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L'aspirant: l'histoire de Justin Trudeau (partie 3)

L'aspirant: l'histoire de Justin Trudeau (partie 3)
Huffington Post

Justin Trudeau est-il le sauveur du Parti libéral du Canada?

Sera-t-il premier ministre un jour?

Avec L'aspirant: l'histoire de Justin Trudeau, la chef de bureau du Huffington Post Canada à Ottawa Althia Raj peint un portrait des années passées par Trudeau à Ottawa, Montréal et Vancouver et entraîne le lecteur dans les coulisses de son ascension politique.

Le récit qui compte 10 chapitres est présenté sur une semaine. Par ailleurs, le livre électronique complet est déjà disponible gratuitement en téléchargement (en anglais, liens à la fin de l'article). La version française sera disponible sous peu.

À LIRE:

PARTIE 1 - CHAPITRES 1 ET 2

PARTIE 2 - CHAPITRES 3 ET 4

PARTIE 3 - CHAPITRE 5

PARTIE 4 - CHAPITRE 6

PARTIE 5 - CHAPITRE 7

PARTIE 6 - CHAPITRE 8

PARTIE 7 - CHAPITRES 9 ET 10 - ENTREVUE AVEC JUSTIN TRUDEAU

CHAPITRE 5 : LE RING POLITIQUE

Son ami Thomas Panos a su que Trudeau était amoureux lorsqu’il lui a téléphoné en juin 2004 pour obtenir un billet d’avion classe affaires vers Athènes pour sa copine. Trudeau devait s’y rendre en tant que journaliste de CKAC pour les Jeux olympiques.

« C’est elle », avait-il dit à Panos. Il avait déjà rencontré Sophie Grégoire, une amie d’enfance de son frère Michel, lorsqu’ils avaient coanimé un événement pour la Fondation pour l'enfance Starlight Canada. La connexion avait été instantanée entre les deux et, dès le lendemain, Sophie Grégoire envoyait à Trudeau un courriel pour qu’ils se revoient. Courriel auquel Trudeau n’allait toutefois jamais répondre.

« Je savais que le jour où j’irais prendre un café avec elle serait le dernier jour que j’aurais en tant qu’homme célibataire », avait confié Trudeau à l’animatrice de CPAC, Catherine Clark, lors d’une entrevue à l’émission Beyond Politics en 2009. Il avait encore quelques petites choses à régler d’abord, avait-il dit. Trois mois plus tard, Trudeau a de nouveau rencontré Grégoire par hasard à Montréal et lui a présenté ses excuses pour ne jamais lui avoir réécrit. Ils sont sortis et, durant le souper, il lui a avoué que leur relation allait devoir sauter l’étape de « sortir ensemble » et se fiancer immédiatement. « Je vais terminer mes jours avec toi », avait-il déclaré.

Il n’y avait rien d’impulsif dans sa décision, avait-il expliqué à Clark. « C’était la réalisation profonde que Sophie était la personne avec qui j’allais finir mes jours. »

Suite du texte sous la galerie

Justin Trudeau au fil des années

Mathieu Walker avoue qu’il comprend ce qui a frappé Justin. Lors de sa dernière année à Brébeuf, Walker se cherchait une compagne pour le bal des finissants et on l’avait présenté à Sophie. Après l’avoir vue seulement une fois, Walker avait écrit dans son agenda : « C’est la plus jolie fille que j’ai vue, je suis amoureux d’elle, elle est fantastique. » Une semaine plus tard, elle l’avait appelé pour lui dire que son père ne la laissait pas aller au bal. « Cela m’a brisé le cœur, même si je ne l’avais rencontrée qu’une seule fois », dit Walker.

Leurs amis confirment que Sophie, qui a aujourd’hui 38 ans, est parfaite pour Justin : elle est une femme forte et indépendante qui avait déjà sa propre carrière et n’était pas entichée par le nom de famille Trudeau.

« Justin peut être très charmeur et se sortir de plusieurs situations grâce à cela, raconte DiMonte. Et avec Sophie, il a rencontré son match. »

Pour être la femme de Justin, il faut avoir un certain niveau de compétences, dit Walker. « Il faut avoir une certaine personnalité, il faut aimer être regardé ou faire parler de soi, il faut être sociable et vous devez accepter son style de vie et je crois qu’elle est parfaite pour lui. »

Ses amis disent que Sophie adore l’attention, a beaucoup d’énergie, aime l’action et a besoin d’être divertie. Récemment certifiée comme professeure de yoga, elle aime voyager et a un grand sens de l’humour. Contrairement à Trudeau, elle est une grande dépensière et a un faible pour les hôtels luxueux.

Elle soutient toujours Justin et l’appuie toujours dans ses aspirations politiques. Et elle croit au destin, dit sa tante Janet.

