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Nouveaux pouvoirs des pharmaciens: les résultats se feront attendre

Nouveaux pouvoirs des pharmaciens: les résultats se feront attendre
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Les clients devront encore patienter avant de profiter des nouveaux pouvoirs dévolus aux pharmaciens par le projet de loi 41. Même si la loi devrait entrer en vigueur en juin comme prévu, plusieurs pharmaciens ne pourront pratiquer leurs nouvelles activités avant l'été ou l'automne, faute de formation.

L'Ordre des pharmaciens attend présentement l'adoption des règlements par le gouvernement québécois. «Le processus se déroule très bien, dit la porte-parole de l'Ordre des pharmaciens, Manon Lambert. Il y a vraiment une volonté du gouvernement.» Toutefois, les pharmaciens devront ensuite obtenir une mise à niveau avant de pouvoir exercer leurs nouvelles fonctions. «Ils ne pourront pas, dès le premier jour, prescrire un médicament dont le diagnostic est déjà connu», illustre Manon Lambert. Il en va de même pour l'ajustement ou la substitution d'un médicament.

Adoptée en décembre 2011, le projet de loi 41 prévoit que les pharmaciens pourront désormais accomplir des actes médicaux autrefois réservés aux médecins. Ils pourront notamment prolonger ou ajuster une ordonnance et prescrire des médicaments qui ne requièrent pas de diagnostic. De plus, ils pourront prescrire et interpréter des analyses de laboratoire.

Les pharmaciens pourront également démontrer l'utilisation d'un médicament par voie orale ou sous-cutanée. «Imaginez une dame âgée qui sort de l'hôpital un vendredi soir avec des médicaments à s'injecter. Pour le moment, un pharmacien ne peut pas l'aider», souligne Manon Lambert.

6000 pharmaciens à former

L'Ordre devra former près de 6 000 pharmaciens pour ces nouvelles activités. Les cours débuteront au mois de juin et s'étaleront jusqu'au début de l'automne en raison des vacances d'été. Les pharmaciens devront également réussir un examen au terme de leur cours.

La formation durera environ cinq heures pour chaque pharmacien. «Le cours portera surtout sur les règlements, dit Manon Lambert. Ils voient déjà l'aspect médical dans leurs études universitaires.»

Toutefois, les pharmaciens pourront prolonger la prescription d'un médicament dès le premier jour de l'entrée en vigueur du règlement, sans suivre de formation. Idem pour les médicaments à des fins préventives.

«Raz-de-marée de demandes»

«Ça va être un petit peu compliqué, il va falloir expliquer tout ça au public», convient Manon Lambert. L'Ordre des pharmaciens prévoit d'ailleurs diffuser une campagne d'information auprès du public à cet effet.

Les pharmaciens ne souhaitent pas revivre la même situation qu'au moment de l'annonce du projet de loi. «Ç'a été un raz-de-marée de demandes», dit Manon Lambert. Des clients ont même appelé l'Ordre pour porter plainte contre des pharmaciens qui refusaient d'exercer ces nouvelles activiés.

Pour sa part, la formation sur l'administration d'un médicament par voie orale ou sous-cutanée à des fins d'enseignement sera remise à l'automne. «Malheureusement, on ne peut pas tout faire en même temps», dit Manon Lambert.

Elle explique que les pharmaciens devront suivre des cours pratiques avant de pouvoir enseigner aux patients comment s'injecter un médicament. Cette formation en petits groupes est «plus difficile à organiser», selon la porte-parole.

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