findlay, qui a déjà été élue à deux reprises sous la bannière libérale dans la région de Toronto, est toujours en mode attaque alors qu’elle est dans la course contre Trudeau pour le titre de chef du parti. Lors d’une entrevue enregistrée la veille du premier débat des chefs, Trudeau dit à Global BC qu’il s’attend à ce qu’elle soit la plus agressive à son égard. Sa campagne la dépeint comme la candidate ayant le plus de substance, laissant les libéraux tirer leurs propres conclusions. (Plus tard, lors du troisième débat, elle va suggérer que Trudeau, un candidat avec des moyens financiers importants, ne peut pas comprendre la classe moyenne. Le jour suivant, elle s’excuse d’être allée trop loin.)

Pendant ce temps, l’ancien astronaute et maintenant candidat à la chefferie, Marc Garneau, fait des commentaires mordants. « Diriger, c’est le fruit de votre expérience de vie », fait valoir Garneau pendant le premier débat. « C’est ce que vous avez accompli. C’est d’avoir fait ses preuves et c’est ce que j’amène à cette course. »

Garneau maintient la pression pendant le troisième débat à Mississauga, en Ontario, en février.

« Dites-nous ce qui, dans votre curriculum vitae, vous qualifierait en tant que dirigeant du pays? » demande-t-il.

Trudeau bafouille, répond quelque chose à propos de la classe moyenne et laisse la question de Garneau en suspend.

Garneau repose la question. Trudeau répond que son expérience c’est d’avoir gagné Papineau.

« Rassembler les gens c’est très bien, mais vous devez aussi avoir un bilan à présenter, vous devez pouvoir démontrer que vous avez déjà eu à prendre des décisions difficiles », rétorque Garneau d’un ton brusque.

Trudeau n’a pas de réponse.

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Marc Garneau et Justin Trudeau s'affrontent dans le débat du 16 février 2013.

L’équipe de Trudeau s’attendait à ce que leur candidat se fasse attaquer en raison de l’absence de plate-forme politique détaillée. Elle s’est préparée en publiant juste avant les débats des éditoriaux et des déclarations politiques telles que ses mesures de réforme démocratique.

Malgré tout, pendant son entrevue avec Global BC, Trudeau devient agité lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas encore offert de politiques détaillées. Ses épaules rebondissent, il gesticule avec ses mains et sa voix se brise. Il marmonne alors qu’il énumère ses propositions politiques. Il s’est préparé pour la question, mais il est contrarié.

« Premièrement, j’ai été très, très clair sur une vaste gamme de questions précises. Il semble y avoir beaucoup de rumeurs sur le fait que je n’ai pas d’idées , ce qui est absurde », réplique-t-il au journaliste.

Il récite ses positions politiques : son opposition au projet de pipeline Northern Gateway de la pétrolière Enbridge, son soutien à l’accord CNOOC-Nexen, la légalisation de la marijuana.

« Nous aurons une plate-forme très détaillée en 2015, mais pendant ce temps, vous savez, ce n’est pas à un chef ou à un candidat à la chefferie et à un petit groupe de personnes de trouver toutes les réponses. C'est en dialoguant avec les Canadiens que nous développerons des solutions. »

Lorsque Trudeau annonce des propositions de réformes démocratiques (plus de votes libres au Parlement, des nominations libérales ouvertes, une interdiction de la publicité gouvernementale partisane et des changements au système électoral vers un mode de scrutin préférentiel), il demande aux gens d’envoyer leurs suggestions. Témoignant de sa popularité et de son influence dans les médias sociaux, en seulement 24 heures, quelque 25 000 personnes visitent un site web mis en place pour recueillir leurs idées.

* * *

La seule grande qualification que Trudeau amène à la course au leadership du Parti libéral, c'est qu'il est leur meilleure chance de remporter les élections fédérales qui suivront.