Étant une excellente oratrice, Sophie parle souvent de maternité et de ses activités de bénévolat pour Le Bouclier d’Athéna, un organisme à but non lucratif qui vient en aide aux familles victimes de violence, qui opère dans la circonscription de Trudeau.

Trudeau et Grégoire se sont mariés le 28 mai 2005. Toujours aussi théâtral, Trudeau est arrivé à l’église dans la Mercedes 1959 de son père, portant un complet doré. Leur premier enfant, Xavier James, est né le 18 octobre 2007, le jour de l’anniversaire de Pierre Elliott Trudeau. Leur fille Ella Grace est née le 5 février 2009.

Maintenant qu’il était marié, qu’il agissait à titre de porte-parole pour divers organismes et qu’il gagnait plusieurs centaines de milliers de dollars par an comme conférencier, Trudeau était fin prêt pour un changement de carrière. (Selon un document fourni par sa campagne et d’abord publié dans le Ottawa Citizen, Trudeau gagnait 290 000 $ en 2006 et 462 000 $ en 2007). Parler devant public avait beaucoup renforcé sa confiance. Les gens étaient intéressés d’entendre ce qu’il avait à dire. Bien qu’il présidait toujours Katimavik et continuait de siéger au conseil d’administration de la Fondation canadienne des avalanches, il sentait que la politique l’appelait.

La course à la chefferie du Parti libéral de 2006 a été un tournant. À la conférence de la direction fédérale, Trudeau a appuyé Gerard Kennedy, un aimable ministre ontarien unilingue qui a finalement été celui qui a couronné Stéphane Dion en tant que chef, contre Bob Rae et Michael Ignatieff. Kennedy prêchait un message de renouveau pour le parti, et Trudeau, dans les mots de Bruce Young – un de ses organisateurs à la chefferie actuel en Colombie-Britannique – a livré un « discours semi-décent » aux délégués du parti. Trudeau s’est réchauffé devant les médias et le feu des projecteurs.

« Je pense sincèrement qu’il a découvert à quel point il aimait ça et à quel point il était doué », dit Butts.

* * *

À ce jour, la plus grande réalisation politique de Justin Trudeau est sa victoire électorale dans Papineau. Trudeau aime dire qu’il a « travaillé plus fort que tous les autres sur le terrain » et a gagné un concours auquel personne ne pensait qu’il participerait.

En fait, il a réussi grâce à ses compétences et à ses calculs politiques.

Pour faire taire les critiques qui, de manière prévisible, allaient vouloir débattre du fait qu’il voguait sur la réputation de son père, il sentait qu’il avait besoin d’un combat. Il avait besoin de se présenter et de gagner dans une circonscription où il serait pressenti comme le perdant.

La décision d’être candidat dans Papineau a longtemps été en gestation. Le lendemain de sa victoire en tant que chef du Parti libéral en 2006, Stéphane Dion avait dit à Trudeau qu’il avait besoin de son aide et qu’il devait se présenter. Trudeau y a réfléchi longuement, en a discuté avec sa femme, mais il demeurait quand même incertain. Plus tard au mois de décembre, il s’est assis avec Butts, Dick O’Hagan, l’ancien conseiller en communications de son père, et Gordon Ashworth, l’ancien directeur du Parti libéral sous Pierre Elliott Trudeau et aussi celui qui a dirigé la dernière campagne électorale des libéraux. Les deux vétérans l’ont fortement encouragé à se présenter comme candidat. Il n’était pas encore clair à cette époque que Stéphane Dion perdrait les prochaines élections, mais tout de même, il aurait pu gagner la prochaine ronde et donner la chance à Trudeau de faire partie du cabinet et d’acquérir de l’expérience.

Le Parti libéral avait fait des offres pour donner Outremont à Trudeau, un siège libéral assuré et dans la circonscription où il demeurait. Quelques jours avant Noël, Trudeau a téléphoné à Dion d’un Canadian Tire pour lui demander s’il pouvait se présenter dans Outremont. Plus tard en janvier, lorsque le député Jean Lapierre a démissionné de son siège à Outremont, Trudeau dit que Dion lui a offert Saint-Lambert à la place, une circonscription détenue par le Bloc québécois depuis 2004. Mais à ce moment-là, Trudeau avait déjà l’œil sur Papineau.

« Si je lui avait donné un siège assuré, il n’aurait jamais eu la chance de prouver qu’il avait un prénom », souligne Stéphane Dion.

À la mi-février, Trudeau allait rencontrer le chef de la circonscription de Papineau.

