La vente controversée de l'ancien Planétarium compte un nouvel acteur: l'École de technologie supérieure (ETS). Son arrivée signe l'arrêt de mort d'un autre projet, celui de l'Académie culinaire, dont le promoteur François Martel a été le seul à participer à l'appel d'offres en juin dernier.

Révolté, M. Martel dénonce le comportement «louche» de la Ville de Montréal dans ce dossier et songe à déposer une poursuite.

L'ETS, dont le bâtiment principal jouxte le Planétarium Dow, au 1000, rue Saint-Jacques, a confirmé à  La Presse son intention d'acquérir l'édifice datant de 1966. Peu de détails ont filtré cependant des conditions de cet achat. L'évaluation municipale du bâtiment est de 11,8 millions.

«L'intérêt est là, oui, mais le processus n'est pas terminé, explique le porte-parole de l'ETS, Olivier Audet. On doit attendre la décision de la Ville.»

Même réserve du côté de l'administration du maire Applebaum, où l'attaché de presse Jonathan Abecassis confirme que l'ETS a manifesté son intérêt. «Une décision est imminente à ce sujet», a-t-il précisé. Le comité exécutif pourrait se pencher sur le dossier dès mercredi prochain.

Sans être classé patrimonial, l'ancien Planétarium est protégé par une série de conditions, qui empêchent notamment de modifier son enveloppe. En juin dernier, un appel d'offres n'a permis d'attirer qu'un seul acheteur, François Martel, qui offrait 1 850 000 $ pour l'édifice, soit légèrement plus que ce que la Ville demandait. Il s'engageait en outre à investir jusqu'à 3 millions de plus pour «rafraîchir» le bâtiment, qui deviendrait «le centre de production multimédia pour la formation culinaire le plus avancé au Canada».

Courriels «stupides» et rencontres inutiles

En septembre, la Ville a rejeté la proposition de M. Martel, car elle l'estimait incomplète. Le promoteur affirme n'avoir jamais été avisé officiellement de ce refus, pour lequel on ne lui a pas donné de raisons précises. En fait, ce n'est que le 25 février dernier, près de neuf mois après l'appel d'offres, qu'il a reçu une courte lettre de six lignes annonçant que sa proposition n'avait pas été retenue.

«Pendant tout ce temps, j'ai reçu des courriels stupides, banals, j'ai eu une rencontre qui ne voulait rien dire, il y avait clairement anguille sous roche, estime François Martel. Je pense que les jeux étaient faits, ils voulaient carrément donner le Planétarium à l'ETS depuis le début.»

Après avoir dépensé quelque 20 000 $ et investi des milliers d'heures de son équipe, M. Martel estime que le comportement de la Ville à son égard «n'était pas correct». «Je suis en train de parler à mon avocat. Je vais utiliser tous les recours potentiels.»

À l'hôtel de ville, Jonathan Abecassis explique le rejet de l'offre de M. Martel de façon lapidaire: «Elle n'était pas conforme. C'est dans ce contexte que nous avons cherché d'autres partenaires et que l'ETS est apparue.»