Lors d’une collecte de fonds à la suite du premier débat, dans le quartier de Gastown, au centre-ville de Vancouver, Russ Miller, âgé de 24 ans, questionne Trudeau sur son manque d’expérience. Trudeau lui répond : « Mon expérience c’est que je gagne. Je gagne des élections difficiles. »

Comparé à ses principaux adversaires à la chefferie, Trudeau a raison. Le soir du 2 mai 2011, plusieurs libéraux se sont couchés ne sachant pas si Garneau avait réussi à remporter sa circonscription de Westmount-Ville-Marie, longtemps considérée comme l’un des sièges libéraux les plus sûrs au Québec. Hall Findlay a perdu sa circonscription de Willowdale à Toronto contre les conservateurs en 2011. Et Martin Cauchon, ancien ministre du cabinet de l’ère Chrétien, avait aussi perdu la bataille lorsqu’il avait tenté de reprendre son siège à Outremont. Il avait perdu contre son adversaire du NPD, Thomas Mulclair, par plus de 12 000 votes.

Lorsqu’on lui demande pourquoi il ne fait pas de remarques sur les défaites de ses opposants, Trudeau évite la question. Son équipe veut mener une campagne positive.

Cela n’empêche pas ceux autour de lui de faire ressortir les points faibles de ses adversaires.

Son équipe croit que ce dont les Canadiens ont besoin, ce n’est pas d’un politicien très académique, mais plutôt de quelqu’un avec qui ils peuvent connecter.

« Il ne suffit pas de dire voici nos idées, revenez au parti », souligne Trudeau lors d’un discours. Les libéraux doivent s’engager auprès des Canadiens ville par ville, communauté par communauté, dit-il.

Ce que Martha et Marc ont offert en matière de politiques est beaucoup moins détaillé que ce que les médias en disent, remarque Butts. « Je crois qu’aucun d’eux n’a chiffré ses propositions politiques, par exemple. » Ce que Trudeau apporte, c’est une direction qui peut amener les gens à être engagés et enthousiastes, rajoute-t-il.

« Ce dont le Parti libéral a besoin, c’est d’un chef qui sera capable d’articuler une vision, une vision positive de l’avenir du pays et qui a les compétences pour rallier des millions de Canadiens autour de cette vision. C’est ça du leadership. Ce n’est pas un plan en cinq points », dit Butts. Trudeau va souvent ramener ce thème, rappelant que les libéraux ont souvent essayé le « plan en cinq points » et ont échoué. « Le plan familial n’a pas fonctionné », rappelle Butts impassiblement, en faisant référence à la plate-forme de campagne de 2011 de l’ancien chef du parti, Michael Ignatieff.

Jusqu’à présent, la vision de Trudeau semble vague, mais a son propre charme. Comme un stratège conservateur l’a dit, Trudeau est une carte blanche sur laquelle les Canadiens peuvent épingler tous leurs rêves et leurs espoirs. Cela lui évite aussi d’être coincé dans certaines positions politiques. Parler en termes généraux donne peu de munitions à ses adversaires.

Trudeau dit qu’il s’est entouré de gens « très intelligents et très sages. » Butts est l’ancien secrétaire principal de l’ex-premier ministre de l’Ontario Dalton McGuinty. Souvent décrit comme un être brillant, il a quitté son poste à la tête du Word Willdlife Fund au Canada pour rejoindre la campagne de Trudeau. La directrice de campagne, Katie Telford, est une travailleuse assidue et intelligente. Daniel Gagnier, le principal conseiller au Québec, est un autre brillant homme. Des amis dignes de confiance l’aident. Marc Miller, un ami d’enfance, travaille sur les collectes de fonds et Tom Pitfield dirige la campagne sur les médias numériques et sociaux.

Dominic LeBlanc remarque que l’éthique de travail de Trudeau ressemble à celle de son père : il se lève tôt, se couche tard, remplit ses journées d’événements de campagne et se rend disponible pour recueillir des fonds pour ses collègues de caucus. Les gens ne s’attendaient pas à ce qu’il soit un travailleur acharné, mais il a une énorme capacité pour le travail, constate LeBlanc.

« Son père avait cette capacité. »

Encore plus important, Trudeau possède un don naturel pour communiquer avec les gens et la vie sur la route ne le dérange pas, tant qu’il obtient huit heures de sommeil, qu’il mange bien et qu’il prend le temps de faire de l’exercice.

« Les gens sous-estiment Justin Trudeau à leurs risques et périls », dit Bruce Young.

Trudeau a « une haute tolérance à la souffrance », assure Young. Il peut accumuler plusieurs événements un à la suite de l’autre en une seule journée. Il est capable d’encaisser un coup et de continuer. Il ne s’énerve pas. Il est jeune, en forme, curieux intellectuellement et a de l’endurance, toujours selon Young.

