Un ex-communiste, un immortel, un professeur ennuyeux, un comique décomplexé, un juge anti-mafia, et un journaliste excentrique, c'est le casting des élections législatives qui se déroulent en Italie les 24 et 25 février. Et ce n'est que le début, en l'espace de trois mois l'Italie va se doter d'un nouveau Parlement, d'un nouveau gouvernement et d'un nouveau président de la République...
Pour entamer ce marathon électoral précipité par la démission de Mario Monti en décembre dernier, les élections générales : quelque 51 millions d'électeurs italiens vont élire pour cinq ans députés et sénateurs. Les deux chambres ont exactement le même poids dans la vie politique italienne, mais ne sont pas régies par les mêmes règles électorales.
(Découvrez à la fin de l'article le diaporama présentant les principales têtes d'affiche du scrutin)
Explications
Les 630 députés sont élus par tous les Italiens majeurs (18 ans) à la date du vote. Le parti ou la coalition politique qui l'emporte à l'échelle nationale (même d'une seule voix) obtient automatiquement la majorité absolue de la Chambre basse, 340 sièges, quel que soit le pourcentage de votes obtenus.
La situation est beaucoup plus complexe au Sénat et rend compliquées toute prévisions sur la composition finale de la Chambre haute.
Tout d'abord, il faut avoir au moins 25 ans pour voter pour les sénateurs, 315 au total. Ensuite, la prime à la majorité est attribuée au niveau de chacune des 20 régions, non plus au niveau national comme pour les députés.
De plus, le nombre de sénateurs élus par chaque région dépend du nombre d'habitants et va de l'unique sénateur attribué au Val d'Aoste ou des deux sénateurs du Molise aux 47 de la Lombardie en passant par les 22 du Piémont. Selon les derniers sondages, tout se jouera sur quatre régions encore en balance (la gauche étant favorite dans les autres): Vénétie, Sicile, Campanie et surtout la riche Lombardie.
La gauche de Pier Luigi Bersani devrait, selon les derniers sondages, remporter la majorité absolue à la Chambre des députés. Mais elle risque de ne pas y parvenir au Sénat en raison de la popularité de la droite dans des régions importantes, notamment en Lombardie, en Vénétie et en Sicile.
Une probable alliance
Dans ce cas de figure, les analystes estiment possible une alliance entre Pier Luigi Bersani et la coalition centriste du chef du gouvernement sortant Mario Monti.
Ensuite, le président de la République, Giorgio Napolitano, donnera mandat à un chef politique pour former le gouvernement, un processus qui demande généralement plusieurs jours, soumis à l'équilibre des forces issu des urnes. Généralement, en l'espace de quelques semaines, le gouvernement est formé, a prêté serment devant le président de la République et obtenu le vote de confiance du Parlement.
Retrouvez ci-dessous les principales têtes d'affiche de ce scrutin :
