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Une délégation de l'est du Québec et la ministre Maltais au bureau de Finley

Une délégation de l'est du Québec et la ministre Maltais au bureau de Finley
CP

OTTAWA - La ministre québécoise de l'Emploi, Agnès Maltais, a beau rentrer à l'Assemblée nationale bredouille quant à ses demandes sur l'assurance-emploi, elle promet une chose à son homologue fédérale: «On n'a pas fini la bataille».

Sa rencontre avec Diane Finley n'a duré que 20 minutes mercredi, mais cela aura été suffisant pour que Mme Maltais déplore le «manque d'ouverture» de son interlocutrice.

«Le Québec au complet dit qu'il y a un problème avec cette réforme et elle nous dit que nous n'avons pas compris la réforme. Je pense que j'étais en droit de m'attendre à mieux aujourd'hui», s'est désolée Mme Maltais.

La ministre québécoise avait fait le trajet malgré la tempête de neige qui s'abattait sur la région pour demander à Mme Finley de suspendre sa réforme de l'assurance-emploi et de lui fournir les études réalisées pour sa confection. Dans les deux cas, elle a dû essuyer un refus.

«Aucun doute maintenant pour moi: il n'y a eu aucune étude d'impact avant de faire cette réforme», a tranché Mme Maltais.

À ses yeux, la ministre fédérale des Ressources humaines n'a d'ailleurs aucune compréhension de la réalité des travailleurs du Québec.

«Ce qui m'a terriblement inquiétée, c'est qu'elle a été très claire: elle analysera les conséquences de la réforme, et ensuite, elle pourrait bouger. Comprenez bien, donc, elle attendra que le Québec ou que d'autres régions aient des problèmes qui soient assez sérieux pour être évidents, et ensuite, ils réfléchiront à modifier les choses. Ça n'a pas de sens.»

Mme Maltais promet d'ailleurs de surveiller l'impact financier et les conséquences sur le développement régional de cette réforme afin d'assurer un suivi.

«Ça ne se terminera pas là, ce n'est pas vrai.»

Au fédéral

La lecture du gouvernement fédéral de la rencontre entre les deux politiciennes est loin d'être similaire. Mme Finley ne s'est pas présentée devant les journalistes pour faire valoir son point de vue, mais elle a plutôt délégué le ministre des Anciens combattants Steven Blaney pour le faire.

«La ministre Maltais a reconnu que la réforme a des objectifs et que c'est une réforme qui est noble», a soutenu M. Blaney à l'issue de la réunion.

Pas question de reculer sur le dossier toutefois. «La ministre Finley s'est engagée à suivre minutieusement l'implémentation de la réforme», a-t-il assuré.

La réforme de l'assurance-emploi imposée par Ottawa force les chômeurs fréquents à accepter un emploi à 70 pour cent du dernier salaire touché et à une heure de route de leur domicile.

Contrairement à Mme Maltais, M. Blaney a prétendu que des études avaient été faites pour en venir à ces changements du programme.

«La ministre Finley a fait part qu'elle avait bien sûr des études qui avait été faites pour mener à la réforme.»

Délégation

La ministre Maltais n'était pas la seule à rencontrer Mme Finley mercredi, alors qu'une délégation d'une quarantaine de représentants de l'est du Québec a elle aussi tenté de faire plier sans succès Mme Finley.

«Cette réforme a le malheur de s'attaquer à ce qui constitue l'essence même de notre assise économique, c'est-à-dire la saisonnalité des emplois», a fait valoir Bernard Généreux, président de la Fédération québécois des municipalités, au point de presse que sa coalition tenait en début de journée.

«En fait, ce à quoi on s'attaque, c'est au tissu même de ce que l'on est», a-t-il conclu.

Mais le bilan de la rencontre a été «plus que mince», selon le porte-parole de la Coalition sur l'assurance-emploi de l'Est-du-Québec, Bertrand Berger, déplorant une incompréhension «presque totale».

«C'est un gouvernement majoritaire, c'est un gouvernement qui n'a pas beaucoup d'assises au Québec, et puis qui fait actuellement ce qu'il veut. Il y a peu d'écoute de sa part (...). C'est très dommage», a-t-il résumé.

Il promet néanmoins que la mobilisation «est là pour rester».

«Nous dans les régions du Québec, on est habitués à se battre», a lancé Allen Cormier, préfet de la MRC de Haute-Gaspésie, en entrant dans l'édifice du parlement.

«La Gaspésie, c'est une lutte de tous les jours. Pour moi, il n'est pas question de laisser mourir la Gaspésie», a promis M. Cormier, qui a déjà été candidat conservateur aux élections fédérales et qui ne compte pas répéter l'expérience «dans le contexte actuel».

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