Radio-Canada a appris que la Fédération de soccer du Québec accepte le voile sur ses terrains, mais sous certaines conditions. Contrairement à d'autres provinces, comme l'Ontario, le Québec attendait que la Fédération internationale de football (FIFA) fixe des conditions claires au sujet du port du hijab par les joueuses.
L'été dernier, Rayane Benatti, une jeune joueuse de neuf ans de Gatineau, est restée sur le banc durant les matchs, parce que la Fédération québécoise du soccer n'acceptait pas son voile. « J'aimais l'esprit d'équipe. Qu'est-ce que j'aime moins, c'est de me faire rejeter », se rappelle-t-elle.
La situation vécue en Outaouais s'est fait entendre jusqu'à l'international. Selon le directeur général de l'Association régionale de soccer de l'Outaouais (ARSO), Richard Gravel, cela a contribué à faire « bouger certaines choses ».
Rayane Benatti pourra donc réintégrer le terrain dès la prochaine saison. Sa mère y voit une victoire, estimant que sa fille a contribué à une « bonne cause ».
Dans un mémo envoyé à tous ses arbitres cette semaine, la Fédération de soccer du Québec explique qu'elle s'est conformée aux directives adoptées en octobre par la FIFA. Cette dernière a tenu à assurer la sécurité des joueuses. De plus, aucun symbole religieux ne doit être visible.
Jusqu'à présent, il n'y avait pas de consensus sur le port du hijab au soccer au Québec. Si d'autres provinces l'ont toléré, la Fédération québécoise de soccer attendait pour sa part que la FIFA en précise les critères, afin d'assurer la sécurité des joueuses.
Les directives sur le port du foulard sont en période de tests jusqu'en mars 2014. La Fédération de soccer du Québec se fiera ensuite aux recommandations finales de la FIFA pour les adopter officiellement.
D'après le reportage de Catherine Lanthier