La circonscription multiculturelle est la plus pauvre du Canada, avec le revenu moyen familial le plus bas du pays. C’est aussi le plus petit district fédéral , avec neuf kilomètres carrés. En 2006, elle est tombée sous l’emprise du Bloc québécois. Vivian Barbot avait battu le député libéral sortant par moins de mille voix. Et malgré qu’elle soit passée dans les mains de l’ennemi, cette circonscription avait un antécédent électoral pour les députés libéraux de plus de cinquante ans. Une portion du district avait jadis fait partie de la circonscription de Mont-Royal, celle de son Pierre Elliott Trudeau.

Barbot était populaire, surtout dans Villeray, un secteur fortement souverainiste au centre de la circonscription. Près de 49 pour cent de la circonscription est francophone. Un autre 46 pour cent ne revendique ni le français, ni l’anglais comme langue maternelle. Il y a beaucoup de Grecs, de même que des Sud-Asiatiques, des Arabes, des Latinos-Américains, des Italiens et un certain nombre d’anglophones. Certains Grecs se souvenaient d’avoir fait du bénévolat pour le père de Trudeau et étaient prêts à donner un coup de main à son fils.

La première rencontre de Justin avec le président de l’association de la circonscription de Papineau (maintenant directeur financier pour sa campagne à la chefferie), Luc Cousineau, a eu lieu au Queen Elizabeth, un hôtel luxueux du centre-ville de Montréal.

« Ça n’a pas été smooth », dit Cousineau pendant un lunch dans une foire alimentaire à Montréal.

Trudeau pensait que la rencontre avait lieu à 16 h, alors que Cousineau était persuadé que c’était prévu pour 16 h 30. Lorsqu’il est arrivé, possiblement 30 minutes en retard, Trudeau était irrité, se rappelle Cousineau.

Puis le cellulaire de Cousineau a sonné. C’était l’oncologue de son père malade, alors il a laissé l’homme de 35 ans patienter pendant qu’il parlait avec le médecin. Après avoir écouté l’argumentaire de Trudeau, Cousineau lui a avoué qu’il espérait voir une course et en tant que président de la circonscription, il avait planifié de rester neutre. « Je ne crois pas que c’était vraiment ce qu’il voulait entendre », explique-t-il.

Butts avait aussi émis des réserves.

« Je ne crois pas qu’il avait vraiment réfléchi à ce qu’impliquait le fait de gagner la nomination, encore moins de gagner l’élection dans Papineau », raconte Butts. « Il m’avait dit : si je ne peux pas battre un séparatiste à Montréal, qu’est-ce que je ferais en politique? »

Butts trouvait que Trudeau était courageux et fou. Il lui avait dit : « Ce sera peut-être une carrière politique beaucoup plus courte que tu ne l’as imaginée. »

Mais Trudeau savait, comme il l’avait prédit à Terry DiMonte quelques années plus tôt, ce qui l’attendait. S’il l’emportait, non seulement allait-il prouver à son ami qu’il avait tort, mais il créerait sa propre histoire à propos du candidat qui s’est présenté, puis a remporté son élection dans une circonscription loin d’être gagnée d’avance.

Le 22 février 2007, Trudeau a annoncé qu’il se présentait dans Papineau.

Cette annonce a frappé de plein fouet Mary Deros, une conseillère municipale populaire depuis 1998 dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, un arrondissement faisant partie de la circonscription.

« C’était comme si on m’avait coupé le souffle vous savez », dit Deros en émettant un grand soupir, pendant une entrevue à son bureau de Parc-Extension à Montréal.

Cet automne-là, le député sortant Pierre Pettigrew avait informé Deros qu’il ne se présenterait pas de nouveau et elle croyait qu’Ottawa serait la prochaine étape dans sa carrière. Elle a contacté les libéraux, leur a envoyé son c.v., a rencontré plusieurs responsables et a commencé à monter son équipe. Puis elle a eu vent que Justin Trudeau – le Justin Trudeau qu’elle avait été si heureuse de rencontrer et d’avoir l’occasion de se faire prendre en photo avec lui – serait son adversaire lors de la convention des libéraux au mois de décembre.

Deros a pensé se retirer, mais ses partisans voulaient la voir y arriver et le parti voulait une course. « C’était bien pour Justin d’avoir une bataille et c’était aussi bon pour le parti, alors je suis restée. J’ai tout de même travaillé dur, mais je savais que ça n’allait pas arriver », avoue-t-elle.

Deros a observé l’équipe de Trudeau. Presque tout était mis en place pour s’assurer qu’il gagne, remarque-t-elle en parlant de l’armée de gens d’Ottawa et de bénévoles de partout au pays venus l’aider. Trudeau a prononcé un discours émouvant sur l’héritage de son père le 29 avril et il a gagné 690 des 1266 votes contre Deros qui a obtenu la 2e place avec 350 votes.

