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Sommet sur l'enseignement supérieur: une décision et bien des chantiers

Sommet sur l'enseignement supérieur: une décision et bien des chantiers

Le Sommet sur l'enseignement supérieur s'est conclu mardi avant-midi avec la décision du gouvernement Marois d'aller de l'avant avec l'indexation de 3% des droits de scolarité. Les représentantes des fédérations étudiantes se disent «déçues», mais ne prévoient pas relancer un mouvement de grève comme celui du printemps dernier.

Pauline Marois a dressé un bilan positif de la journée et demie qu'a duré de l'événement qui a réuni 350 personnes issues d'une soixantaine d'organismes gouvernementaux et de la société civile. La première ministre a même assuré que «la crise sociale est derrière nous».

La principale décision du gouvernement au cours du sommet a été d'annoncer une indexation des droits de scolarité de 3%. Le gouvernement avait «la responsabilité de trancher», a plaidé Pauline Marois.

Bien que plusieurs commentateurs aient prédit l'échec de ce sommet, le tout s'est déroulé sans grands esclandres, s'est félicité le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, organisateur de l'événement.

Le ministre a conclu l'événement en soulignant le trajet parcouru depuis le printemps érable de l'an dernier, alors que le gouvernement et les organisations étudiantes étaient à couteaux tirés. «Nous ne pouvions maintenir ce climat», a dit Pierre Duchesne.

«Après une année difficile, nous terminons un sommet qui marque le début de grandes réformes», a-t-il ajouté.

Les étudiants déçus

À ce sujet, les représentantes des fédérations étudiantes se sont toutes deux dites «déçues». «On va de l'avant alors qu'il n'y a pas de consensus et avant de recevoir les résultats de l'étude sur les conditions de vie des étudiants québécois», souligne Éliane Laberge, présidente de la FECQ.

La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, a également déploré l'annonce d'une indexation des droits de scolarité malgré l'absence d'un consensus. «On est passé à côté d'une belle opportunité d'avoir un réel débat», a-t-elle dit, déplorant le peu de temps qu'il a été imparti au sujet au cours du sommet.

Toutefois, Éliane Laberge affirme qu'il y a eu «des avancées majeures» pour le réseau de l'éducation au cours du sommet. Elle a notamment fait référence à la création d'un Conseil national des universités, qui veillera à l'amélioration de la gestion et du développement des établissements d'enseignement supérieur. L'offre de formation des cégeps sera également étudiée au cours d'un des chantiers, a-t-elle rappelé.

De son côté, la FEUQ a notamment obtenu une victoire, alors que la question des frais afférents sera discutée au cours du chantier sur le financement des universités.

Nombreux chantiers

Le Sommet sur l'éducation a été l'occasion pour le gouvernement Marois d'annoncer la mise en place de cinq chantiers.

Ainsi, l'ex-directrice du journal Le Devoir, Lise Bissonnette, et l'ex-directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec, John Porter, dirigeront un chantier sur la création d'une loi-cadre pour les universités.

Pour sa part, l'ex-recteur de l'UQAM, Claude Corbo, dirigera la mise en place du Conseil national des universités.

Parmi les autres annonces au sommet, le gouvernement a promis l'embauche de 1 000 professeurs, de 2 000 chargés de cours, ainsi que de 1 000 techniciens, auxiliaires et employés de soutien. Pour y arriver, le gouvernement investira 800 millions$ de plus dans les universités entre 2014 et 2019. Toutefois, le gouvernement Marois a déjà annoncé une compression de 250 millions$ entre 2012 et 2014.

L'idée d'une modulation des droits de scolarité en fonction des programmes d'enseignement, proposée lundi, a finalement été rejetée mardi en raison des réactions négatives.

Réactions de l'opposition

Le chef libéral intérimaire, Jean-Marc Fournier, a accusé le gouvernement de refiler la facture des étudiants à la vaste majorité des contribuables qui n'ont jamais fréquenté les universités.

«Les payeurs de taxes se font avoir et se font laver (...) Sur 1,7 milliard $ de refinancement (dans les universités), les étudiants vont absorber 187 millions $ et les payeurs de taxes qui ne sont pas ici vont absorber tout le reste. Trouvez-vous ça juste et raisonnable? Quand on sait que ces payeurs de taxes, à 80 pour cent, ne vont pas à l'université», a-t-il dit.

De son côté, le leader de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a qualifié les discussions «d'inutiles et sans vision».

«S'obstiner à savoir si ça va être une augmentation de zéro, un, deux ou trois pour cent des frais de scolarité alors qu'on coupe 250 millions$ dans les universités, on coupe les postes, les laboratoires et dans ce qui va faire notre avenir», a-t-il décrié

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