En 2008, durant la première campagne de Trudeau, Young raconte comment le candidat s’est rendu en Colombie-Britannique pour stimuler le moral des troupes et serrer des mains à Surrey, où les libéraux n’avaient aucune chance d’emporter un siège.

« Le fait qu’il ait laissé sa circonscription au milieu d’une dure bataille, qu’il soit venu ici juste pour remonter le moral à tout le monde pendant 24 heures et qu’ensuite nous ayons réussi à continuer pour le reste de la semaine grâce à cela ne peut être sous-estimé », fait remarquer Young.

« Je ne connais personne dans le Parti libéral qui a la capacité de faire cela, c’est-à-dire de donner la volonté aux bénévoles de travailler jour et nuit pour faire élire leur candidat. »

Même si Trudeau ne possède pas la feuille de route d’un chef politique typique, son ami Thomas Panos estime qu’il a des compétences avec lesquelles les autres ne peuvent rivaliser.

« Nous savons tous que sa formation n’est peut-être pas aussi dorée que celle de ses adversaires dans la course à la chefferie ou même de ceux des conservateurs de l’autre côté, mais il a quelque chose que la plupart de ces gens – sinon tous – n’ont pas. C’est la capacité de rassembler les troupes… parce qu’ils le veulent bien », dit Panos.

Trudeau ne parlait jamais de devenir premier ministre lorsqu’il était à Vancouver, mais Panos n’est pas surpris qu’il soit maintenant à la quête du plus haut poste chez les libéraux. « Il a toujours dit qu’il voulait changer le monde à sa façon. » S’il devient un excellent orateur, Trudeau sera difficile à battre, croit Panos.

Trudeau va sûrement devoir travailler sur son sourire, qui a parfois l’air d’un petit sourire satisfait, dit son ami.

« Le gamin a l’air suffisant, mais il ne l’est pas, affirme Panos. C’est pourquoi beaucoup de personnes ne lui donnent pas le bénéfice du doute. (Ils) pensent qu’il en sait plus qu’eux, ce qui est faux. »

Trudeau est très endurant, ajoute Panos, il gagne contre toutes les épreuves que la vie lui apporte.

« Je ne dirai jamais que Justin ne peut pas accomplir quelque chose, parce que chaque fois que j’ai pensé comme ça, il m’a prouvé le contraire. »

Certains amis de Trudeau ont confié qu’ils lui avaient recommandé de ne pas entrer dans la course, inquiets que le stress n’affecte sa jeune famille.

Mais sa tante Janet croit que son neveu va bien aller : « Il a une bonne tête sur les épaules. »

« Je crois que certaines personnes vont en politique pour leur ego et l’utilise comme tremplin pour accomplir quelque chose de différent. Je ne crois pas que c’est le cas pour Justin , dit-elle. C’est à propos de redonner. C’est à propos du pays qu’il aime. Son grand-père aimait ce pays, son père aimait ce pays et il a été éduqué à connaître ce pays. Il s’agit de donner en retour »

Joe MacInnis, un ami proche de Pierre et un mentor pour Justin, soutient que Pierre a laissé un grand sens des responsabilités à ses enfants.

« Son père avait mis cela au clair, au moins avec moi et avec tant de Canadiens, que nous avons tous un rôle dans le gouvernement de ce pays, nous avons tous une responsabilité de vivre dans ce pays béni qu’est le Canada, et personne ne ressent cela plus fortement que Justin », explique MacInnis depuis sa maison en Floride.

Lorsque le jeune Trudeau parle de sa carrière politique, on peut croire qu’il est imbu de sa personne ou qu’il aspire à une vocation supérieure.

« Je fais cela parce que je le peux, parce qu’il le faut, parce que je peux le faire », dit Trudeau. « Si cela réussit, tant mieux, parce que cela voudra dire que j’ai beaucoup de travail qui m’attend. Et si je ne réussis pas, tant mieux, cela voudra dire que je n’étais pas la bonne personne pour le Canada. Et ce niveau de sérénité dans mon approche est extrêmement stimulant et réconfortant. »

TRADUCTION FRANÇAISE: Sophie Ferrandino

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