Dion dit qu’il avait confié à Trudeau qu’il était « très content pour lui parce qu’il avait accompli quelque chose personnellement qui prouvait qu’il avait ce qu’il fallait. »

Trudeau avait fait ses devoirs, avait fait du terrain, contacté toutes les associations, dit Deros.

Le 18 octobre 2008, lors dans une élection où l’appui pour les libéraux de Stéphane Dion allait faire un plongeon et où le parti allait perdre 18 sièges, Trudeau a réussi un renversement inattendu. Il a remporté la circonscription de Papineau de justesse par 1189 votes. Trudeau a reçu 17 724 voix contre 16 535 pour Barbot.

À Ottawa, où il savait que ses collègues s’attendaient à ce qu’il balance partout le nom de son père pour obtenir des faveurs; Trudeau affirme avoir gardé la tête basse et avoir fait tout en son pouvoir pour demeurer le député le plus travaillant et humble possible.

Dans la circonscription, il se présente régulièrement tous les week-ends. « Il se promène dans les rues avec ses enfants, il mange dans nos restaurants, et lorsqu’on le voit, il est véritablement intéressé par les gens, il s’assoit et il leur parle », dit Deros. « Il n’est pas juste quelqu’un qui vous serre la main en regardant ailleurs pour serrer la main de quelqu’un d’autre. »

Dans Parc-Extension, plusieurs aiment Trudeau. Quand George Karazginiannidas, le propriétaire d’Afroditi, une boulangerie et pâtisserie grecque sur la rue St-Roch, apprend que je verrai Trudeau plus tard, il lui prépare une boîte de pâtisseries.

« Justin Trudeau est un bien gentil jeune homme », dit Karazginiannidas. « Il vient toujours nous dire bonjour, et son père était un grand homme. »

Karazginiannidas aime avoir Trudeau comme député, mais il n’est pas certain qu’il doive devenir le prochain chef des libéraux. « Il a la famille avec lui, mais pas l’expérience », pense-t-il.

Au Salon de coiffure pour hommes, George Glicakis ne veut pas parler de Trudeau.

« Je pense que si vous n’avez rien de bon à dire d’une personne, mieux vaut ne rien dire du tout », lance-t-il entre deux coupes de cheveux.

« C’est un garçon riche, commente un client », Philip Hatzimanolis. « Les gens pensent qu’il n’a pas gagné ses galons pour devenir un chef, qu’il est trop jeune et qu’il passe au travers de tout ça grâce à son père », dit-il entre deux gorgées de raki, un alcool sucré que Glicakis sert dans des verres de styromousse.

Hatzimanolis a aidé la campagne de Trudeau en 2008, de peur que le jeune homme ne soit pas assez intelligent pour gagner le siège. Mais en 2011, il est demeuré à l’écart, sachant que Trudeau remporterait facilement la circonscription.

Malgré la vague orange du NPD qui a déferlé sur le Québec et le fait que les finances des libéraux étaient en chute libre, Trudeau a conservé sa circonscription en 2011. Plus de 4000 voix devant son adversaire du NPD, comparativement à 1200 voix devant sa rivale du Bloc québécois en 2008. Cette marge a surpris plusieurs de ses collègues du caucus.

Son énergie et son honnêteté impressionnent Hatzimanolis, mais il croit que Justin « est trop à la hâte », et le compare à Icare, la figure emblématique de la mythologie grecque qui avait volé trop près du soleil avec ses ailes faites de plumes et de cire.

Politiquement du moins, Trudeau admet qu’il a évolué « dans une sorte de délai très compressé, de simple député recrue d’opposition à simple député d’opposition candidat à la chefferie, je suppose », décrit-il en riant.

Trudeau a bien sûr beaucoup d’admirateurs dans sa circonscription. Au Marché Janata, le commis d’épicerie Malik Muhmmad signale que Trudeau est toujours là quand on a besoin de lui, qu’il assiste à tous les événements de la communauté et écoute toujours les gens.

« En fait, je l’aime bien, mais mon anglais n’est pas très bon, c’est pour cela que je n’arrive pas à bien vous expliquer. Je veux dire plein de choses à son sujet : je l’apprécie et je veux voter pour lui comme premier ministre du Canada », dit Muhmmad derrière le comptoir du magasin encombré de son frère. « Je lui fais confiance non pas à 100 pour cent, mais à 200 pour cent », ajoute-t-il.

Deros croit qu’il a encore beaucoup de travail à accomplir pour avoir le look et la voix d’un premier ministre. « J’espère que les gens autour de lui vont l’aider à polir son image. Il n’est pas le top top, mais c’est le meilleur que nous avons. »

« On ne peut pas s’empêcher de l’aimer », laisse-t-elle tomber avec un sourire éclatant. « C’est quoi le bon mot? » dit-elle en prenant une pause.

« Il nous a séduits. »

TRADUCTION FRANÇAISE: Sophie Ferrandino

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