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La Légende de Sarila: une épopée et ses retombées (PHOTOS)

La Légende de Sarila: une épopée et ses retombées (PHOTOS)
La Legende de Sarila

Le film La Légende de Sarila, première œuvre d’animation québécoise en trois dimensions, a pris l’affiche vendredi dernier, entraînant avec sa sortie tout le tintamarre médiatique qui accompagne nécessairement le dévoilement d’un projet de cette envergure. Avec son budget de 8,5 millions, l’épopée nordique s’attaque directement à ses vis-à-vis américains, des blockbusters de Pixar ou DreamWorks, érigés autour d’une cagnotte allant de 160 à 225 millions. Au total, 12 années auront été nécessaires à la maison de production 10e Ave pour ficeler cette grande aventure, alors que nos voisins du Sud allouent généralement de six à neuf ans à l’élaboration d’un Shrek ou d’un Toy Story.

« Ce qui est long, souvent, c’est d’ouvrir les premières portes, laisse savoir la réalisatrice et productrice Nancy Florence Savard. Le Canada et le Québec n’ont pas une très longue histoire en matière de longs-métrages d’animation. On se lançait dans un secteur où toute l’expertise était encore à faire. Dès le départ, en 2001, quand les scénaristes Pierre Tremblay et Roger Harvey nous ont proposé leur histoire, je les ai avertis que ça prendrait au moins une décennie avant d’aboutir au produit final. »

Quatre ans ont été nécessaires à l’écriture du scénario, puis s’est amorcée la recherche de partenaires financiers. La production ne s’est réellement mise en branle qu’au début de 2011. Or, tous ces efforts et ces investissements n’auront pas été vains. Même si La Légende de Sarila a connu un départ lent au box-office – 64 622$ ont été accumulés au cours de son premier week-end en salles, selon la firme de compilation de données Cinéac - le long-métrage pourrait générer des retombées importantes tant ici qu’à l’étranger. Avant même son arrivée sur les écrans, il avait été vendu dans une vingtaine de pays, et l’engouement généré au Festival international du film de Berlin, à la mi-février, laisse présager que, d’ici Noël prochain, les bambins d’une trentaine d’endroits dans le monde pourraient avoir fait la connaissance du chaman Croolik, de la sage-femme Saya et des membres de la tribu inuit Poutoulik, Apik et Markussi. Le 12 avril prochain, La Légende de Sarila ouvrira aussi le TIFF Kids (Festival international du film pour enfants de Toronto).

« À Berlin, un visionnement avait été organisé avec une soixantaine d’enfants, raconte Marie-Claude Beauchamp, coproductrice de l’opus. Notre agent de vente souhaitait que les acheteurs puissent observer leurs réactions, comme dans un mini focus group. C’était très stimulant de voir les jeunes s’exprimer. Ils riaient et s’interrogeaient aux bonnes places. Ils étaient aussi étonnés de voir un film d’aventure basé sur une autre recette que celle des films américains, où chaque réplique a son gag. Tout le monde était heureux de voir une autre forme narrative que la comédie comme fil conducteur. »

Et c’est sans compter la panoplie de produits dérivés actuellement en fabrication. Un livre illustré et un roman sont déjà disponibles en magasins, et une version électronique, pour supports numériques, est également en développement. Un programme éducatif assorti de son guide pédagogique est distribué dans les écoles, et une peluche sortira sur le marché environ au même moment que le DVD.

Saga complexe

La Légende de Sarila est un conte ambitieux, tissé autour d’un campement de nomades inuits où la famine fait rage. Saya, la sage-femme et guérisseuse du clan, évoque un jour la terre promise de Sarila, où abonde le gibier. Seuls les cœurs purs ayant accès à cette contrée sacrée, les trois plus jeunes du groupe partent à sa conquête. Mais le vilain Croolik, ayant décelé chez l’un d’eux des dons de chaman, et sentant son pouvoir vaciller, livrera à son rival une lutte sans merci. Complexe, la saga patauge dans d’autres eaux que les fictions d’animation auxquelles le grand public est habitué.

« C’est arrivé moins souvent qu’on relève le défi d’aller dans les contes et légendes, reconnaît Nancy Florence Savard. C’est une proposition plus rare. Cette tradition est plus présente du côté danois, français et belge, tandis que les américains sont davantage dans la comédie. Mais chez 10e Ave, on fait beaucoup de contes. Ça nous permet d’aller davantage dans les sentiments, la quête personnelle, la rébellion, la découverte de l’amour… »

Pour l’heure, aucune suite n’est prévue à La Légende de Sarila. Nancy Florence Savard planche présentement sur un nouveau long-métrage, une comédie bucolique, Le coq de Saint-Victor, qui sera un croisement, annonce-elle, entre les univers de Chuck Jones (Road Runner) et celui de Marcel Pagnol. Elle n’en sera que la productrice, et Pierre Greco sera derrière la caméra.

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