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La rectrice de l'Université du Québec à Trois-Rivières a-t-elle court-circuité des instances ?

1 million de dollars pour Nadia Ghazzali
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La rectrice de l'Université du Québec à Trois-Rivières a-t-elle court-circuité des instances pour déménager sa chaire de recherche à Trois-Rivières ?

Radio-Canada a appris que Nadia Ghazzali aura droit à un soutien de l'UQTR qui se chiffre à environ un million de dollars pour sa Chaire de recherche pour les femmes en sciences et en génie.

L'affaire soulève des questions puisque la rectrice a obtenu ces fonds sans que les instances de l'université soient consultées.

Avant d'être nommée rectrice de l'UQTR, il y a un an, Nadia Ghazzali était titulaire d'une chaire de recherche à l'Université Laval, subventionnée par le Centre de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le CRSNG.

Une fois en poste à l'UQTR, elle souhaitait déménager sa chaire de recherche à Trois-Rivières.

Pour obtenir les fonds du CRSNG, elle a dû trouver du financement et elle s'est tournée vers la vice-rectrice intérimaire à la recherche de l'UQTR, Lucie Guillemette. « C'était aussi singulier pour nous, mais on m'a dit qu'on répondait à une demande. On m'a dit qu'on devait répondre à une demande de l'organisme subventionnaire... (question de la journaliste) Qui vous a dit ça, madame Ghazzali ? (réponse) Tout à fait », déclare la vice-rectrice intérimaire.

Dans une lettre datée du 19 septembre, adressée au CRSNG et dont Radio-Canada a obtenu copie, la vice-rectrice engage l'UQTR à fournir à Nadia Ghazzali du personnel et des services qui se chiffrent à 294 000 $ par année pour la durée du renouvellement de sa chaire.

« Vous m'apprenez une bonne nouvelle parce que... (intervention de la journaliste) C'est madame Guillemette qui a joint la lettre à votre demande au CRSNG. (réponse) C'est des...si Madame Guillemette l'a joint tant mieux. (intervention de la journaliste) C'est vous qui lui avez demandé personnellement de joindre la lettre madame. (réponse) C'est exactement ce qu'on donne à n'importe quel titulaire de chaire industrielle » indique la rectrice, Nadia Ghazzali.

L'engagement a été pris sans que le conseil d'administration de l'université n'en soit informé. Pourtant, le règlement interne prévoit que le mandat et la désignation du titulaire d'une chaire doivent être approuvés par le conseil d'administration.

Nadia Ghazzali a aussi sollicité la Fondation de l'Université qui lui a consenti 150 000 $ sur trois ans. Cette autre démarche, qui n'a pas, non plus, été soumise au conseil d'administration de l'UQTR, a, cependant été approuvée par le c.a. de la Fondation.

Selon un expert en gouvernance, le geste n'est pas illégal, mais il soulève des questions. « Lorsque le titulaire de la chaire est la rectrice, il est évident que ça prend une source externe pour garantir l'orthodoxie de la démarche et que cette démarche-là est conforme aux bonnes pratiques de gouvernance », soutient Michel Nadeau, de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques.

« Aucun conflit d'intérêts ! (intervention de la journaliste) Est-ce qu'ils avaient vraiment la liberté de vous dire non? (réponse) Oui bien sûr, absolument », réplique la rectrice, Nadia Ghazzali.

« J'imagine que la lumière va être faite et que l'information va nous être transmise », dit Carole Neill, membre du conseil d'administration et présidente du syndicat des chargés de cours.

Cette affaire survient alors que les méthodes de gestion de Nadia Ghazzali sont contestées depuis plusieurs mois.

D'ailleurs une firme privée a été mandatée par le conseil d'administration pour se pencher sur la gestion à l'université. Son rapport est attendu à la mi-mars.

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