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Mali: l'état des lieux des opérations après un week-end particulièrement violent

Mali: l'état des lieux des opérations après un week-end particulièrement violent
AFP

Ce week-end a été le théâtre d'affrontements intenses dans le nord du Mali, se soldant par la mort d'un soldat français, d'au moins une quinzaine d'islamistes et par l'annonce (non confirmée) de la mort de deux chefs islamistes par le Tchad.

Tous ces événements auraient eu lieu dans la région du massif des Ifoghas, près de la frontière algérienne, zone de grottes et de montagnes dans laquelle se sont réfugiés les islamistes en fuite depuis fin janvier, suite à la poussée des armées française, malienne et tchadienne vers le nord du pays.

Depuis lundi 18 février, les forces armées ont lancé une opération pour déloger les islamistes de cette région. Nom de code: Panthère 4. Si plusieurs échauffourées ont eu lieu depuis dans les Ifoghas, les combats les plus violents ne se sont déroulés que ces derniers jours.

"Ce n'est pas uniquement une progression, il s'agit aussi de fouiller cette zone assez propice au fait que les gens puissent se cacher. Il faut donc éviter de dépasser les positions terroristes et avoir les gens dans le dos, c'est donc une fouille assez minutieuse", expliquait le 21 février le colonel Thierry Burkhard.

A l'échelle du Mali entier, l'état-major annonce "environ 200 sorties" depuis le jeudi 14 février, dont "une soixantaine" environ effectuées par des chasseurs, même s'ils n'ont pas forcément effectué de frappes, a-t-on précisé.

Pertes françaises: 3 morts

Côté Français, les pertes sont faciles à compter. Depuis le 11 janvier, début de l'intervention française au Mali, 3 soldats français sont morts. Le premier, le lieutenant Damien Boiteux du 4e régiment d'hélicoptères de combat, a été blessé mortellement le premier jour de l'intervention.

Les deux autres soldats sont décédés dans le cadre de l'opération Panthère 4. Le deuxième, un légionnaire du 2e Régiment étranger de parachutistes, a été tué mardi 19 février lors d'"un accrochage sérieux" dans le nord du pays au cours duquel il y a aussi eu "plusieurs morts" dans le camp des "terroristes".

Le dernier soldat français mort au Mali a été tué samedi 2 mars. Membre du 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers, il aurait été tué "en montant à l'assaut d'une position ennemie avec sa section".

Pertes maliennes et tchadiennes: au moins 37 morts

Bamako avait fait état à la mi-janvier de onze militaires maliens morts à Konna, mais n'a pas donné d'autre bilan depuis.

De son côté, le Tchad a confirmé la mort de 26 soldats lors de combats vendredi 22 févriers, dans le cadre de l'opération Panthère 4. Il s'agit des pertes connues les plus lourdes subies par les forces soutenant le Mali. Le Tchad dispose sur place d'un contingent d'environ 2000 soldats présents au Mali.

Pertes islamistes: des centaines, dont deux chefs

Si elles sont confirmées, les deux morts les plus importantes du côté des islamistes sont sans conteste celles de Mokhtar Belmokhtar et d'Abou zeid. Depuis vendredi 1er mars, le Tchad a annoncé la mort de ces deux leaders, qui auraient tous deux été tués dans le nord du Mali dans le cadre des combats s'y déroulant depuis plusieurs jours. Mokhtar Belmokhtar est le cerveau revendiqué de la prise d'otages d'In Amenas en Algérie et Abou Zeid l'un des plus importants chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

L'armée française n'a toujours pas confirmé la mort des deux leaders. Il a d'ailleurs fallu attendre le 5 février, soit plus de trois semaines après le début du conflit, pour que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian estime à "plusieurs centaines" le nombre d'islamistes tués lors de frappes aériennes ou d'accrochages avec les forces françaises et maliennes.

Depuis, la France a communiqué deux autres données chiffrées sur les pertes humaines des islamistes, lors de l'annonce de la mort des deux derniers soldats français décédés au Mali.

50 terroristes tués par l'armée malienne près de Gao

"On estime qu'une vingtaine de terroristes ont été neutralisés sur le lieu du premier accrochage", mardi 19 février, au cours duquel est mort le légionnaire Harold Vormezeele. Mercredi, un peu plus à l'est, "un peu moins d'une dizaine de terroristes" l'ont été à leur tour, a annoncé Thierry Burkhard, ce qui porte le bilan humain côté jihadistes à une trentaine de morts. Enfin, ce samedi 2 mars, une quinzaine de terroristes ont été "neutralisés", c'est-à-dire tués ou blessés, au cours des opérations conduites par les forces françaises, qui ont coûté la vie au parachutiste français.

Le Mali a aussi annoncé des pertes dans les rangs ennemis. Une source militaire malienne a affirmé dimanche 3 mars qu'au moins 50 islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un des groupes armés dans le nord du Mali, ont été tués depuis vendredi dans des combats contre des soldats maliens et français près de Gao, ville libérée fin janvier.

Le noyau dur des groupes islamistes au Mali était estimé entre 1.200 et 1.500 combattants, on peut donc estimer que les terroristes ont été durement touchés depuis le début de l'opération.

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